Steve Kerr valide le taf de Phil Jackson à New York : la fin est crade, mais des éléments restent marquants

Le 22 nov. 2017 à 11:57 par Bastien Fontanieu

Source image : theshadowleague.com

Si les habitants de New York sont majoritairement contents en ayant vu Phil Jackson se faire remercier cet été, il ne faut cependant pas tout effacer ni affirmer que son ère à la tête des Knicks fût un total désastre. Et ça, Steve Kerr l’a bien compris.

C’est auprès des micros d’ESPN que le coach des Warriors est revenu, cette semaine, sur les quelques saisons durant lesquelles le Zen Master a posé sa main sur la Grosse Pomme. Kerr, on le sait bien, n’est pas le type le plus objectif au monde lorsqu’il faut parler de son clan. Brotherhood oblige, quand on touche aux Bulls des années 90, Steve est capable de défendre les siens contre un paquet d’accusations. Cependant, ce n’est pas cette prise de position tranchée qui empêche le coach de ne pas souligner des points rationnels et pertinents, comme ce fût le cas encore une fois. En effet, interrogé sur la fin du règne de Jackson à New York, ce bon Kerr a voulu servir de rappel pour beaucoup de monde, des fans qui peuvent parfois tout zapper en un claquement de doigts. Ce comportement est logique, on l’a tous eu : on revient sur un bilan et on opte pour le tout blanc ou le tout noir, sans hésiter. Et dans le cas de Philou, il est clair que le négatif a un sacré poids quand on se souvient du dossier Derek Fisher, du traitement de Carmelo Anthony dans la presse ou des contrats distribués à tour de bras sur des joueurs un poil rouillés (salut Jooks). Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut peindre toute la toile du Zen Master à New York en noir. Il y a eu, dans ce merveilleux bordel, des touches intelligentes et précieuses. Des initiatives qui font leur effet aujourd’hui, et servent des fans heureux de voir une page se tourner. Kerr l’explique, avec une approche toujours aussi bienveillante.

“Je me suis senti mal, en voyant la façon dont cette histoire s’est terminée. Je pense que Phil a fait de bonnes choses à New York. Drafter Kristaps Porzingis par exemple, ou recruter Jeff Hornacek. Je pense que Frank Ntilikina a l’air d’être un bon joueur. On sent qu’ils sont sur une bonne voie actuellement. Mais cette Ligue n’est pas facile, honnêtement. Les pièces doivent tomber au bon endroit et en votre faveur. Vous devez faire votre travail, mais vous devez aussi avoir un peu de chance. Et Phil sait ça mieux que quiconque. Vous pouvez être très chanceux et hériter d’un Michael Jordan, ou ne pas être aussi chanceux et les choses n’iront pas dans votre sens. Cela fait partie d’un tout. On va tous avoir ses moments en NBA, des hauts comme des bas, et Phil en a eu en tant qu’entraîneur. Je sais pas, peut-être que du moins bon lui était réservé.”

Il est clair que, quand on voit la gueule du projet Porzingis à l’heure actuelle, on optera davantage pour des applaudissements que du lancer de tomates à la gueule. Et même s’il n’est pas bien utilisé en ce moment, Willy Hernangomez a prouvé qu’il avait sa place dans cette Ligue, avec un vrai talent à l’intérieur. On rajoute notre petite dose de chauvinisme en soulignant la sélection de Frank Ntilikina, et rien qu’avec ça, on peut dire que les choix de Draft de Phil Jackson ont été assez costauds. Maintenant, est-ce assez pour flouter le rester…? C’est là qu’on peut avoir quelques doutes. Car sélectionner Kristaps sous de nombreuses huées était osé, mais affirmer que les trois-points ne font pas gagner de titres dans la NBA actuelle ça l’était tout autant. Et c’est ce jeu permanent, de bien comme de moins bien, qui a empêché le Zen Master de se faire apprécier par les siens. Empêché, et empêchera ? Toutes proportions gardées, évidemment, on se souvient du traitement des fans de Philly réservé à Sam Hinkie pendant sa présence, avant de voir la magie s’opérer et les pépites se développer sous nos yeux suite à son départ. Avant, les injures étaient envoyées au GM des Sixers, alors qu’aujourd’hui, des t-shirts à son effigie se vendent comme des petits pains. Encore une fois, on est loin de pouvoir affirmer que Phil Jax ne touchera qu’à un dixième de ce type de traitement, mais si les jeunes sélectionnés cartonnent et replacent les Knicks dans les hauteurs de l’Est, il faudra bien se lever et taper des mains en l’honneur du Zen Master…

Steve Kerr marque des points, tant sur l’aspect “chanceux” imposé par la NBA que sur la discipline qu’il faut avoir sur le traitement de Phil Jackson à New York. Oui, c’est sûr, il y en a eu un paquet de conneries. Mais si le Madison Square Garden rugit aussi aujourd’hui, c’est en partie car les phénomènes ont été choisis par l’homme ultra-bagué.

Source : ESPN