Souvenirs de Draft, 5/10 : la Draft 2013, Anthony Bennett et Alex Len devant Giannis Antetokounmpo et Rudy Gobert, todo va bene

Le 20 juin 2019 à 13:21 par Nathan Grenouilleau

Giannis Antetokounmpo
source : YouTube

Dans quelques heures se déroulera la tant attendue NBA Draft 2019, virage essentiel de la fin de saison pour commencer à taffer la prochaine. L’occasion aujourd’hui de revenir sur les dix dernières remises de casquettes, histoire de faire rejaillir quelques souvenirs. Quels sont les derniers first picks, qui sont ces mecs dont on pensait le plus grand bien mais qui sont aujourd’hui devenus carreleurs, pêcheurs à la ligne ou vendeurs de produits bio, qui sont les derniers Français à avoir fait le grand saut vers leur plus grand rêve ? Embarquez sans plus attendre dans la Delorean spéciale Draft, et vous allez très vite vous rendre compte… que l’on n’est jamais sûr de rien.

Le fait principal 

Jour de gloire au Canada ! Pour la première fois de l’histoire, c’est un prospect qui nous vient directement du Grand Nord qui est appelé en premier sur l’estrade par David Stern. Oui, Anthony Bennett a eu ce magnifique privilège, mais il aurait sûrement préféré avoir un semblant de carrière NBA. Quatre petites saisons dans la Grande Ligue, autant de franchises, et bien évidemment, zéro impact. Il y a de fortes chances que nous reparlions du natif de Toronto un peu plus loin, dans une catégorie qui n’est pour le coup, vous l’aurez bien compris, pas des plus glamours, mais nous étions bien obligés de mentionner d’entrée le fait que ce millésime 2013 restera à jamais marqué par celui qui est considéré à l’unanimité comme l’un des pires premiers choix de Draft de l’histoire. C’était beau, Antho.

Le Top 10 

  1. Anthony Bennett (Cavaliers)
  2. Victor Oladipo (Magic)
  3. Otto Porter Jr. (Wizards)
  4. Cody Zeller (Bobcats)
  5. Alex Len (Suns)
  6. Nerlens Noel (Sixers via Pelicans)
  7. Ben McLemore (Kings)
  8. Kentavious Caldwell-Pope (Pistons)
  9. Trey Burke (Utah via Wolves)
  10. C.J. McCollum (Blazers)

Les steals

Ah ça, quand on regarde le Top 10 de cette Draft 2013, c’est clair que ça ne casse pas trois pattes à un canard. Allez, le Magic avait visiblement les yeux en face des trous, et puis c’est probablement tout. Quand on voit la carrière de C.J. McCollum aujourd’hui, il paraît évident que certaines franchises doivent se mordre quelque peu les dents. Alors oui, mais il suffit de se plonger un peu plus bas dans cette cuvée pour se rendre compte que les steals se sont multipliés au fur et à mesure de la soirée. Giannis Antetokounmpo, ça vous dit quelque chose ? C’est effectivement le grand Grec qui met la misère à tout le monde et qui pourrait bien repartir avec le trophée de MVP entre les mains lors des NBA Awards le 24 juin prochain. Ça en jette, mais il faut bien avoir en tête que les Bucks se sont tranquillement offerts les services du Freak en quinzième position. Les Daims ont eu le nez fin, et ce ne sont clairement pas les seuls. Le Jazz qui s’assure un doux avenir fait de dunks et de blocks en allant choper Rudy Gobert via le pick des Nuggets en 27ème position, le Thunder qui s’offre un bûcheron néo-zélandais en 12, les Hawks qui succombent au petit accent germanique de Dennis Schröder en 17, OKC qui flaire un deuxième bon coup en récupérant un Andre Roberson qui venait de se faire balader entre Memphis, Houston, les Wolves et Golden State en 26ème place, effectivement, les bons coups venaient de partout. Bon, et puis on a même pas mentionné le fait que des joueurs comme Seth Curry ou Robert Covington, qui sont désormais solidement installés en NBA, n’ont… même pas été appelés en ce 27 juin 2013.

Les busts

Si les steals se sont multipliés en 2013, c’est aussi parce que les choix un peu spéciaux se sont enchaînés dans le haut du tableau. Non, ça n’a pas changé en l’espace de quelques lignes, Anthony Bennett est toujours l’un des pires premiers choix de Draft de l’histoire. Le Canadien a eu plusieurs chances de véritablement faire décoller sa carrière, mais elles se sont toutes soldées de la même manière, par un échec des plus amers. Quelques 151 matchs sans la moindre étincelle, deux ou trois trades et plusieurs cuts plus tard, et voilà que Bennett se retrouve à écumer les parquets de G League. Les deux précédents firsts picks des Cavaliers s’étaient transformés en LeBron James et Kyrie Irving, comme quoi l’expression jamais deux sans trois est complètement claquée. Bon, on a clairement eu affaire à un bust d’exception, mais il est impossible de ne pas citer non plus un garçon comme Alex Len. Sélectionné par Phoenix en cinquième position, l’Ukrainien a toujours bien du mal à se faire un nom. Mentions spéciales également à Ben McLemore sélectionné en septième position pour enchaîner les saisons mitigées et à Michael Carter-Williams, le fabuleux rookie de l’année… qui ne fait plus tellement rêver.

Les Frenchies

Trois petits Frenchies sont venus garnir cette étonnante cuvée de 2013. C’est toujours chouette de voir autant de Français débarquer dans la Grande Ligue, mais on ne va pas se mentir, les parcours ont été bien différents. Sélectionné par Utah en 27ème position, Rudy Gobert est aujourd’hui la fierté de toute une nation. Appelez le Rudy, The Stiffle Tower ou Gobzilla, peu importe, l’ancien Choletais s’est juste imposé comme l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue, et ça, ça mérite bien évidemment tout notre respect. Drafté par les Spurs juste derrière Gobert, Livio Jean-Charles n’a malheureusement pas vraiment connu le même parcours. Le natif de Cayenne n’a jamais eu la chance de fouler les parquets NBA, la faute sans doute à cette terrible rupture des ligaments croisés subie à l’été 2013. S’il n’a pas pu montrer tout ce dont il est capable de faire Outre-Atlantique, Livio peut tout de même se consoler avec son titre de champion de France obtenu avec l’ASVEL en 2016, et fort probablement un deuxième dans les prochains jours. Et si on vous disait que le dernier coq de ce millésime était un joli petit steal de plus ? Bah ouais, parce qu’au vu de sa carrière, Joffrey Lauvergne méritait sûrement mieux qu’une 55ème place en ce 27 juin 2013. L’aventure américaine n’a clairement pas été aussi belle que celle sur le Vieux Continent, mais Lauvergne n’en reste pas moins un joueur qui ferait certainement encore beaucoup de bien à pas mal de franchises de NBA.

Cette Draft 2013 est donc particulièrement étonnante. Le Top 10 est loin de faire rêver, mais ce millésime compte toute de même trois anciens MIP et un possible futur MVP, c’est tout de même pas si mal. Finalement, on a tendance à penser que cette cuvée était particulièrement… stealée.