Rudy Gobert a dominé l’espace aérien de Chicago : 21 points, 10 rebonds, 9 contres, et quelques belles lignes de plus dans son dossier DPOY

Le 23 mars 2021 à 06:59 par Arthur Baudin

Rudy Gobert
source image : NBA League Pass

Il fait moche être amoureux de la même nana que Rudy Gobert. Même si les contours du géant français sont à parfaire, il est compliqué d’approcher la fille sans manger une baffe calibre Vasily Kamotsky. C’est en tout cas la triste expérience à laquelle se sont livrés les Bulls ce lundi soir : entre giboulées de torgnoles et gifles de Dordognot, les taureaux ont dégusté ce qui ressemble fortement au menu du Buffalo Grill d’Écouflant. Débrief.

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Cette saison, c’est toujours une belle satisfaction que d’avoir l’opportunité de regarder jouer le Jazz. Parler de cette équipe comme l’un des trois meilleurs rosters de l’histoire de la franchise mormone relève désormais de l’euphémisme, et ce n’est pas Chicago qui dira le contraire. Ce lundi soir, Lauri Markkanen, Patrick Williams et Zach LaVine auraient sûrement préféré embarquer avec Ronald Mallett, direction Karl Malone et les nineties. Car oui, si vous n’aimez pas les invités qui se comportent comme chez eux, ne faites pas venir Rudy Gobert à votre domicile. Le gars pose ses pieds nus sur la commode et demande à votre compagne d’aller lui chercher un coca bien frais. Ce n’est que quelques secondes après l’entre-deux que le gosse malpoli de Saint-Quentin sort casque et outils de chantier. Un Lauri Markkanen – ce soir très en jambes – tente de driver, mais Rudy lui refuse le paysage et fouette le cuir du bout des doigts. La première période donne cependant l’image d’un Français discret et pas encore dans son match. Bien que Thaddeus Young et Zach LaVine s’emploient à faire voguer le navire, le Jazz creuse un écart d’ores et déjà définitif. Les mormons sont insolents d’adresse et le vieux Joe Ingles envoie un 5/6 du parking. Mieux encore, c’est toute la semaine du sniper qui est folle avec un 22/30 depuis les sept mètres. Puis, comme on ne fait jamais la fête en solitaire, Donovan Mitchell se met lui aussi à bombarder. Les Bulls souffrent, tandis que le pire n’est pas encore derrière eux (Bulls 42 – 56 Jazz).

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Deux choses sont vraies dans la vie : les propos de Ben Simmons comme quoi Rudy Gobert ne peut défendre sur tous les postes, et la loi du terrain. C’est un Zach LaVine tout étoilé qui attaque le cercle, juste avant de voir son cuir giflé contre le plexi. Un peu comme si la seule condition au bonheur était de traverser une rivière remplie d’oncles beaufs en maillots de bain Quick Silver. Quoi qu’il en soit, Rudy illumine la partie de sa polyvalence : 21 points, 10 rebonds, 2 assists et… 9 contres ! L’ancien Choletais répond instantanément aux questions des Bulls et chope de précieux arguments dans la course au DPOY. À un fil de claquer un triple-double avec les contres, Rudy bat néanmoins son record de blocks sur un match. Si vous appréciez les stats à outrance, sachez qu’il est le premier joueur du Jazz depuis 1984 à combiner un 20/10 et 9 contres. Pas de quoi valider son passeport pour le Hall of Fame, mais une information qui reste tirée du domaine de la performance. Offensivement, la seconde période fut extrêmement riche pour Rudy qui s’est (trop) aisément défait du marquage de ses adversaires. Résultat ? Un florilège de « smashs » (source France Télévisions) peu spectaculaires mais qui comptent autant qu’un up-and-under 360° walbang across the map tomahawk rider dunk. Quand même, qu’est ce que ça doit être agréable d’avoir un intérieur de cette dimension à envoyer sur orbite. M’enfin, l’intérieur français quitte l’Illinois en y laissant de jolis souvenirs de sa personne. À la revoyure.

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21p | 10r | 9b | 2a | 9-11 fg pic.twitter.com/6t5nQSxSMp

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Nul doute que s’il n’y avait pas eu de confinement, Paris auraient revêtu ses habits des grands jours : la tête de Joe Ingles sur l’Arc de Triomphe, une Tour Gobert de 325m juste à côté de la Tour Eiffel, et une nouvelle Meilleraie à Cholet. Parce que oui, faudrait y penser tout de même.