Fans de NBA : 10 bonnes raisons de tolérer les matchs décalés à cause du Super Bowl

Le 07 févr. 2016 à 21:21 par Baptiste

Si ce soir il y a un programme sympa en NBA, avec notamment Clippers-Heat, sachez qu’il n’y aura aucun match durant la nuit. La raison est simple puisque toute l’Amérique (et une bonne partie du monde entier) sera scotché devant la TV pour regarder le Super Bowl. Finale du championnat de football américain, il s’agit de l’événement sportif le plus regardé au monde et mettra aux prises ce soir les Panthers de Carolina face aux Broncos de Denver (oui, il y a quand même une équipe qui gagne à Denver …).

Si vous pensiez faire enfin une nuit complète ce soir puisqu’il n’y avait pas de match au-delà de 23 heures, et bien à notre avis ne le faites pas, car tout bon fan de NBA possède ce soir au moins 10 bonnes raisons de regarder ce match.

1- Pour voir Cam Newton, le “LeBron James” des quarterbacks

Si la NBA a le phénomène Stephen Curry, la NFL a une nouvelle star en la personne de Cam Newton. Fraichement élu MVP de la saison, ce jeune quarterback a mené son équipe des Panthers vers le Super Bowl à la surprise générale. Lors d’une interview, il avait surnommé LeBron James “le Cam Newton des power forwards”. Comme son idole, Newton possède une très grande modestie, et des talents multiples en étant capable d’inscrire des touchdowns à la passe (35 cette saison) et à la course (10 à rajouter au compteur). A ses heures perdues, il danse devant ses adversaires, offre les ballons du match aux enfants dans les tribunes, renverse du Gatorade sur son coach, se prend pour Superman, et on en passe. Vous pensiez avoir tout vu avec les shows et célébrations de J.R. Smith, Russell Westbrook, James Harden et consorts ? Ce soir, ce sera le show Newton.

2- Pour voir Peyton Manning, le Tim Duncan de la NFL

Véritable légende vivante du sport américain, Peyton Manning dispute ce soir sans doute le tout dernier match de sa carrière. Dans sa 18ème saison actuellement, il a très largement baissé le pied physiquement et il n’ a plus rien à voir avec le joueur dominant qu’il était auparavant (Kobe Bryant style). Mais, aidé par une défense extrêmement dominante, il a su hausser son niveau de jeu et voudra claquer une performance unique pour s’offrir un deuxième Super Bowl et terminer son immense carrière sur une excellente note. Alors, nous fans de NBA qui vivons quotidiennement le crépuscule des carrières d’immenses joueurs (Garnett, Kobe, Carter, Duncan), par solidarité pour les fans de Foot US, regardons une dernière page d’histoire s’écrire ce soir.

3– Pour avoir une idée d’une possible reconversion pour les gros de NBA

Équivalents des piliers au rugby, les linemen alignés les uns face aux autres avant le début de chaque action sont chargés de protéger leur quarterbacks (pour les linemen offensifs) et de battre ces derniers pour aller sacker le quarterback adverse (pour les linemen défensifs). Ce sont les joueurs les plus lourds, les plus impressionnants en termes de carrure, et aussi les plus gras (il est évidemment impossible pour un joueur de cette taille et de ce poids de ne comporter que de la masse musculaire). Ainsi, devant le match ce soir, amusez-vous à imaginer Raymond Felton, Glen Davis, Jared Dudley, Jared Sullinger ou Deron Williams en train de se rentrer dedans à chaque action, rivalisant de bourrelets et de coups de ventre pour gagner leur duel. Sans compter que si Boris Diaw se reconvertit, il serait le premier français à évoluer en NFL.

4- Pour avoir au moins un point commun avec Curry

Soyons honnête : en tant que basketteur, on aimerait bien tous un peu être comme Stephen Curry. Seulement, c’est extrêmement difficile de trouver une faille dans son jeu totalement cheaté partager un quelconque point commun avec lui d’un point de vue sportif. Faire 77 shoots à trois points réussis de suite à l’entrainement ? Défi abandonné avec un meilleur score à 6 réussites. Rentrer 11 trois points en un match ? Le coach ne comprend pas, et te sors au bout du 7ème échec. Tourner à 29.8 points par match durant toute une saison ? Pour la plupart d’entre nous, décalez la virgule vers la gauche et vous serrez plus près de la réalité. Bref, d’un point de vue basketballistique, c’est mort. Donc ce soir, en vous posant devant W9 avec un paquet de chips et une tasse de café, dites vous qu’au moins une fois dans votre vie, à ce moment précis, vous serez en train de faire la même chose que Curry. Ne nous remerciez pas.

5- Pour réaliser à quel point les staffs sont réduits en NBA comparé à ceux de NFL

Il vous est déjà arrivé, en tant que spectateur, de vous demander à quoi peuvent biens servir les 4 ou 5 assistants d’un coach ? Il vous est déjà arrivé, en tant que coach bénévole, de rêver de pouvoir vous appuyer sur un staff long comme le bras ? Et bien dites vous que les staffs de 7 ou 8 coachs de NBA, c’est que dalle par rapport à la NFL. Ce soir, vous verrez une dizaine de coachs s’agiter tout le long de la ligne de touche, avec des plaquettes contenant 8721 systèmes aussi compliqués à comprendre pour nous que le triangle pour les Knicks. Ces coachs auront également de gros casques sur leurs oreilles pour communiquer avec les joueurs sur le terrain, entre eux sur le bord, et avec les quinze autres membres du staff en tribunes, qui regardent les actions en hauteur. Une mini-armée à elle seule, qui quadrille chaque joueur et chaque action, et qui ressemble à une fourmilière sur le bord du terrain.

6- Pour voir des joueurs jouer malgré les blessures 

Au sein d’une saison NBA, il n’est pas rare de voir un coach économiser ses joueurs. Mais il est aussi courant de voir les joueurs s’inventer des mini blessures pour éviter de jouer un match chiant et gagné d’avance ou de se déplacer quand ils resteraient bien au chaud à la maison. Si ça vous énerve au plus haut point, regardez le Super Bowl. Ce soir, par exemple Thomas Davis jouera avec un bras cassé et Jared Allen jouera avec une fracture au pied. Pas question pour un joueur de sortir pour des crampes puisqu’ils risquent de toute façon une commotion cérébrale à tout moment ou presque. Si ne sont évidemment pas les mêmes sports (va essayer de plaquer le meneur adverse en contre-attaque), les athlètes en NFL sont des exemples de courage et de don de soi. Ce soir, espérons que certains joueurs basketteurs seront également devant leur TV, pour arrêter de s’inventer des blessures bidons.

7- Pour (essayer de) comprendre les règles et vous la péter

Au basket, le panier marqué vaut deux points si il est tiré à moins de 7 mètres 23, et vaut trois points au-delà. L’attaque a 24 secondes pour marquer, et la dernière équipe qui touche le ballon avant qu’elle ne sorte perd la balle. Des questions ?

Au football américain, l’attaque doit parcourir 10 yards en 4 tentatives, sinon elle perd la balle. Du coup au bout de trois tentatives, s’il reste des yards à parcourir, l’équipe qui a la balle dégage le ballon le plus loin possible avec un coup de pied. Par contre, si elle est assez proche de l’en-but, elle peut tenter une pénalité qui vaut trois points. L’action s’arrête au moment où le porteur de balle pose un genou au sol en étant plaqué par l’adversaire. Par contre, s’il n’a pas été touché, il peut continuer sa course. L’attaque n’a le droit qu’à une passe en avant par action, par contre elle dispose d’autant de passes vers l’arrière qu’elle le désire. Si cette passe est réceptionnée par l’attaquant, alors l’action continue. Par contre, si elle sort des limites du terrain, l’action s’arrête. Si le porteur de balle perd le ballon sans avoir le genou au sol, alors le ballon reste en jeu et tout le monde doit sauter dessus pour le récupérer. Par contre, s’il perd la balle sur une passe qui touche le sol, alors l’action s’arrête. Le foot US est vraiment un sport exceptionnel, PAR CONTRE il est compliqué pour les néophytes et vous fera vite regretter les systèmes si simples de Derek Fisher ou les règles du soccer (on est en mode ricain jusqu’au bout ce soir). Cependant, avec un peu de patience, vous aurez tout compris et pourrez tout expliquer à vos potes ou copines.

8- Pour la patience des arbitres

Depuis les réformes arbitrales en NBA, certains arbitres s’en donnent à cœur joie et jouent les cowboys. Une petite poussette suite à une faute ? Technique et quatre matchs de suspension. Une faute antisportive ? Exclusion et 25.000$ pour Papa Silver. Un regard de travers ? Six fautes directes. En NFL, quand les joueurs se tapent dessus, ils se tapent vraiment dessus. Donc les arbitres ne peuvent pas s’interposer, du moins pas immédiatement. Et si des mesures ont été prises pour favoriser l’attaque (interdisant notamment tout contact délibéré entre le receveur et son défenseur au-delà d’une certaine distance), la NFL comporte une rugosité et un impact physique aujourd’hui totalement disparu en NBA. Les joueurs font du trashtalking durant tout le match (et qu’est ce qu’on aime ça nous…), ils se dégomment après une action s’ils ont envie (dans la limite de l’acceptable bien sur), et surtout, ils ne se retiennent pas au moment des impacts. Pour tout fan des Pistons des 80’s ou des Knicks des 90’s, ce match est pour vous.

9- Pour imaginer LeBron en NFL

Ca fait tellement longtemps qu’on nous bassine sur le physique surhumain de LeBron James et sur sa capacité à jouer en NFL qu’on aimerait bien se faire son propre avis. S’il est vrai que James a un physique pouvant lui permettre de dominer à peu près n’importe quel sport (il est même injouable au billard il parait…), autant regarder le Super Bowl pour voir ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en Foot US. D’ailleurs, à quel poste vous le mettriez, vous ? Running-back pour transpercer les défenses avec ses biceps faisant le diamètre de votre visage ? Receveur pour attraper les passes les plus improbables sans sauter ? Linebacker pour plaquer tout ce qui bouge ? Coach, au cas où il changerait d’avis ? On vous laissera décider devant le match ce soir.

10- Pour l’ambiance irréelle

Vous pensiez avoir tout vu avec l’Oracle Arena et sa salle pleine à craquer qui rugit chaque soir, le Palace d’Auburn Hills de 2004, l’Arco Arena des années 2000 ou la Caisse d’Epargne Arena de Charleville Mezières ? Attendez vous à du très lourd ce soir à San Francisco. Le Super Bowl, et plus largement tout match de NFL, offre au spectateur une ambiance unique. Des introductions au lance-flammes, un public qui hurle à chaque phase défensive, des feux d’artifice à chaque touchdown, sans compter le show de la mi-temps avec Coldplay et Beyoncé. Ce spectacle unique vous maintiendra réveillé et vous préparera tranquillement pour les Playoffs qui approchent.

Alors voilà, avec ces dix arguments-là, et parce qu’il n’y a rien à faire d’autre passé 23 heures ce soir exceptionnellement, nous espérons que vous aurez envie de vous coller devant la télé à minuit pour regarder cet événement, afin de s’offrir une parenthèse de l’actualité incessante de la NBA. Ce soir, tous les acteurs de la Grande Ligue, joueurs, dirigeants, arbitres, vendeurs de pop-corn et pom-pom girls, regarderont ce Broncos-Panthers qui devrait tenir toutes ses promesses. Faites la même chose.

Source image : CBS