Le jour où Michael Jordan a annoncé à Dominique Wilkins qu’il allait scorer 61 points sur sa tête

Le 11 févr. 2019 à 17:08 par Bastien Fontanieu

Michael Jordan
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Dans l’histoire de la NBA et du trashtalking, peu de joueurs ont atteint le niveau de Michael Jordan. Pour le prouver ? Il faut l’avoir vu jouer, ou bien écouter les anciens raconter des histoires assez folles : celle de Dominique Wilkins a de quoi cimenter la légende autour du numéro 23 des Bulls.

Sacré Jojo. Même quand il ne joue plus, même quand l’espace médiatique est occupé par un autre numéro 23, il revient toujours sur le devant de la scène. Aujourd’hui confortablement installé du côté de Charlotte, pour gérer notamment les Hornets et le futur All-Star Weekend qui arrive cette semaine, Michael ne joue quasiment plus au basket et préfère développer son business dans sa région de coeur. Il est comme ça le Jordan, une fois les pompes enlevées c’est dans les bureaux qu’on va le retrouver, loin des caméras. Mais cela ne l’empêche pas d’être toujours aussi vénéré partout en NBA, que ce soit chez les jeunes d’aujourd’hui comme les anciens d’hier. Et parmi les anciens d’hier ? Un certain Dominique Wilkins, avec qui il a eu quelques sacrés batailles dans les années 80. Tous les deux sur les lignes extérieures, His Airness et The Human Highlight Film vont se mettre tarte sur tarte, panier sur panier et coups sur coups, pour se faire respecter dans la hiérarchie des poids lourds du jeu. Et si Wilkins va souvent profiter de la faiblesse collective des Bulls des 80’s pour s’imposer avec Atlanta, Jordan ne va pas manquer une seule occasion de défier le franchise player des Hawks. Dominique est justement revenu sur cette anecdote assez folle, d’un Jordan débarquant tout peinard dans le vestiaire des visiteurs pour lui annoncer une performance hors-normes. Nous sommes le 16 avril 1987 à Chicago, il fait doux dehors mais il va vite faire très froid pour le pauvre Wilkins. Story time.

“Je n’oublierai jamais ce moment, je n’avais jamais vu un joueur faire ça dans toute ma carrière. Je me souviens qu’on allait jouer en déplacement à Chicago et j’étais arrivé habillé en costard-cravate. On débarque dans le vestiaire de la salle, je viens à peine de m’asseoir pour poser mes affaires. Et là, qui arrive ? Michael Jordan, dans notre vestiaire, en costard-cravate. Et je comprenais pas ce qu’il faisait là, je me disais qu’il voulait accéder à la salle de muscu et qu’il fallait passer par là ou quelque chose du genre. Mais c’est à ce moment précis qu’il s’est approché de moi, et il m’a dit : “enfile vite tes pompes, tu vas passer une longue soirée.” J’étais choqué. Il venait d’entrer dans notre vestiaire, je ne savais pas quoi dire, j’étais choqué… Et il a planté 60 points ce soir-là. Il en a mis 60. On a gagné le match au final, mais sa performance offensive était incroyable.”

Wilkins dit 60, mais en fait il s’agit bien de 61 points (!), à 22/38 au shoot, sans rentrer un seul tir à distance, et en 41 minutes de jeu. La défaite est au bout, mais comment ne pas être choqué quand on est à la place de Dominique ? Tu poses ton sac et ton adversaire direct débarque devant toi pour t’annoncer que tu vas prendre tarif, ça c’est de l’annonce, du culot, du trashtalking comme on aime. Les petits malins-curieux auront d’ailleurs vu qu’il s’agit de la saison 1986-87, celle où Jordan termine à 37,1 points de moyenne… dans sa troisième saison professionnelle. Tout le monde passe à la caisse, c’est Michael qui régale. Précisément 40 minutes de jeu tous les soirs, 48% de réussite sur ces 37 points, en allant chercher 12 lancers-francs par soir. Pour les fans de Houston qui veulent commencer à faire des blasphèmes, l’ami Harden envoie cette saison 36,6 points chaque soir à 44% de réussite et en allant lui aussi provoquer 12 lancers. La méthode n’est évidemment pas la même pour Jordan, les règles ne sont pas pareilles, les contacts bien moins sanctionnés et les défenseurs peuvent utiliser leurs bras à volonté pour stopper les attaquants. Mais trêve de comparaisons futiles, il faut simplement retenir ceci : Atlanta avait 57 victoires cette saison-là, la 2ème meilleure défense de toute la NBA, un ailier futur Hall of Famer en titulaire, et MJ a claqué sa 2ème plus grande performance offensive en carrière… en l’annonçant avant le match. Il y a ceux qui parlent, et ceux qui assument derrière.

Pas sûr qu’on retrouve prochainement des types qui envoient de telles performances en susurrant à leur défenseur que ça va leur tomber dessus quoi qu’il arrive. Peut-être aussi pour ça que, malgré les années qui passent, Jordan reste le GOAT pour de nombreux passionnés.

Source : The Player’s Tribune