Cam Reddish commence à trouver son rythme en NBA : on oublie les misères de 2019, place aux promesses de 2020

Le 10 mars 2020 à 04:14 par Bastien Fontanieu

Cam Reddish
Source image : NBA League Pass

Auteur d’une nouvelle performance solide face aux Hornets cette nuit (22 points et 7 rebonds à 8/14 au tir), Cam Reddish continue de séduire. Le jeune ailier des Hawks a ajouté à sa bonne défense une plus grosse confiance en attaque, ce qui lui permet de rappeler à son management pourquoi il devait être sélectionné à la 10ème place de la Draft 2019.

C’est fou ce que la confiance peut changer un joueur. Une phrase anodine, dite ainsi en l’air, mais tellement pertinente dans le cas de Reddish. En sortie de Duke, la hype entourait cet ailier fin au jeu smooth et au bagage technique remarquable. Lorsque le débat d’avant-saison se présentait chez les rookies, certains jeunots se permettaient même d’affirmer que, sur la durée, c’est bien Cam qui aurait la meilleure carrière en NBA. Le genre de propos qui peut faire mal quand on est dans la même cuvée que Zion Williamson et Ja Morant, entre autres. Le genre de propos qui passe surtout à la casserole quand Reddish lui-même s’offre un horrible baptême en NBA. Des débuts… chaotiques, c’est le moins que l’on puisse dire. Shaqtin a fool, 25% de réussite au tir et 15% à trois-points sur ses trois premières semaines chez les pros, les blagues commençaient à fuser autour du bonhomme. Et chez les fans des Hawks, forcément, ça tirait la gueule. C’est ça, le bonus qui vient avec Trae Young dans le cadre du transfert de Luka Doncic ? Et beh cimer, nous voilà rassurés. En un petit mois, le label bust était posé sur Reddish, la vitesse de la Ligue aujourd’hui. Sauf qu’Atlanta savait qu’il allait falloir du temps. Que comme pour leur meneur, auteur d’un démarrage affreux lui aussi lors de son arrivée en NBA, il allait falloir prôner la patience. Ce que le jeune ailier a compris, avec sa timidité naturelle.

Soudainement, dans le vestiaire, c’est Vince Carter qui est venu le voir de plus en plus souvent. Les conseils du vétéran se sont enchaînés, et les sessions au tir également en sa compagnie. Change ceci, bouge cela, modifie ton placement et concentre-toi sur ton fouetté. Pris sous l’aile d’un ailier qui en a connu des bouteilles, Cam Reddish se sentait soudainement rassuré. Voilà comment se passe un road-trip, voilà comment se refaire après une défaite de 40 points, voilà comment mettre sur mute les critiques sur Twitter. D’un enfant un peu terrorisé par la jungle NBA, Cam est passé au stade de jeune talent ayant des bouches à fermer avec tout le talent du monde entre ses mains. Et soudain, les shoots sont rentrés. Et soudain, les minutes ont augmenté. Et à peine le temps de se retourner que Vince et le staff des Hawks souriaient, comprenant que le déclic avait eu lieu. Ce déclic ? Il est venu le 5 décembre contre Brooklyn. Une éruption à 25 points, dont un poster sur Jarrett Allen, pour la forme. Une performance isolée certes, mais qui permettait à Reddish de comprendre qu’il avait sa place chez les darons, qu’il pouvait offrir ce type de soirée devant les caméras de tout le pays. Une fois le mois de décembre passé, l’ailier a rebouffé la VHS de son match et a demandé de nouvelles responsabilités défensives, tout en y ajoutant plus d’agressivité en attaque. Et comme par magie, Cam Reddish 2019 a laissé place à Cam Reddish 2020. La grosse fin de mois de janvier avec 6 matchs de suite à plus de 10 points, puis le All-Star Break de février pour faire en sorte que les leçons s’intègrent dans le disque dur du phénomène.

“Pourquoi les Hawks ont drafté Cam Reddish ?” pic.twitter.com/CQ1Aac0TWh

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) March 7, 2020

Aujourd’hui ? C’est comme si cet automne de rookie était de l’histoire ancienne. L’ailier tourne à 17 points de moyenne depuis le All-Star Break (9 matchs), à 50% au tir, 41% à trois-points et 85% aux lancers. Le côté smooth entrevu au lycée et en NCAA de retour, les émotions qui vont avec. Et en plus de cette production offensive intéressante, une défense très sérieuse sur l’homme. Ne tournons pas longtemps autour du pot, surtout dans la défense absolument atroce d’Atlanta : Reddish est un des trois meilleurs défenseurs de cette équipe cette saison, à 20 ans tout juste. Chaque gros attaquant lui est offert, ce qui apporte son lot de soirées cauchemardesques, mais Cam accepte ces responsabilités avec plaisir. C’est lui qui va finir le Heat en chipant la balle de match des mains de Dragic, c’est lui qui mène la charge à Washington contre Bradley Beal pour hausser les siens, c’est lui qui a fait la même à DeMar DeRozan à San Antonio, et tout ça en sortie de banc. L’idée ici n’est pas de dire que Cam Reddish est un futur MVP qui enfile les mamans du soir au matin. L’idée ici est, comme pour d’autres rookies que l’on voit cartonner en ce moment, de souligner ces jeunes trouvant leurs repères en NBA après un dépucelage assez vénère dans la plupart des cas. Et si vous voulez baladez dans les rues d’Atlanta prochainement, vous saurez quel est un des plus intéressants sujets de discussion à suivre. L’évolution de Reddish sur cette fin de saison, offrant des perspectives assez excitantes pour la saison prochaine avec les Hawks. Plus qu’un mois pour confirmer tout ça, mais pour le moment c’est très positif pour Cam.

Cam Reddish joue avec un énorme niveau de confiance en ce moment, ce qui lui permet de rassurer ses fans ainsi que son management. Extrêmement doué et capable, l’ailier va devoir montrer sur cette fin de saison dans quel mood il faudra aborder la prochaine : avec des performances en montagnes russes, ou avec la sensation qu’un gros ailier peut se développer chez les Hawks ? Affaire à suivre.