Grizzlies, les enjeux de la fin de saison régulière : trois questions qui vont rythmer le sprint final à Memphis

Le 07 mars 2022 à 10:54 par Giovanni Marriette

Source image : NBA League Pass

Une grosse trentaine de jours, voilà ce qui nous sépare aujourd’hui de la fin de la saison régulière 2021-22. A un mois et demi des Playoffs – ou de la Lottery – chaque franchise a fourbi ses armes lors de la trade deadline du 10 février dernier, puis elle a profité dernièrement d’une semaine de All-Star Break pour se poser les quelques questions essentielles à une fin de régulière dans les clous. Les objectifs ne sont pas les mêmes partout, évidemment, mais on s’est nous aussi posé rapidement sur les thématiques principales des six semaines qui nous attendent, en sélectionnant pour chaque franchise trois petites questions, trois idées à développer. Choix non-exhaustif évidemment car sinon ça n’en finit plus, et on part sans plus attendre sur la fin de saison des… Grizzlies.

Ja Morant… depuis quand on n’avait pas vu ça ?

C’est un peu la grande question du moment. “Depuis quand est-ce qu’on n’avait pas vu ça ?” Cette saison Ja Morant a déboulé à 2000 à l’heure dans nos vies, non pas qu’il n’en faisait pas déjà partie mais disons qu’en quelques mois il a défoncé toutes les portes de nos maisons. Au sein d’une équipe forcément attirante car prenant l’aspiration de son très jeune leader, Ja Morant squatte les Top 10 comme peu avant lui l’ont fait et il possède déjà quelques perfs maison assez légendaire, de celles qui marquent vraiment. Entre soirées à 50 pions et changements d’ampoules sans échelle, le n°2 de la Draft 2019 électrise nos nuits à tel point que l’on se met à chercher des parallèles avec d’autres zinzins qui nous auraient autant ambiancé aussi tôt dans leur carrière. On pense forcément à Russell Westbrook, pour son côté animal et la violence de ses tomars, on pense à Blake Griffin, en son temps propriétaire d’environ 120% des actions les plus spectaculaires chaque nuit, et on pense pas mal aussi à Derrick Rose, MVP en 2011 après avoir passé une saison dans les airs. Un peu de tout ça finalement, un peu de Vince Carter, un peu de Kobe Bryant, et s’il ne faut pas mettre la charrue avant le grizzly chaque observateur est d’accord pour dire qu’il se passe quelque chose de spécial avec ce gamin. Un truc, dans l’air, quelque chose de différent, des bouts de plein de choses mais, clairement, une ascension sur le point de devenir quasiment unique. Essayons d’être modéré, oui, mais comment voulez-vous l’être si vous passez vos nuits à sauter à poil sur votre canapé devant les matchs de Memphis.

Le retour de Dillon Brooks c’est pour quand et ça va donner quoi ?

C’est qu’on l’aurait presque oublié, notre bull-dog à la peau disgracieuse et officieux sosie d’Alexandre Astier quand on a trop bu. 22 matchs joués seulement pour Dillon (13 victoires et 8 défaites pour Memphis) et un peu plus de 18 points de moyenne, et donc cette cheville qui fait la tronche, merdouille se dit-on alors. Puis il y a eu la suite, Ja Morant qui se transforme en un espèce de Dieu des airs, les Grizzlies qui deviennent sans DB l’un des épouvantails de la Ligue, à tel point que l’absence du potentiel troisième meilleur joueur de la franchise ne s’est pas spécialement faite ressentir. Ja a passé la surmultipliée, Ziaire Williams est sorti de la pouponnière, Jaren Jackson Jr. a haussé le ton en défense et aujourd’hui Memphis est la troisième meilleure équipe de la Ligue, who needs Dill’. Oui mais voilà, on parle quand même d’un mec qui tournait encore à 25 pions de moyenne en Playoffs la saison passée et qui avait largement contribué à y emmener son équipe grâce notamment à un gros match face aux Spurs lors du play-in tournament. On parle de ce genre de gars, on parle d’un two-way player devenu quasi elite dès lors qu’il a compris qu’il devait lâcher un peu la bride en attaque et se comporter en homme polyvalent, pile poil, tiens tiens, le genre de mec qu’il faudrait à des Grizzlies parfois encore un peu trop showtime et pas assez grit and grind. Bonne nouvelle en tout cas puisque le Doc des Grizzous annonce un retour probable ce week-end, avec un petit mois d’échauffement donc avant la postseason, là où, finalement, Taylor Jenkins aura le plus besoin de son roquet sniper. Les Grizzlies sont une bête d’armée ? Attention, l’un de leurs meilleurs soldats sera bientôt de retour.

Objectif deuxième place à l’Ouest, ça pourrait servir dans quelques semaines

Hier matin les Grizzlies avaient récupéré la deuxième place à l’Ouest, tout heureux de voir que LeBron James avait démoli les Warriors tel un adolescent dans la fleur de l’âge. Ce matin ? Les Oursons sont de nouveau troisièmes, la faute à une drôle de défaite face à des Rockets qui n’avaient pourtant pas gagné un match depuis plus d’un mois. Il faudra donc éviter de reproduire trop souvent ce genre de faux-pas, car si Memphis est devenu une attraction ces derniers mois il ne faut pas non plus omettre à quel genre de table ces gamins sont désormais assis. L’objectif est non-dit mais parait clair, à savoir passer, au moins, un ou deux tour de Playoffs, et dans le cas d’une entrée en matière solide mieux vaut évidemment aborder une demi-finale de Conf avec l’avantage du terrain, surtout quand on possède cet autre avantage d’avoir une salle capable de pousser +++ comme sait le faire le FedEx Forum. Si l’on se projette un peu ça pue la demi… Warriors – Grizzlies, on ne vous fait donc pas un dessin concernant le niveau potentiel des Dubs en Playoffs et l’ambiance du Chase Center. Le programme dans les prochaines semaines ? Allez, disons que si ça veut rire, les Grizzlies auront leur destin entre les mains lors des derniers jours de régulière. Pourquoi ? Car jusqu’au 25 mars Ja Morant et sa bande auront affaire aux Pelicans, aux Knicks, au Thunder, aux Hawks, aux Rockets, aux Nets et deux fois aux Pacers. Autant vous dire qu’il va falloir faire le plein, et éviter de redonner goût à la vie à des espèces de Christian Wood. Capiche ?


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