Tristan Thompson, Richard Jefferson et… Dahntay Jones : les cols bleus des Cavs font le boulot

Le 17 juin 2016 à 08:36 par Bastien Fontanieu

Lors du match précédent, LeBron avait pu compter sur un énorme Kyrie Irving afin de s’en sortir vivant. Cette fois-ci, Cleveland n’a pas eu de meneur en feu, mais un bon trio de vétérans qui a fait le boulot sans trembler des mains : du solide.

C’était peut-être un des symboles, un peu loufoque mais à la fois important, de cette rencontre remportée par Cleveland à la maison. Cinq petites minutes de jeu pour Dahntay Jones, en toute fin de première mi-temps, histoire de remplacer un Richard Jefferson à trois fautes et espérer que la maison ne prendrait pas l’eau. Et au final ? Cinq points en autant de minutes passées sur le parquet, un and-one en gueulant un bon coup et un petit contre en défense, histoire de mettre ses mains dans la boue commune. Oui, l’entrée en jeu du vétéran était prise à la rigolade, pour être totalement honnête, sauf que l’impact de Jones était bien moins marrant pour Steve Kerr et ses hommes. Car même si ces pions marqués en fin de quart-temps ne représentaient pas grand chose sur les 115 marqués par les Cavs sur la totalité de la rencontre, c’est pourtant une des images qui restait en tête une fois la Quicken Loans Arena vidée de tous ses fans. Dahntay, qui vient mettre son nez dans le bazar ambiant, et parvient à contribuer à sa façon, pour son équipe. Qui arrive à marquer plus de points qu’Harrison Barnes, que Shaun Livingston, deux pièces maîtresses de la machine californienne. Plus qu’une histoire de chiffre ou de quantité, c’est dans cette notion d’effort collectif et de contribution exemplaire qui permettait aussi aux Cavs de l’emporter ce jeudi que les anciens faisaient la différence.

Richard Jefferson, qu’on mentionnait justement plus haut, n’a pas été rayonnant statistiquement. Pourtant ? Son dévouement pour son équipe, les rebonds arrachés, les tirs contestés et les interceptions provoquées étaient tout ce que Tyronn Lue demandait. Un petit plus, de la part de chacun, pour permettre au groupe de faire chuter les Warriors. Voilà ce qu’il fallait hier soir, et qui fût validé, comme pour permettre aussi à Kyrie Irving de redescendre sur Terre. Car même si LeBron restait dans ses standards inhumains, on savait que le meneur n’allait pas pouvoir dupliquer une performance aussi grandiose que celle du Game 5, ce qui allait forcément demander aux autres membres des Cavs de se retrousser les manches. Et le spécialiste en la matière ? Tristan, évidemment, auteur d’un double-double à la mi-temps et d’un chantier colossal en tout début de rencontre, lorsque l’écart de 20 points fût creusé devant un public conquis. Thompson au rebond, Thompson sur l’écran, Thompson qui galope, le bûcheron canadien n’a fait qu’une bouchée de Festus Ezeli et Draymond Green, ce qui a justement permis à ses coéquipiers de gérer leur partie du boulot, ce qui a justement offert à Gérard la possibilité d’artiller comme bon lui semble. Certes, LeBron a fait et fera la couverture des journaux ce jeudi grâce à sa nouvelle partition historique, mais le cyborg sera très certainement le premier à souligner l’impact fondamental de ses cols bleus à leur façon. Rien de statistiquement affolant, mais suffisant pour déprimer des Warriors loin de matcher l’intensité adverse.

Ce n’est ni Dahntay, ni Richard ni Tristan qui mettra trente pions sur une rencontre, surtout celle de dimanche dans une atmosphère indescriptible. Mais si les Cavs peuvent compter sur un nouvel effort aussi convaincant, ce sera déjà une grande victoire pour le camp de Tryonn Lue. 

Source image : ESPN