Preview Rockets – Celtics : un seul match vous manque… et personne n’est bagué

Le 27 déc. 2018 à 19:01 par Alexandre Taupin

Daryl Morey
Source image : Youtube

Ce soir les Houston Rockets vont recevoir les Boston Celtics, pour ce qui aurait pu être la dernière Finale NBA. Chaque équipe a touché du doigt l’espoir d’aller chercher une nouvelle bague et chacune a perdu son match 7 à domicile, envoyant Cavs et Warriors s’affronter pour la quatrième fois en quatre ans tout en haut de la hiérarchie NBA. Le remake du match pour la troisième place aura donc lieu à partir de deux heures du matin au Toyota Center.

Et si… Probablement le groupe de mots le plus rêveur mais aussi le plus agaçant de l’histoire du sport. Et si les Rockets avaient pu compter sur Chris Paul lors des derniers matchs face aux Warriors en Playoffs ? Et si les Celtics avaient pu limiter LeBron James le temps d’un match 7 ? Que ce serait-il passé si Rockets et Celtics s’étaient retrouvés en juin pour les Finales NBA 2018 ? Ces deux équipes seraient-elles toujours en haut de l’affiche alors qu’elles traînent un peu à rattraper les cadors aujourd’hui ? On fait le point.

Nous sommes le 12 juin 2018 et les Rockets viennent de remporter les Finales 2018 en dominant Boston quatre victoires à une, la marche était trop haute pour la jeune équipe des Celtes. James Harden, déjà couronné MVP de la saison, récupère au passage celui de MVP des Finales, histoire de conclure une année de rêve sous les ordres de Mike D’Antoni. Le coach à la moustache est lui enfin récompensé pour son système offensif innovant après des années d’échecs à la tête des Suns et peut presque partir à la retraite l’esprit tranquille. Chris Paul qui a balancé sa casquette de loser qui lui collait à la tête peut enfin regarder les Charles Barkley, John Stockton et autre Steve Nash de haut, il a sa bague. Ayant récupéré un premier titre, il décide de suivre l’exemple de son mentor Tim Duncan, en allant prendre un salaire aux alentours des 10 millions pour permettre à son équipe de se renforcer afin de lancer un nouveau règne Rocket, 23 ans après le doublé d’Olajuwon et des siens. Daryl Morey profite de cette liberté financière pour conserver la structure de l’équipe tout en ajoutant quelques renforts et le titre est de nouveau l’objectif pour la saison. Enfin ça c’est ce que tout fan des Rockets aurait aimé lire. C’est quand même plus glamour que Chris Paul se chie encore dessus lorsque le match compte et coule les finances de sa franchises, en étroite collaboration avec Daryl Morey, pour les quatre prochaines saisons. Vous n’aurez donc plus aucune recrue conséquente à moins de réussir à trader un joueur de bientôt 34 ans, qui coûte 40 plaques l’an : bon courage !

Nous sommes à présent le 15 juin 2018 et les Boston Celtics créent la surprise en allant gagner les Finales NBA au terme d’un match de folie au TD Garden. Les jeunes celtes ont su se passer des services de Kyrie Irving et Gordon Hayward pour aller taper la Barbe et sa bande, trop offensifs et désorganisés face à la défense de fer des Bostoniens. Brad Stevens a su tirer le meilleur de sa jeune troupe et vient récupérer un titre de coach de l’année amplement mérité (sorry Dwane Casey). A la tête d’une jeune squad c’est le vétéran Al Horford qui est élu MVP des Finals, au four et au moulin pendant l’intégralité des Playoffs. Danny Ainge est alors pris de violentes migraines puisque les deux têtes d’affiche qu’il a récupéré l’année passée sont reléguées au second plan par les jeunots. Il décide alors de contacter Gregg Popovich pour monter un échange envoyant Irving et Hayward au Texas afin de récupérer Kawhi Leonard, Danny Green et Pau Gasol. Le contrat de l’Espagnol n’est garanti que pour un an et permettra de soulager les finances vertes au moment de prolonger les Tatum, Rozier et Leonard, et ainsi assurer une équipe forte à Boston pour les cinq années à venir autour d’un cinq Rozier – Smart – Tatum – Leonard – Horford parfaitement adapté au small ball actuel. Une autre configuration intégrant Danny Green à la place de Rozier donne à ce cinq un air tout bonnement flippant pour n’importe quel attaquant. Encore une fois, il s’agirait d’une solution de rêve et dans la réalité les retours des Irving et Hayward ont fauché les jeunes dans leur élan, entraînant un déséquilibre complet dans les rôles de chacun. Ironiquement, cette équipe n’apparaît jamais aussi forte que lorsqu’un ou deux de ses extérieurs vient à manquer et on ne serait pas surpris que Danny Ainge se décide à bouger à l’issue de la saison pour aller gratter un gros poisson, ou plutôt un gros pélican.

Houston – Boston c’est le match des regrets, de tout ce qui aurait pu advenir si les choses s’étaient passées différemment le temps d’un match, de quarante-huit minutes. Rockets et Celtics seraient-ils encore des têtes d’affiches au lieu d’être à la traîne pour les premières places ? On ne le saura jamais c’est le principe du “et si”, vous le savez bien.