Preview du Thunder 2015-2016 : on s’refait une 2012 avec un happy end à la fin ?

Le 25 oct. 2015 à 15:16 par Leo

Scott Brooks remercié après 7 ans de loyaux services dans la région, place neuve à Billy Donovan ! L’ancien entraîneur de la fac de Florida, à la manière d’un Steve Kerr ou d’un David Blatt, aura entre ses mains une armada taillée pour prendre la route vers le titre suprême et sera assurément piqué par la critique au fil de son parcours. Le Thunder cultive de bien belles ambitions, à lui d’assouvir le désir de ses fans impatients de re-goûter aux plaisir d’une finale NBA. Arriveront-ils jusque-là ? C’est tout l’objet de cette nouvelle saison…  

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Amputé de son franchise player pour une vilaine blessure au pied très mal soignée, le Thunder s’en est découvert un nouveau, en la personne de Russell Westbrook. Sans faire offense à Kevin Durant, laissé de force sur la touche, les pensionnaires de l’Oklahoma ont alors appuyé à l’unisson l’éveil fantastique de leur meneur qui a mis du cœur à l’ouvrage afin de casser tous les compteurs statistiques de la Ligue dans le dernier sprint de la saison. Enchaînant les triple-doubles soir après soir, le marsupilami natif de Long Beach de 26 ans a porté son écurie à bout de bras, attisé par une volonté magnanime à tout détruire sur son passage. Néanmoins, malgré tous ses efforts surhumains, OKC finira aux portes des Playoffs avec un effectif miné par les pépins physiques et la fatigue. Les Pelicans d’Anthony Davis leur raviront cette accession rêvée à la post-season mais cet exercice a vu éclore un nouvel homme fort dans cette contrée rurale des States qui ne serait plus un franchise player de substitution ou d’intérim mais bel et bien un candidat récurrent à la couronne du MVP qui ne va plus se contenter de jouer les seconds rôles…

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Josh Huestis et Cameron Payne.
  • Ils s’en vont : Perry Jones III, Jeremy Lamb et Grant Jerrett.

Comme vous pouvez le voir, peu de mouvements recensés durant la trêve estivale. Hormis l’acquisition d’un nouveau tacticien pour coacher l’équipe et un petit marché par la Draft, le Thunder a donc consolidé ses atouts majeurs tout en se débarrassant des quelques pièces inutiles qui parsemaient son roster. La majeure partie du travail avait été réalisée en février dernier, à l’occasion de la Trade Deadline où le GM Sam Presti avait été omniprésent pour permettre à toute l’orga de passer un été des plus sereins, des plus propices au travail. A la manière des Cavs ou des Warriors, voyons si cette façon d’opérer, portée en grande partie sur la confiance de posséder d’ores et déjà un groupe solide et complémentaire, va porter ses fruits.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Russell Westbrook, D.J. Augustin, Cameron Payne
  • Arrières : Andre Roberson, Anthony Morrow, Dion Waiters
  • Ailiers :  Kevin Durant, Kyle Singler, Josh Huestis
  • Ailiers-forts : Serge Ibaka, Mitch McGary, Steve Novak
  • Pivots : Steven Adams, Enes Kanter, Nick Collison

En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.

Question de la saison : Billy Donovan et le Thunder parviendront-ils à convaincre KD de rester ?

Une question qui va trotter et trotter dans les esprits durant toute la saison. Le pire, c’est que même en remportant le titre de bien belle manière, OKC n’a aucune garantie de pouvoir garder son joueur-star. Avec les nombreux prétendants de la concurrence qui se bousculent déjà aux portillons pour tenter de le charmer, la pression sur les épaules de Donovan – le premier – sera telle qu’il n’aura d’autre choix que de ne penser qu’à la victoire toute l’année. La moindre période de flottement ou de doute sera immédiatement interprétée dans un sens qui ne lui sera que très peu favorable, c’est une certitude. David Blatt en a fait les frais notamment ; aucune raison pour que cela ne le touche pas à son tour, lui qui bénéficiera d’un groupe de soldats à la fois expérimentés, rugueux et suffisamment athlétiques pour développer un jeu nettement plus rapide que sous l’ère Brooks. De plus, il aura l’émergence de Westbrook à évaluer en fonction de la qualité du retour au haut niveau de son pote Durant. S’il y a bien une chose qui s’est vérifiée au cours des périples en Playoffs d’OKC, c’est qu’il n’y a qu’une couronne sur le trône du franchise player à adouber et que l’utopie de voir éternellement ces deux gars gagner et gambader dans la nature main dans la main, un sourire faussement réciproque aux lèvres, n’est qu’une lubie sans issue. Billy Donovan devra trancher et orienter ses stratégies autour d’un de ces deux meilleurs joueurs de la Ligue : la pré-saison nous laisse à penser que RW serait élevé sur un piédestal par ce nouveau système, à voir ce qu’il en sera pendant l’année…

Candidat sérieux au transfert : Kevin Durant

Kevin Durant

Source : acrossthenba.com

Là encore, on ne peut éviter cette question… Disons plutôt ici “candidat au départ” car il est impensable que le Thunder le transfère à un quelconque moment de l’année civile. Joueur qui sera le plus convoité lors de la prochaine Free Agency, Kevin Durant n’est peut-être plus très loin de prendre un nouveau virage dans sa carrière. Vice-champion NBA en 2012, MVP en 2014 puis absent des parquets l’année suivante, l’enfant de Washington connaît un itinéraire en dents de scie qui pourrait l’influencer à aller voir ailleurs en cas de nouvelle désillusion en 2016. Par ailleurs, si en plus il constate que son compère Russell prend toujours un peu plus de place dans le cœur de ses dirigeants et des fans au fil de la saison, son sang ne ferait qu’un tour d’ici quelques mois et déciderait alors d’aller rejoindre son fief natal qui s’active à créer le plus de place possible pour l’accueillir de manière triomphale. Les gros marchés n’ont d’yeux que pour lui et rêveraient eux aussi de lui donner pleine satisfaction alors qu’une hausse croissante du salary cap se prépare dans le même temps. En somme, voilà une situation bien délicate pour le Thunder qui n’aura que des décisions cruciales à prendre avec, en outre, l’exigence d’enfiler les victoires à répétition, auquel cas les menaces et autres diatribes médiatiques submergeront l’ensemble de la franchise quotidiennement. Pas simple du tout, cette affaire…

Candidat sérieux à la surprise : Anthony Morrow

Anthony Morrow

Source : basketball-players.pointafter.com

Depuis son départ des Nets en 2012, Anthony Morrow, fine gâchette âgée de 30 balais, a connu bien des marasmes, ballotté de franchise en franchise et voyant son pourcentage au tir diminuer de façon inexorable. A présent membre du Thunder, il a retrouvé son acuité et de l’allant au sein d’un groupe coloré qui lui permet de s’exprimer en sortie de banc. D’ailleurs, en 2014-2015, il a renoué avec la barre des 10 points de moyenne, une barre qu’il a atteinte sans problème lors de ses quatre premières années dans l’élite. Mieux dans ses baskets, le nouveau système prôné par Billy Donovan devrait lui conférer encore plus de munitions à utiliser dans la second unit. Avec le spacing et l’attention qu’engendreront Westbrook et Durant, la moindre passe lumineuse en prise à deux ou le moindre renversement à l’opposé qui lui sera destiné devrait lui permettre d’inscrire trois points à chaque occasion. Loin d’être la dernière des chèvres en défense, il apporte une énergie, un souffle positif en deuxième lame qui aurait le mérite de faciliter l’envol de ses camarades dans le momentum. Ainsi, nul doute que cet enfant de Caroline du Nord ne réussisse une superbe saison sur le plan personnel et surtout collectif.

Meilleur et pire scenario possible

  • Meilleur scénario : proche de flirter avec la perfection, le Thunder d’Oklahoma City roule sur la NBA tel un rouleau-compresseur impassible malgré une pression quotidienne très puissante. Russell et Kevin font la pluie et le beau temps sans s’épuiser plus que de raison, tous deux très bien soutenus par un banc alimenté par D.J. Augustin, Anthony Morrow et Enes Kanter. Chacun connaît son rôle et remplit ses missions avec succès. Terminant premiers à l’Ouest, les hommes de Billy Donovan ne baissent pas de rythme en Playoffs et se hissent, toujours aussi conquérants, en Finales NBA. Là, ils retrouvent les Cavaliers de LeBron James, une opposition tant attendue qu’ils abordent comme une revanche de 2012. Grâce à l’obtention de l’avantage du terrain, OKC triomphe cette fois-ci, non sans douleur mais dans une ivresse si exaltée que Kevin Durant ne saurait quitter, ne tenant même pas compte des propositions surréalistes qui lui sont faites lors du mercato estival. Que du bonheur à tous les niveaux !
  • Pire scénario : bien que le démarrage des hostilités soit positif, Billy Donovan se fait massacrer à boulets rouges dans la presse. S’il semble nier l’évidence aux conférences d’après-matchs, la relation entre RW et KD se durcit au point que des désaccords ouverts entre les deux stars jaillissent au milieu des temps-morts peu après le All-Star Game. Le Thunder tente à tout prix de sauver les apparences mais arrivent les Finales de Conférence et les San Antonio Spurs sur la route qui mène aux Finales, les vraies. Malgré un Game 1 dominé de la tête et des épaules, on pense que les égos des deux moteurs de l’équipe ont été mutuellement rangés au placard. Or, les quatre rencontres suivantes ne feront que révéler au grand jour l’écart de coaching entre Popovich et Donovan mais également la triste évidence que Russell Westbrook et Kevin Durant ne pourront jamais gagner ensemble. Un échec cuisant qui conduit à la fuite du “Real MVP” 2014 vers… les Lakers et donnera in fine raison au “menteur” Stephen A. Smith. Dur.

Pronostic de la rédaction : 62 victoires – 20 défaites

Sans hésiter, la Rédaction croit en la réussite de cette escouade fortifiée en saison régulière. Elle trustera probablement les deux premières places de la Conférence Ouest à défaut d’être sacrée en pole position sur le champ. Westbrook et Durant assureront le spectacle tout en soutenant leur nouveau coach contre vents et marées. Quant aux Playoffs, ils devraient se frayer un chemin dans le dernier carré sans trop d’encombres mais, en ce qui concerne la fin de l’histoire, il ne tiendra qu’à eux d’assumer leur rang. Sinon, au revoir Durant ?!  

Source image : Mark D. Smith-USA TODAY Sports