Officiel : Brett Brown viré par les Sixers, fin de Process et début de paresse pour l’entraîneur de Philadelphie

Le 24 août 2020 à 23:37 par Bastien Fontanieu

Brett Brown
Source image : NBA League Pass

Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant de savoir ce que les Sixers allaient faire concernant leur poste d’entraîneur. Après sept longues années de Process et une sortie tristounette au premier tour des Playoffs 2020, Brett Brown fait ses valises. Le coach a été viré par Philly ce lundi.

La question n’était pas vraiment sur la décision, mais plutôt sur le timing. Quand est-ce que la franchise de Pennsylvanie allait se séparer de Brett Brown ? Si certains pensaient que cela prendrait quelques jours, dans le management des Sixers on a préféré être rapidos. Ainsi, seulement quelques heures après l’élimination de son équipe au premier round des Playoffs face aux Celtics, Brown a appris que son bail était terminé. Un bail long, tumultueux, avec ses années de galères, d’espoirs mais aussi de frustrations. Bien évidemment, culture de l’instant oblige, on est en droit de ne penser qu’à hier et avant-hier. Les Sixers ont déçu cette année. Ils ont été à des années lumières des attentes placées sur eux, et des attentes placées par Brett il y a un an. L’objectif était clair, il fallait faire partie des poids lourds de la Conférence Est, et utiliser une ribambelle de vétérans pour aller loin en Playoffs. Si des critiques pertinentes peuvent être placées sur Elton Brand et la construction de cet effectif, les faits sont indéniables : Philly n’a pas respecté ses objectifs, et Brown a sauté. C’est plus compliqué que cela, mais c’est la suite logique à laquelle on peut se référer, en voyant notamment Boston sweeper les Sixers en l’espace d’une petite semaine. Après une montée réelle dans le coeur des fans, suite aux années Process, Brown se voyait bien conduire le camion de la cité de l’amour fraternel jusqu’aux sommets. Il avait fait partie de ces années affreuses, sous la main de Sam Hinkie, axées sur la défaite et l’accumulation de choix de Draft. C’est bien lui, Brett, qui s’est retroussé les manches et a développé un paquet de joueurs, quels que soient les résultats. D’où le respect, obtenu et reconnu dans les coulisses de la Ligue. Car si la discussion peut tourner autour d’une bière, les avis sont assez rassemblés : peu d’entraîneurs ont eu un job aussi hardcore que celui de Brown entre 2013 et 2016, lorsque les Sixers remportaient 47 matchs en trois saisons et changeaient de joueurs comme des chemises.

Malheureusement, lorsque le vent a tourné et le soleil s’est pointé à Philly, Brown n’a pas su accéder au level supérieur. La Draft a été clémente, Joel Embiid et Ben Simmons sont arrivés, les Sixers ont dépassé la barre des 50 victoires et ont même passé des rounds de Playoffs. Mais tout ça pour quoi au final ? Pour cette série perdue l’an dernier contre Toronto, au buzzer d’un Game 7 mémorable et qui restera longtemps dans la tête des fans des Raptors comme ceux des Sixers. Que se serait-il passé si Philly avait été jusqu’en finale de conférence ? Avec des si, on peut refaire le monde. La réalité est que Tobias Harris et ses potes n’ont pas été plus loin, et Jimmy Butler a fait ses affaires quelques semaines plus tard en direction de Miami. Le début de la fin pour Brown. Un coach qui a obtenu des munitions à l’intersaison, bonnes ou mauvaises selon le point de vue de chacun, mais qui n’a surtout pas pu faire de Philly une équipe monstre cette saison. Quand Toronto, Boston, Milwaukee et Miami faisaient la une des journaux à l’Est, les Sixers alternaient entre le très bon et le très mauvais. Entre le “voilà le potentiel dont on parlait” et le “mais c’est quoi cette équipe ?“. C’est donc la fin d’une ère à Philly, la fin du Process sous les ordres de Brett Brown. Un entraîneur qui retrouvera certainement un job dans le circuit NBA, de préférence en mode reconstruction. La question la plus importante qui demeure ? Qui va prendre sa place sur le banc des Sixers ? L’effectif sacrément payé est en place, il faut gérer cette bande pour maximiser son potentiel. Les premières rumeurs parlent de Tyronn Lue, mais avant de se frotter les mains en voyant le retour de l’ex-coach des Cavs, il faudra d’abord se pencher sur la redistribution des rôles à Philadelphie. Est-ce que les décisions principales seront toujours prises par Elton Brand ? Et si oui, en sauvant sa peau, est-ce que l’architecte trouvera le bon remplaçant ? C’était une certitude, les fans de Philly allaient passer un automne mouvementé. Il y aura au moins un nouveau coach, la recherche démarre dès à présent.

Si la déception accompagne la plupart des fans des Sixers, qui ont vu Brett Brown caler avec ce groupe, un petit sourire en coin accompagne aussi son départ aujourd’hui. Les équipes menées par Tony Wroten, avec du Nerlens Noel ou du Ish Smith, c’était sous lui. Les tout débuts du Process, c’était sous lui. Le level up ? Ce sera sans lui. 

Sources : ESPN