Indiana Pacers, le bilan 2020-21 : il y avait de quoi faire à la cambrousse, mais les blessures s’en sont salement mêlées

Le 23 juin 2021 à 17:10 par Giovanni Marriette

Urgences 18 février 2020
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Malcolm Brogdon, Victor Oladipo, T.J. Warren, Domantas Sabonis, Myles Turner. Voilà à quoi ressemblait en début de saison le starting five des Pacers, avec au relai une vraie second unit gérée par les frères Holiday, Jeremy Lamb, T.J. McConnell et Doug McDermott. Le tout coaché par un petit nouveau dont on disait le plus grand bien. De quoi promettre un exercice sérieux, mais malheureusement les blessures sont passées par là. Blessures avant, pendant, tout le temps, c’est chiant.

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Aucun changement majeur dans la roster mais un nouveau coach en place. Des joueurs référencés, pas des giga-stars mais pas des branques non plus. Une Conférence Est qui fait sa mue en en son sein des Pacers… à la limite du radar, encore une fois, et on partait donc, encore une fois, sur une saison “moyen bien”, avec une place en play-in qui semblait convenir parfaitement aux hommes du rookie Nate Bjorkgren. Nos deux boss annonçaient d’ailleurs les Pacers neuvièmes, et sans trop spoiler ce bilan disons que les prédictions étaient plutôt bonnes.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Bonne nouvelle, le début de saison voit les victoires s’enchaîner en ville. 6-2 pour commencer et il valait mieux car les mauvaises nouvelles ne tardent pas trop à débarquer. Le vénérable Donnie Walsh qui prend définitivement du recul ? Ca c’est pour les mélancoliques, mais pour le concret c’est surtout T.J. Warren qui se fait opérer du pied et qui voit ainsi sa saison prendre violemment du plomb dans l’aile. Sur le terrain le début d’année civile est néanmoins assez positif, Indy remporte un match assez WTF face aux Pelicans, alléluia Victor Oladipo est sur ses deux vannes et il est solide dans l’effort, bref les Pacers avancent à leur rythme, sans trop de stress.

A la mi-janvier les choses s’accélèrent. Un Barbu fait la trogne un peu plus au sud et dans le trade l’envoyant le 14 janvier du côté de Brooklyn, les… Pacerx apparaissent comme par maguie et récupèrent Caris LeVert en lieu et place de Victor Oladipo, parti pour sa part à Houston pour faire oublier James Harden, lol comme on dit au Texas. Une belle opération pour la franchise d’Indianapolis mais malheureusement ce trade n’est que le début des emmerdes avec un grand E. En effet, on découvre au pauvre Caris une masse rénale et on ne pense tout à coup plus du tout au basket, alors que deux jours plus tard c’est Myles Turner qui se fracture à la fois la main et ses chances d’être DPOY après un début de saison assez fou dans sa partie de terrain. Retour sur les terrains d’ailleurs, avec un Malcolm Brogdon qui tient la baraque en compagnie de Domantas Sabonis, notamment ce soir du 26 janvier lors duquel il péta son career high en donnant la victoire aux Pacers dans le money time face aux Raptors.

Retour (et sortie) à l’infirmerie puisque le 27 janvier Caris LeVert est opéré avec succès, alors que deux jours plus tard c’est… Jeremy Lamb – oh tiens, ça va toi ? – qui fait son retour après un an d’absence. Pas de quoi faire des Pacers un candidat au titre pour autant car début février les victoires se font rares, même si au coeur de l’hiver o semble repartir sur de bonnes bases à  l’approche de la mi-saison. Le 4 mars T.J. McConnell valide un incroyable triple-double (16 points, 13 passes et 10… steals, dont 9 à la mi-temps), dix jours plus tard ce pirate de Caris LeVert fait déjà son retour et claque rapidement un 28/4/6/2 plein d’espoir, les Pacers valident quelques grosses wins face au Heat ou aux Suns et sont désormais au quasi-complet, bref on va enfin voir ce que vaut vraiment cette équipe.

Crevons l’abcès directement, ça n’ira jamais vraiment, pas cette année. Pas foutus de gagner plus de trois matchs de suite de toute la saison, les Pacers s’enfoncent dans le mois d’avril comme on s’enfonce dans une pelouse quand on tond après la pluie. Russell Westbrook, Clint Capela, Kristaps Porzingis ou James Harden s’essuiet tour à tour les bottes sur la défense d’Indiana, offcourt la légende du coin Slick Leonard passe l’arme à gauche, et on the court c’est Myles Turner qui se fait à nouveau bobo, au gros orteil cette fois-ci, le coin de la table basse tu connais. Fin avril on remarque que le nouveau venu Oshae Brissett possède un nom de fromage de chèvre mais on se rendra vite compte qu’il est surtout un bon joueur de basket, les défaites s’accumulent et Nate Bjorkgrend est déjà dans les rumeurs de départ avant même l’arrivée du mois de mai, un mois de mai qui sera sauvé par les performances dantesques de Domantas Sabonis, une neuvième place à peine respectable et une victoire aisée face aux Hornets lors du round I du play-in tournament. La suite ? Une grosse L face aux Wizards et un départ sans gloire en vacances, et le licenciement de Bjorkmachin le 9 juin, on l’avait un peu vu venir.

L’IMAGE DE LA SAISON

Nous sommes le 14 janvier et la saison des Pacers prend un virage… intéressant. Le pari Victor Oladipo a été à la fois réussi (une saison 2017-18 incroyable) et foiré dans les grandes largeurs (blessures nombreuses, pas de sa faute, mais également une fin d’aventure en eau de boudin avec un Toto qui se vend au plus offrant en plein match). Direction Houston donc pour Vic, arrivée d’un Caris LeVert avide de ballons après l’arrivée d’un Big Three à Brooklyn, et on se dit alors que le deal est plutôt une bonne chose pour les Pacers. C’en est une, probablement, mais le destin en décidera autrement à peine quelques jours plus tard avec la détection d’une masse rénale chez Caris, lors d’une visite médicale qui, dixit le principal intéressé, lui a probablement sauvé la vie. Finalement, la saison des Pacers n’est pas i négative hein.

IL A CARTONNÉ : DOMANTAS SABONIS

Incroyable saison, une nouvelle fois, pour un homme qui n’en finit plus de progresser. 6, 11, 14, 18 puis 20 points de moyenne cette saison, agrémentés de 12 rebonds et 6,7 passes tous les soirs, ça vous classe un homme. Les stats ? Pures et dures ? Elles font mal à la tête. 32 points, 13 rebonds et 5 passes face aux Knicks puis 22/10/11 à Chicago pour débuter la saison, et derrière ça enchaîne, tous les soirs, tous les soirs, tous les soirs. Un 36/16/10 le 18 février à Minneapolis, un mois de février en 23/10/6 d’ailleurs, un deuxième All-Star Game qui passe ric-rac avec la blessure d’Anthony Davis mais grandement mérité au final, un relatif coup de mou à l’arrivée du printemps parce que tout le monde ne s’appelle pas Bourgeon, puis, pour finir, un mois de mai stratosphérique avec une dizaine de matchs à 25 points, 15 rebonds et 11 passes de moyenne, à 70% au tir dont 50% du parking. Ah, ok. Au final 48 doubles-doubles en 62 matchs, 9 triples-doubles, et une saison sur laquelle on ne peut absolument rien redire. Plafond de verre ou… encore des surprises la saison prochaine ? No se, mais le Sabonis version 2021 est déjà… TELLEMENT fort.

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET ON L’ATTEND TOUJOURS : T.J WARREN

Il avait été le héros indianien de la bulle d’Orlando l’été dernier, et on l’attendait donc de pied ferme cette saison. Pour épauler les leaders de son équipe, pour, peut-être en devenir l’un des plus constants. Malheureusement une opération du pied en décidera autrement, et l’exercice 2020-21 de TeeJay s’arrêtera à quatre tous petits matchs. Dieu (J.R. Smith) seul sait si ces Pacers auraient été plus compétitifs avec lui, et on sait en tout cas vers qui se tournent quelques uns des espoirs de la franchise pour la reprise en octobre prochain.

LA SUITE

Nate Bjorkgrend a été débarqué, et à l’heure de ces lignes on parle de Terry Stotts, Steve Clifford ou encore Brian Shaw pour reprendre le poste. Pas très original tout ça non ? Les Pacers possèdent le pick 13 de la prochaine draft, tout le monde est sous contrat à part les deux McFree Agents McConnell et McDermott, mais il faudra peut-être oser casser quelques fondations pour repartir de plus belle. Personne ne semble vraiment intouchable, à part peut-être Domantas Sabonis – et encore – et les décisions prises cet été semblent plus importantes encore que la manière avec laquelle les Pacers joueront à la reprise. Alors, qui c’est qui veut venir patauger dans la boue ?


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