Preview des Nets 2016-2017 : fini le bling-bling, Brooklyn met les mains dans le cambouis

Le 25 sept. 2016 à 14:34 par Benoît Carlier

Nets Kenny Atkinson
Source image : kingscountypolitics.com

Après l’échec du projet de titre à très court terme lancé par Mikhail Prokhorov lors du déménagement de la franchise sur les rives de l’Hudson, l’heure est venue pour les Nets de tourner la page pour reconstruire quelque chose de neuf sur des bases plus solides. C’est le défi de Sean Marks, qui tentera de transposer son savoir-faire acquis chez les Spurs dans sa nouvelle franchise de Brooklyn.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Jeremy Lin, Luis Scola, Greivis Vasquez, Anthony Bennett, Trevor Booker, Randy Foye, Justin Hamilton, Joe Harris, Caris LeVert, Isaiah Whitehead.
  • Ils sont partis : Jarrett Jack, Thaddeus Young, Markel Brown, Wayne Ellington, Sergey Karasev, Shane Larkin, Willie Reed, Donald Sloan.

Pas de cheveux blancs à l’horizon, les Nets ont décidé de faire confiance à la jeunesse pour entamer ce nouveau cycle. En plus de confier de plus en plus de responsabilités aux gamins déjà présents à Brooklyn, le General Manager a donc trouvé le moyen de se délester de l’un de ses plus gros contrats pour obtenir un choix de Draft supplémentaire dès cette année, ainsi qu’un futur second TDD. Pour autant, Sean Marks n’a pas pu faire de miracle avec une marge de manœuvre finalement assez faible. Seul Jeremy Lin vient vraiment donner le sourire au public du Barclays Center qui va peut être assister au deuxième épisode de la “Linsanity” à quelques kilomètres de ses premiers exploits. À moins qu’Anthony Bennett ne sorte de son hibernation pour délivrer une vraie saison de premier choix de Draft, mais même un come-back de Michael Jordan sur les parquets paraît plus probable.

Effectif pour la saison 2016-2017

  • Meneurs : Jeremy Lin, Greivis Vasquez, Isaiah Whitehead.
  • Arrières : Randy Foye, Joe Harris, Caris LeVert.
  • Ailiers : Bojan Bogdanovic, Rondae Hollis-Jefferson, Sean Kilpatrick.
  • Ailiers-forts : Luis Scola, Trevor Booker, Chris McCollough, Anthony Bennett.
  • Pivots : Brook Lopez, Justin Hamilton.

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Jay-Z va devoir s’y habituer, le bling-bling a totalement disparu du Barclays Center cette année. À la place, on trouve des mecs revanchards qui n’ont pas le melon et veulent juste bosser ensemble pour gagner le plus de matchs possible. La base en fait, même si ça faisait bien longtemps qu’on avait perdu cet état d’esprit dans la banlieue de Manhattan. Mais même avec ça, difficile de voir cette équipe faire plus qu’aller embêter quelques franchises avec des défaites un peu gênantes contre l’un des groupes les plus faibles de la Ligue. Car ce n’est pas avec la folie de Jeremy Lin et les doubles-doubles du frère Lopez que Kenny Atkinson va faire des merveilles, et ça, il faut bien se le mettre dans la tête tout de suite pour les fans des Nets au risque de passer quelques saisons avec la tête dans le sac.

Question de la saison : quel pick pour les Celtics en 2017 ?

Qu’est-ce que viennent faire les petits hommes verts là-dedans ? Tout simplement récupérer le premier tour de Draft de leurs voisins du sud comme une offrande le jour de son anniversaire. Car en ramenant Kevin Garnett et Paul Pierce dans l’Etat de New York en 2013, Billy King a aussi lâché trois précieux picks à Boston pour la faillite sportive que l’on sait. Du coup, forts d’une belle présence le soir de la Draft à Brooklyn cette année, les Celtics recevront donc un nouveau TDD de la part de leurs adversaires de division qu’ils espèrent le plus haut possible. Guerschon Yabusele risque donc d’avoir de la concurrence si l’on se base sur les prédictions de la saison des Nets qui devraient garantir l’un des trois premiers joueurs de la prochaine cuvée de rookies sans forcer. Alors on dit merci qui ? Merci Billy !

Candidat sérieux au transfert : Luis Scola

Luis Scola

Difficile de ressortir un nom quand la moitié de l’effectif a été changé en l’espace d’un été mais l’Argentin devrait peut-être attendre un petit peu avant d’investir dans un appartement du quartier de Williamsburg. Avec une seule année sur son contrat, il pourrait intéresser quelques franchises en quête d’expérience à quelques mois du dernier push pour les Playoffs. Alors si dans le même temps Trevor Booker, ou même Anthony Bennett venaient à exploser dans ce rôle de poste 4, les Nets pourraient vite être tentés de se séparer du chef de famille argentin pour récupérer du tour de Draft.

Candidat sérieux pour la surprise : Bojan Bogdanovic

Bojan Bogdanovic TTFL

Au sortir d’un gros été brésilien où le sniper des Balkans a impressionné du monde pour mener la jeune sélection croate jusqu’à un beau quart de finale, Bojan Bogdanovic est prêt à exploser aux yeux du monde dans la plus grosse ligue de basket de la planète. Meilleur marqueur de la compétition olympique avec quatre points d’avance sur le second, “double B” a fait saigner les filets de loin comme de plus près pendant la quinzaine de Rio. Cette saison, il aura encore plus de responsabilités dans une équipe avec peu de stars. Le moment parfait pour s’imposer en NBA alors qu’il profitera des caviars de Jeremy Lin pour aligner derrière l’arc. Sans parler qu’à 27 ans, il entre dans le prime de sa carrière.

Meilleur et pire scénario possible

  • Comme on pouvait l’imaginer, le courant passe bien entre Kenny Atkinson et ses joueurs. Brook Lopez n’en croit pas ses yeux, tous ses coéquipiers arrivent à l’heure à l’entraînement du dimanche matin. Une première depuis presque cinq ans. L’entente de l’équipe est au top et malgré un nombre de défaites supérieur aux victoires, tout le monde garde le moral pour tenter d’aller chercher le meilleur bilan possible. Grâce à une belle relation meneur-pivot, les Nets grattent même quelques W de prestige contre des gros de la Conférence comme Toronto et Boston. Malgré un triste bilan de 25 victoires et une quatorzième place à l’Est, Brooklyn a le sourire : en quelques mois, le projet de Sean Marks a bien pris forme et on se prend déjà à compter les années qui séparent les Nets d’un retour en Playoffs.
  • Limité par le talent, BKN ne trouve jamais vraiment le rythme et ses joueurs stars sur-jouent. Jeremy Lin rêvait d’une deuxième “Linsanity” mais il ne nous offre finalement qu’une triste parodie de son épisode de rêve chez les voisins des Knicks. Trop de tirs extérieurs et plus assez de pénétrations, le meneur déçoit et ne fait rien pour donner des espaces à son sniper croate. À l’intérieur, Brook Lopez préfère martyriser les mascottes que les défenseurs et son implication dans sa propre moitié de terrain fait peine à voir. Plus tard, il sera même diagnostiqué d’une overdose de défaite, entamant sévèrement son moral. Les maux sont plus profonds que prévu et l’ombre de Billy King plane au dessus du Barclays Center comme un mauvais cauchemar dont on n’arrive pas à se sortir.

Pronostic de la rédaction : 20 victoires – 62 défaites

Une belle quinzième place, derrière les Sixers par exemple. Il faut d’abord toucher le fond pour rebondir, diront les plus optimistes qui ont quand même de quoi espérer des jours meilleurs en compagnie de Sean Marks. L’objectif de la saison sera de faire mieux que la dernière campagne où les touristes de Brooklyn avaient remporté 21 petites rencontres. Un défi quasiment ambitieux avec un tel effectif mais possible grâce au retour d’un bon état d’esprit dans le vestiaire des Nets. Pour la rédaction, ce sera un peu trop juste quand même.

La reconstruction va prendre du temps mais il faut bien commencer quelque part comme dirait l’autre. Alors on respire un bon coup et on y va pour cette campagne peu appétissante mais nécessaire pour remonter la pente. Si en plus les défaites pouvaient permettre aux kikous de retirer leur snapback des Nets juste parce qu’elle est “stylée”, on prend tous les jours.