Ben Simmons ou Donovan Mitchell nommé Rookie de l’année, il y aura un terrible perdant à l’arrivée

Le 07 avr. 2018 à 16:17 par Bastien Fontanieu

Ben Simmons donovan mitchell
Source image : sportingnews

Si la “course” au MVP crée en ce moment de nombreux débats quand on voit le push de fin de saison de LeBron face à Harden, celle entre les deux meilleurs rookies de l’année va apporter un élément rare : Ben Simmons ou Donovan Mitchell, quel que soit le perdant, pourra considérer sa défaite comme une injustice.

On en a vécu, des duels entre jeunes joueurs de première année. On en parlait d’ailleurs en mi-saison, avec cette question centrale qui nous poussait à devoir dépoussiérer quelques gros bottins d’histoire. Sommes-nous en train d’assister à la plus belle course de rookies depuis plus de 20 ans ? Tyreke Evans, Stephen Curry et Brandon Jennings en 2011. LeBron James et Carmelo Anthony en 2004. Amar’e Stoudemire et Yao Ming en 2003. Elton Brand et Steve Francis en 2000. Si ces deux derniers joueurs ont partagé le titre de ROY, tout comme Grant Hill et Jason Kidd au milieu des années 90, difficile de croire que les votants partiront dans cette voie-là cette année. L’atmosphère, l’air, l’ambiance, le flow va dans la direction de Simmons aujourd’hui, mais omettre le taf de Mitchell serait d’un incroyable culot. Entre l’absence de Joel Embiid, les triple-doubles qui s’enchaînent, cette troisième place à l’Est, des performances historiques et une série de victoires phénoménale, le meneur Australien est assez objectivement en train de prendre un poil d’avance sur son adversaire du Jazz. Et pourtant, bordel, on parle quand même d’un Donovan en 20-4-4, dans une équipe quatrième de l’intraitable Conférence Ouest, et qui – avec tout le respect qu’on a pour Rudy – n’a pas de pivot All-Star dans sa raquette. C’est notamment cela qui nous mène au terme d’injustice.

Injuste, injuste, de toute façon chaque remise de trophée est injuste.

C’est pas faux.

Mais dans ce cas précis, comment ne pas s’arracher les cheveux, en imaginant le futur perdant ? Il existe encore une short probabilité, celle de voir Simmons et Mitchell partager le trophée, mais difficile d’y croire. Par contre, finir sa soirée la tête dans la cuvette et les larmes qui ruissellent le long des joues, ça on peut déjà le pronostiquer pour le futur dauphin. Il suffit de se mettre à la place de chacun des deux hommes et s’imaginer vaincu, en costard, lors de la future cérémonie des NBA Awards. La projection est poignante. Mitchell et son statut d’underdog, drafté loin des perles de sa cuvée, permettant à Utah de tourner la page Gordon Hayward à la vitesse de ses pénétrations. Petit marché, grosses responsabilités, clutch dans le scoring, leader offensif d’une équipe Top 4, les arguments sont trop nombreux. Simmons et son excellence quotidienne, membre d’un Process so sexy qui attire les yeux comme les coeurs, permettant à Philly de retrouver les Playoffs pour la première fois depuis 2012, producteur de triple-doubles à foison, les arguments sont trop nombreux. Autant LeBron, par exemple, peut “accepter” de laisser Harden finir MVP dans le sens où il n’est pas meilleur scoreur de la meilleure équipe NBA cette saison et qui vient de réaliser son meilleur bilan dans l’histoire de sa franchise (!), autant les rookies n’ont rien à envier à l’autre. Et c’est en ça que ces derniers jours seront incroyables à suivre, certains ayant assisté au chef d’oeuvre de Ben face au King hier soir.

On en parlait lors du dernier Apéro, il faut un point d’exclamation sur les courses au trophée. Simmons vient de toucher les étoiles contre les Cavs, à Donovan de répondre ce dimanche chez les Lakers. Une fois la régulière terminée, les fans comme les votants ne pourront se sentir entièrement satisfaits de leur vote : dans l’histoire des batailles pour le titre de Rookie de l’année, on est peut-être en train de vivre la plus grande, ce qui va créer une injustice de la même taille s’il n’y a pas de partage sur la photo finish. Tant mieux, tant pis, c’est la dure loi imposée aux rookies.