Les costauds de retour, un calendrier de BG : et si le Jazz était la sensation de l’hiver ?

Le 12 janv. 2016 à 10:59 par Giovanni Marriette

Huitièmes de la Conférence Ouest avec 17 victoires et 20 défaites, les joueurs de Quin Snyder sont aujourd’hui bien lancés vers leur objectif de Playoffs. Et si l’on se penche quelques instants sur certains aspects de la saison en cours des Mormons, on se dit qu’il sera peut-être compliqué d’aller déloger le Jazz de cette fameuse huitième place et qu’ils pourraient même aller gratter une ou deux positions de plus tiens… On fait le point tout de suite sur une franchise qui récupère peu à peu ses blessés et qui s’annonce comme un sacré poil à gratter jusqu’à la fin de la saison.

Après un premier message envoyé la saison passée, notamment par l’intermédiaire d’un Rudy Gobert ayant explosé et permis par la même occasion à la franchise de Salt Lake City de passer un cap en défense (94,9 points encaissés en 2014/15 et meilleure défense de la Ligue, contre 102,2 pions et le rank 18 en la matière l’année précédente), le Jazz s’est remis au boulot de bonne heure et poursuit tranquillement sa route vers son objectif logique de postseason.

Le classement à l’Ouest : des fifous dans les rétros mais surtout de belles proies à l’horizon

17 wins, 20 losses, une huitième place squattée et deux victoires d’avance sur des Kings schizophrènes s’appuyant actuellement sur un DeMarcus Cousins qui déjeune chaque matin à la nitro, voilà pour l’état actuel des choses, la situation concrète. Sauf que lorsque l’on se penche un peu plus en profondeur sur la forme des forces en présence, on se dit dans l’Utah qu’il y a peut-être bien un coup intéressant à jouer en ce début 2016. En effet, si l’on regarde dans le rétro du Jazz, les Kings sont évidemment un candidat sérieux aux Playoffs de part leur folie et le talent de quelques uns des cadres de la franchise californienne. Derrière ? Portland, Phoenix, Denver, Minnesota et New Orleans (on ne compte pas les Lakers car on parle de basket). Cinq équipes, cinq tanks avérés cette année et qui, à l’exception peut-être de Pelicans en sous-régime, ne devraient pas se mêler à la lutte pour les Playoffs cette saison. Ce qui nous donnerait donc un duel étrange entre le Jazz et les Kings pour la huitième place, sorte de baston entre le petit à lunettes et le gros caïd de la classe mais que pourrait bien remporter l’intello à coups de punchlines littéraires.

Une huitième place du coup largement à la portée du Jazz, et des aspirations qui pourraient même être revues à la hausse quand on jette un coup d’œil aux équipes de devant. Car si le quatuor Warriors, Spurs, Thunder et Clippers restera intouchable dans les hautes sphères de la Conférence, il n’est pas idiot de penser que Memphis (changement de cap au niveau de l’identité basket et résultats aléatoires), Dallas (gros début de saison mais peut-être légèrement au-dessus pour le moment du niveau attendu) et Houston (bien en-deçà du niveau attendu pour une équipe finaliste de Conférence en titre) peuvent être des proies pour la franchise de la Ville du Lac Salé… Car contrairement aux trois équipes sus-citées, le Jazz est peut-être l’organisation la plus en place de la bande du fait d’une continuité dans l’effectif et d’une assise défensive avérée, deux bases solides pour avancer dans une saison NBA…

Les intérieurs titulaires de retour, mine de rien ça te change une équipe

10 matchs ratés pour Derrick Favors (série en cours mais retour prévu incessamment sous peu) et 18 pour notre Rudy Gobert national, revenu aux affaires la semaine passée (voir plus bas). Rajoutez à cela la blessure à la fin de l’été d’un Dante Exum que l’on ne reverra pas de la saison et celle d’un Alec Burks (14,3 points en sortie de banc, leader de la second unit) qui devrait réapparaître en février, vous obtenez une série d’absences tout de même gênante pour une franchise ayant quelques aspirations en vue du printemps. Sauf que si l’on promettait l’enfer au Jazz durant l’absence de ces gars-là (notamment Rudy et Derrick), les résultats ne s’en seront presque pas ressentis… Cinq victoires et cinq défaites depuis les douleurs au dos ressenties par Favors, sept succès et onze revers en l’absence de Rudy, un moindre mal quand on sait l’importance des deux hommes dans le roster de Quin Snyder et des absences qui auront d’ailleurs permis à Gordon Hayward de se mettre en route après un début de saison timide. Car même si l’ancien maigre ne sera peut-être jamais un franchise player capable de porter son squad à lui tout seul, “Gordie” s’est occupé de tout en l’absence de ses deux titulaires à l’intérieur (plus de 20 points, 5 rebonds et 3 passes en décembre). Le retour des grands va lui faire du bien et réorganiser le tout, mais sa forme actuelle fait plaisir à voir aux fans de la franchise.

Les grands, parlons-en : d’un côté Derrick Favors, qui offrait avant sa blessure sa meilleure saison en carrière (16,8 points et 8,6 rebonds) et qui s’affichait plus que clairement comme l’option n°2 du Jazz en attaque. On allait jusqu’à parler de All-Star Game pour Derrick et même si tout ça paraît un poil optimiste, le simple fait d’évoquer le rendez-vous de Toronto et Favors dans la même phrase vous situe le niveau du gars cette année. Du talent en attaque et de la volonté en défense, voilà le genre de joueur parfait sur lequel un coach peut s’appuyer et le n°3 de la Draft 2010 semble enfin parti pour être au niveau attendu lorsqu’il a débarqué dans la Ligue. Le retour est prévu mercredi à Portland, en voilà une bonne nouvelle pour les Jazzmen…

Rudy Gobert a lui déjà retrouvé la compétition et il n’a pas traîné pour montrer qu’il était prêt à rattraper le temps perdu depuis quasiment 40 jours. Après une première chauffe face à Houston et un premier poster offert à Montrzel Harrell, il a ensuite retrouvé une grosse partie de ses sensations face à Miami (9 points à 3/3, 5 rebonds, 4 passes et 4 contres en 28 minutes) puis face aux faibles Lakers (10 points à 3/3, 5 rebonds et 3 blocks en 30 minutes). Premier constat : le Rudy 2016 ne rate pas un shoot. Deuxième constat, beaucoup plus parlant celui-ci ? Si la défense du Jazz était déjà solide en l’absence de sa tourelle, elle est très vite redevenue étouffante depuis le retour de Rudy… 94, 83 et 74 points encaissé sur les trois derniers matchs, de quoi faire passer le secteur défensif du Jazz en cinquième position dans toute la Ligue (96,7 points encaissés par match). Gros point fort du Jazz la saison passée, la chose défensive n’a semble-t-il pas été zappée cette année et c’est avec ce genre de constat que les Mormons s’en tireront une fois de plus. Merci Rudy donc, qui reprend tout doucement son entreprise de démolition et qui fait, déjà et comme prévu, passer Utah dans une autre dimension, celle d’un playoffable à part entière…

Le reste du roster ? Un joli mélange entre belles promesses et vieux roublards

Pour ceux qui ont eu la chance de voir évoluer le Jazz cette saison, vous avez sans doute remarqué que le roster de Quin Snyder est probablement le moins swag de la Ligue. Car quand vous avez sur le terrain Raul Neto à la mène, Rodney Hood et Gordon Hayward dans les ailes et Jeff Whitey et Joe Ingles à l’intérieur, on est d’accord que le casting de la suite de The Full Monty est déjà tout trouvé… Blague à part, on a cette saison un joli mélange entre expérience, roublardise et jeunesse au sein du roster de Quinny et pour l’instant la sauce est plutôt réussie. En effet, si Trey Burke est dans ses standards mais désormais en sortie de banc (12,1 points en 24 minutes), c’est le petit Raul Neto qui réussit à driver le starting five avec une justesse remarquable quand on voit les qualités athlétiques du bonhomme. En 18 minutes le garçon tourne à 5,5 points et 2 passes et c’est déjà très bien quand on sait ce que l’on réservait à l’homme au prénom le plus pété de NBA.

Autre satisfaction, peut-être la plus grande d’ailleurs cette saison dans l’Utah : Rodney Hood. Le sophomore a ainsi grandement fait honneur à la confiance donnée par son coach puisqu’il est cette année l’une des révélations du Jazz. 32 points face à Memphis, 23 contre les Rockets le lendemain et plus généralement un mois de janvier à plus de 17 unités de moyenne pour celui qui était l’an passé dans l’ombre de la hype Exum et qui peut désormais se montrer au grand jour parmi les underdogs de l’Utah. Ça défend de mieux en mieux (pas sa plus grande qualité au départ), ça shoote, ça slashe et ça ferme sa bouche, bref Rodney Hood est un amour pour les coachs. A l’intérieur ? C’est pas mal non plus et si Trevor Booker et Trey Lyles vont retrouver le banc et un rôle d’energizers dans la second unit, leur intérim aura été réussi. On aura d’ailleurs un œil sur le rookie qui a déjà montré, malgré un peu d’inconstance, une verticalité et une explosivité intéressantes depuis le début de saison.

Le calendrier à venir, une raison de plus d’avoir le smile dans l’Utah

Si le Jazz veut faire le trou et valider cette fameuse huitième place et peut-être même aller chatouiller quelques Texans un peu plus haut au classement, les trois prochaines semaines ont tout pour être le tournant de la saison. Visez plutôt le programme de rêve de Rudy et ses pines-co, sans manquer de respect à personne bien sûr : Portland au Moda Center, les Kings et les Lakers à la maison, Charlotte, Brooklyn, New York et Washington pour un road-trip usant mais intéressant à l’Est avant d’enchaîner Detroit, Charlotte again, Minnesota, Chicago, Denver et Milwaukee à Salt Lake Ville et de finir avant la coupure du All-Star Game par trois déplacements à Phoenix, Dallas et New Orleans… 16 matchs à venir jusqu’à la sauterie de Toronto le 14 février prochain, et au moins 10 victoires à aller chercher pour, pourquoi pas, envoyer un premier message à la NBA, un message du style “attention les gars on arrive et c’est pas pour poser des tracts”.

Un roster équilibré, une défense de fer, des cadres qui reviennent de blessure et un calendrier plutôt cool à gérer pendant un gros mois ? On a cherché mais on ne voit pas ce que l’on peut proposer de mieux au Jazz en ce début d’année 2016. Grosse pression tout de même pour des gars habitués à voler sous le radar mais qui vont devoir désormais répondre aux attentes. Des attentes qui les placent parmi les candidats très probables aux Playoffs alors on vous prévient Messieurs, et Rudy vous passera le message : en 2016, le Jazz est attendu.

Source couverture : Twitter – @lequipe


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