EuroBasket 2022 : talent, jeunesse, expérience NBA… et si la Turquie venait jouer les trouble-fêtes au milieu des favoris ?

Le 24 août 2022 à 17:43 par Arsène Gay

Turquie EuroBasket 23 août 2022
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Ding-dong, il est l’heure de plonger sans masque ni tuba dans la grande piscine de l’EuroBasket 2022, et aujourd’hui on vous présente une équipe qui passe pour l’instant sous les radars mais qui pourrait bien faire parler d’elle une fois la compétition lancée : la Turquie. Loin de la surmédiatisation des Giannis, Luka ou Jokic, les Turcs ont cette année décidé d’envoyer la meilleure équipe possible à l’Euro en rameutant des garçons loin d’être inconnus au bataillon comme Cedi Osman, Furkan Korkmaz, Alperen Sengun ou encore Shane Larkin. Eux veulent l’or, nous on dit que c’est le genre d’équipe à ne surtout pas prendre à la légère.

Le background international

L’avantage avec le palmarès international de la Turquie, c’est qu’on fait assez vite le tour, sans pour autant qu’il n’y ait rien à dire. Car dans le sillage d’Hedo Türkoğlu et à domicile, les Turcs vont tout de même décrocher une première médaille d’argent à l’EuroBasket en 2001. Bis repetita neuf ans plus tard, encore en Turquie mais cette fois-ci à l’occasion de la Coupe du Monde, où c’est une nouvelle deuxième place à laquelle termineront Hedo et Cie, échouant avec les honneurs en finale face aux États-Unis. Seulement deux breloques autour du cou – on ne compte pas l’or lors des Jeux méditerranéen de 1987 hein – dont zéro aux Jeux Olympiques et aucun Top 5 depuis plus de dix ans ? On peut clairement dire que ces Turcs là arrivent à l’Euro revanchards, et n’ayant pas grand-chose à perdre.

Le roster 2022

  • Shane Larkin
  • Sertac Sanli
  • Sehmus Hazer
  • Melih Mahmutoglu
  • Yigitcan Saybir
  • Ercan Osmani
  • Sadik Emir Kabaca
  • Cedi Osman
  • Alperen Sengun
  • Onuralp Bitim
  • Bugrahan Tuncer
  • Furkan Korkmaz

Encore trois joueurs à supprimer, enfin pas dans le sens buter hein. On ne peut pas vraiment savoir qui sera coupé sur le fil car en toute honnêteté, on ne connaît pas vraiment 80% des blazes présents sur cette liste. Ce qui est sûr néanmoins, c’est que cela ne risque pas de concerner quatre garçons que nous avons déjà eu l’occasion d’apercevoir sur les parquets NBA : Shane Larkin, Cedi Osman, Furkan Korkmaz et Alperen Sengun, véritables piliers de cette équipe turque malgré leur jeunesse. À noter que le premier a quitté la grande Ligue et est aujourd’hui double champion en titre de l’Euroligue, tandis que les deux suivants vont y entamer leur sixième saison et que le dernier vient d’achever sa campagne de rookie à Houston. À surveiller également, le gros scoreur Melih Mahmutoglu et Sehmus Hazer qui peut quant à lui prendre feu du parking. Vous n’y comprenez rien ? C’est normal nous non plus, on va pas faire genre qu’on passe notre année à surveiller des gars qui s’appellent Onuralp, à savoir un nom qui nous fait penser à du liquide de refroidissement. Mention spéciale au coach Ergin Ataman qui possède un sacré palmarès, mais surtout qui a déjà réussi à se faire exclure il y a quelques jours lors d’un match de préparation (perdu) face à la Grèce. C’est pour nous c’est cadeau.

Ergin Ataman gets ejected and doesn't want to leave the court while Dimitris Itoudis comes to the rescue and persuades the coach 😲👀

🎥 @ert_world pic.twitter.com/pdIqxIxOW5

— BasketNews (@BasketNews_com) August 19, 2022

Le joueur à suivre

Choisir Furkan Korkmaz n’aurait pas été scandaleux lorsque l’on voit que ce dernier a planté 33 pions sur la tronche des Slovènes il y a dix jours et un petit 22/10 sur les Grecs vendredi dernier, mais nous lui avons cette fois-ci préféré Cedi Osman. Présent depuis sept ans dans la sélection dont il a été le meilleur marqueur lors des deux derniers Euro, le joueur des Cavaliers semble s’être imposé comme le leader naturel de cette équipe qui regorge pourtant de sacrés talents et de joueurs d’expérience. Au shoot, dans la création pour lui ou ses coéquipiers et même dans l’intensité défensive, Osman est un energizer essentiel à la Turquie, qui lui donnera à n’en pas douter le ballon si le match commence à devenir tendu. Et puis il va sans dire que le garçon est le chouchou du public turc, l’enfant du pays qui répond toujours présent pour sa nation lors des compétitions internationales.

Une épine prête à se loger dans pas mal de pieds

Soyons clairs : la poule A dans laquelle se retrouve la Turquie n’a absolument rien d’insurmontable. Hormis l’Espagne – qui n’est pas non plus intouchable – les Turcs sont sur le papier au-dessus de la Géorgie, la Belgique, le Monténégro et la Bulgarie. Évidemment nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise, mais il n’est pas insensé de dire que cette équipe turque joue… la première place du groupe. Et alors après, honnêtement, bon courage à ceux qui vont se taper des Turcs morts de faim, quasiment au complet – Omar Yurtseven décuve – et dont l’objectif n’est autre que la médaille d’or comme l’a rappelé Ataman, qui n’a ces derniers temps pas eu l’habitude de perdre avec l’Anadolu Efes Istanbul. Et vous savez qui peut potentiellement tomber dès les huitièmes sur la bande à Cedi ? Nos Français, eh oui. Bon, à moins que l’une des deux équipes ne s’effondre en poules, on ne devrait pas rencontrer nos amis turcs de sitôt, mais c’est une éventualité à ne pas négliger. Il suffit d’un gros match de Korkmaz, un chantier de Sengun dans la raquette ou une masterclass dans la gestion offensive de la part de Larkin pour que toutes les cartes soient rebattues. Et ça, c’est un risque que très peu de pays ont envie de prendre dans leur quête du titre européen. Conclusion : dans ce rôle d’outsider sous les radars, la Turquie pourrait bien surprendre son monde et s’offrir l’une de ses plus belles campagnes depuis un paquet d’année. En tout cas, sur le papier, elle a les arguments pour.

Le programme 

  • 1 septembre (16h15) : Turquie – Monténégro
  • 3 septembre (16h15) : Bulgarie – Turquie
  • 4 septembre (19h) : Turquie – Géorgie
  • 6 septembre (13h30) : Belgique – Turquie
  • 7 septembre (13h30) : Turquie – Espagne

Méfiance, prudence, précaution… beaucoup de mots nous viennent à l’esprit quant à la façon dont il faut aborder cette équipe de Turquie. Si ça se trouve, le roster sera un flop complet avec des défaites dégueulasses contre la Bulgarie ou la Géorgie, mais si ça se trouve il pourrait aussi bien devenir l’une des quatre têtes de poule en ayant claqué un 5-0 et un petit +10 contre l’Espagne. Et là on rigolera tout de suite beaucoup moins.