Kevin Durant veut être très clair avec ses détracteurs : “Je ne peux pas jouer pour tout le monde”

Le 27 mai 2017 à 01:20 par Bastien Fontanieu

Kevin Durant
Source image : LocalTVKfor

Après quelques déclarations étonnantes du côté de Yahoo Sports, c’est cette fois auprès de USA Today que Kevin Durant a pu montrer un autre angle de sa personnalité, un jeune homme qui refuse forcément qu’on le nomme responsable pour tous les maux de la planète.

Bon, cette fois, on y va avec des pincettes. Non pas qu’on y soit allé un peu trop fort avec l’ailier dans le papier d’hier, mais apparemment le débat ouvert sur le changement d’attitude de l’intéressé n’avait pas plu à tout le monde. Passons ? Passons. Avec une semaine de préparation avant ses deuxièmes Finales NBA en carrière, KD sait que de nombreux micros vont être pointés vers lui. Car s’il a quitté le Thunder, c’est pour un paquet de raisons dont la quête d’une bague et d’un meilleur cadre de vie. Et face aux Cavs ainsi que LeBron jeudi prochain, le All-Star va pouvoir tenter d’accomplir un rêve de gosse en allant chercher une première bague de champion. Comme nous l’avancions hier, Durant a adopté un profil en public assez différent à GS de celui montré pendant des années du côté d’Oklahoma City, un aspect qui était justement détaillé par Sam Amick dans son excellent dossier (duh). Moins concerné par les réponses des médias et des fans, plus honnête qu’auparavant, Kevin a enchaîné les déclarations parfois controversées mais il n’a pas prévu de revenir sur ses propos pour autant. Une vraie confiance en lui qui peut sembler brutale auprès de certains, mais qui montre aussi le changement global vécu chez le jeune homme en l’espace de quelques mois. Les critiques, il peut faire avec, tant qu’elles sont fondées. C’est donc avec ironie qu’il est revenu sur un aspect très souvent bombardé sur lui, le déséquilibre au sein de la compétition provoqué par son départ à Golden State.

“Comme si j’étais la raison expliquant le fait qu’Orlando n’est pas allé en Playoffs depuis 5 ou 6 ans ? Suis-je aussi la raison expliquant le fait que Brooklyn a donné tous ses picks de Draft à Boston ? Suis-je la raison pour laquelle ces équipes ne sont pas bonnes (rires) ? Je ne peux pas jouer pour tout le monde. J’ai quitté une équipe, une autre que vous pourriez considérer comme prétendante au titre. Juste une autre. Je n’aurais pas pu rendre toute la Conférence Est meilleure. Je n’aurais pas pu rendre toute la Conférence Ouest meilleure.

Je suis juste en paix avec moi-même, je suis en paix avec moi en tant que joueur de basket. Je crois que ce départ d’OKC, et les critiques qui ont suivies, ça m’a appris à me focaliser sur ce qu’il y avait de plus important. Jouer au basket, travailler sur mon jeu, et apprécier chaque jour en tant que basketteur. Cela m’a permis d’apprécier ça, de revenir au principal. Parce que dès que vous vous mettez à écouter tout ce qui se dit ailleurs, c’est là que vous laisser l’extérieur prendre le contrôle de vos pensées. Je suis donc retourné au jeu avant tout.”

Comme ses coéquipier l’ont partagé au fil de la saison, cette protection a mis du temps à se déployer chez Kevin Durant. En effet, en tout début de saison, l’ailier semblait porter une attention toute particulière aux critiques qui étaient envoyée vers lui, ce qui n’allait pas le mener sur la bonne voie, celle de la paix intérieure. En apprenant petit à petit à construire une bulle personnelle, KD s’est façonné une cabane privée assez chouette, mais qui mérite encore quelques coups de scie quand même. Car autant l’homme affirmant que le basket n’est pas tout dans la vie nous intéresse, autant le basketteur proposant aux fans de ne pas regarder les matchs si ça les intéresse pas est plus inquiétant. Reste tout de même ce schéma qu’on connaît bien, et par lequel LeBron est passé précédemment. Pour que Durant retrouve une image plus appréciée dans la sphère NBA, il faudra passer par plusieurs victoires et des propos peut-être moins provocants. Mais s’il s’en foutait, finalement ? Peut-être que, comme le souligne Amick dans son dossier, le gendre idéal des débuts a laissé place à un tout autre homme, qui se contrefout de ce que pensent les autres au quotidien. Et quelque part, tant qu’il assure sur le terrain et ne demande pas à être adoré, le reste…

Kevin Durant a gros à jouer sur ces Finales NBA. Car au-delà d’une première bague, il y a aussi des paroles qui ressortiront forcément en fin de série, puis une bascule évidente dans la vision du public : un éloignement prolongé des fans ou une plus saine proximité ?

Source : USA Today