Les Warriors sortent leur plus cheum profil : indiscipline offensive, money-time affligeant

Le 17 mai 2016 à 07:43 par Bastien Fontanieu

Menant de trois petits points à l’entame du dernier quart-temps, les soldats de Steve Kerr se sont littéralement figés dans la période la plus importante de la rencontre, au point de passer pour une équipe découvrant ce niveau de la compétition : what the gros fuck ?

Pouvoir maintenir Golden State à 14 points en 12 minutes, c’est une chose. Pouvoir maintenir Golden State à 14 points en 12 minutes à domicile, c’est une autre chose. Mais alors maintenir Golden State à 14 points à domicile dans les 12 dernières minutes ? C’est exceptionnel, rarissime, pratiquement le total que le seul Chef Curry peut planter sur des séquences encore plus courtes, comme Portland peut le confirmer aujourd’hui. Avant toute chose, remettons les trophées entre les bonnes mains, et notamment celles du Thunder ce mardi. Car s’il y a bien une équipe qui a su proposer une couverture défensive solide et boxé le rebond sans laisser le moindre doute, c’est celle de Billy Donovan. De Dion Waiters, qui était envoyé en sangsue histoire de faire péter un câble au meneur adverse, à Steven Adams, dont le chantier intérieur se prolongeait, en passant par tous les autres avions de chasse d’OKC, dont la concentration dans leur propre moitié de terrain était satisfaisante, les visiteurs avaient de quoi bomber leur torse en rentrant au vestiaire, leur mission principale accomplie en terre hostile. Alors qu’en face ? Difficile de trouver les mots pour définir la bouillie de basket proposée par les hôtes dans le dernier quart-temps, un festival qui ne donnait pas vraiment l’image d’une équipe historique, prête à réaliser un grandiose back-to-back.

Que le jeu des Warriors soit basé sur des prises d’initiatives osées, avec des heat check permanents et des tirs parfois venus d’ailleurs, c’est une chose. On le sait depuis bien longtemps, peu de monde peut tenir tête à Curry et Thompson lorsque le poignet est aligné avec l’arceau, sachant que ce ‘lorsque’ rime avec ‘souvent’. Et du coup Steve Kerr peut en profiter à volonté, le coach donnant d’ailleurs carte blanche à ses snipers pour artiller à tout va. Le problème, c’est qu’entre cirque offensif efficace et bonne lecture des couvertures défensives, il y a un pas généralement fondamental à franchir, et qui fût zappé ce lundi. C’est une étape que les Warriors respectent d’ailleurs depuis des mois, eux qui ont montré plus d’une fois qu’ils pouvaient remonter un écart dans n’importe quelle situation, en serrant les verrous défensifs et en bombardant l’adversaire sur ses erreurs de protection. Mais hier soir, le hero ball local était un poil trop présent, chacun essayant de réaliser l’action qui allait créer le déclic pour les soldats comme le public. Une stratégie assez aléatoire et qui n’a pas fonctionné, sachant qu’en face c’est une bonne pression défensive ainsi qu’un matraquage en isolation offensive qui fût imposé, Durant et Westbrook arrivant à tenir bon en plus des points bonus apportés par Kanter, Adams et Waiters. Laisser Iguodala sur une île déserte, avec un ailier certes en manque de réussite mais qui peut scorer à n’importe quel moment ? Laisser Curry se faire éteindre par Dion en insistant sur les sorties d’écran, alors que la raquette semblait grande ouverte ? Les Warriors ont réalisé des erreurs assez flagrantes pour une équipe pourtant expérimentée à ce niveau de la compétition, et on attendra avec impatience les ajustements du Game 2.

Car s’il y a bien une équipe qui a dû sourire et regarder ce match de très près hier soir, c’est celle qui réside du côté de Cleveland. Un mauvais soir au tir peut arriver à tout le monde, mais à domicile et sans se réajuster dans le quart-temps le plus important, celui où Golden State a excellé et OKC apporté de nombreuses interrogations ? Non. On veut retrouver le champion en titre, et vite.

Source image : Oregon Live


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