Preview des Pelicans 2015-2016 : Anthony Davis et ses potes partent à la pêche au gros

Le 15 oct. 2015 à 17:10 par Benoît Carlier

Un nouveau poids lourd de la Conférence Ouest est en train de naître au rythme des progrès d’Anthony Davis qui n’en finit plus d’impressionner ses pairs. Après une première expérience difficile en Playoffs face aux futurs champions, jusqu’où peut aller New Orleans avec son leader au visage si atypique ?

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Les blessures n’ont pas épargné les troupes de Monty Williams qui a personnellement encore eu bien du mal à profiter de tout le potentiel offensif de son franchise player cette saison. Sans forcer, « Unibrow » termine donc l’exercice 2014-2015 avec un double-double de moyenne (24 points et 10 rebonds) et près de 3 blocks, des statistiques qui laissent songeur quand on imagine le rendement que pourrait avoir le bonhomme sous les ordres d’un autre coach plus qualifié pour mettre en valeur ses qualités. Mais malgré ces nombreux freins et une Southwest Division hardcore, NOLA est parvenu à se frayer un chemin jusqu’au Playoffs en triomphant des Spurs le dernier soir de la saison régulière, provoquant indirectement le début prématuré des vacances de Russell Westbrook. Opposés à Golden State, les Pelicans ne feront pas de miracle au premier tour mais ils auraient certainement mérité mieux que le sweep qui leur a été infligé par le MVP et ses coéquipiers. Tant pis, l’histoire retiendra surtout cette qualification in extremis, ce public du Smoothie King Center tout de rouge vêtu un soir de printemps, ainsi que les premiers pas remarqués de l’OVNI en postseason avec 35 points, 7 rebonds et 4 contres en 40 minutes le 18 avril 2015. L’avenir promet d’être beau en Louisiane.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Chris Douglas-Roberts, Alonzo Gee, Kendrick Perkins, Bryce Dejean-Jones, Corey Webster, Alvin Gentry (coach)
  • Ils s’en vont : Jimmer Fredette, Toney Douglas, Jeff Withey, Monty Williams (coach)

Un mercato qui pourrait se résumer par un changement de coach, Monty Williams faisant ses valises après cinq années de service pour laisser sa place à un Alvin Gentry impatient d’emmener ses nouveaux élèves là où il a passé le mois de juin avec les Warriors. L’ancien assistant de Steve Kerr a beaucoup d’ambitions pour son équipe et il pourra bénéficier de l’expérience de Kendrick Perkins au plus au niveau pour appuyer – lourdement – ses propos dans le vestiaire.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Jrue Holiday, Norris Cole
  • Arrières : Eric Gordon, Chris Douglas-Roberts, Bryce Dejean-Jones, Corey Webster
  • Ailiers : Tyreke Evans, Quincy Pondexter, Alonzo Gee, Luke Babitt
  • Ailiers-forts : Anthony Davis, Ryan Anderson, Dante Cunningham
  • Pivots : Omer Asik, Alexis Ajinça, Kendrick Perkins

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

La saison n’a pas encore commencé que l’infirmerie des Pelicans surchauffe déjà avec Omer Asik, Alexis Ajinça et Norris Cole sur le flan. Le Turc devrait tout de même revenir à temps pour le match d’ouverture face aux Warriors le 27 octobre et notre Frenchie devrait l’imiter rapidement pour le seconder dans la peinture. Alvin Gentry pourrait aussi être tenté de déplacer AD au poste 5 de temps à autre pour se mettre à la page et pratiquer un peu de small-ball. Pour le reste, c’est plus ou moins semblable à la saison dernière, si tant est que les blessures laissent un peu les Pelicans tranquilles après avoir eu tendance à les harceler depuis environ deux ans.

Question de la saison : Anthony Davis peut-il devenir le prochain MVP ?

Cinquième au classement des votes pour le MVP la saison dernière, Anthony Davis a les moyens de grimper quelques marches supplémentaires cette année. Jusqu’à monter sur la première ? Pourquoi pas. Après un boulot acharné à la salle cet été, le mono-sourcil s’est pointé au training camp avec 5 kilos de muscles supplémentaires. Mais ce n’est pas tout puisqu’on a déjà pu constater que le produit de Kentucky n’avait pas menti lorsqu’il annonçait vouloir bosser son shoot extérieur, rendant toute concurrence déloyale. Finalement, les Mayas ne s’étaient peut-être trompés que de quelques années concernant la fin du monde. On compte également sur Alvin Gentry pour tirer davantage profit de son franchise player que Monty Williams en attaque alors qu’il a déjà annoncé qu’AD pourrait switcher entre les postes 4 et 5 pour nous montrer toute l’étendue de son talent cette saison. Avec des résultats collectifs supérieurs à la saison dernière, le monstre de New Orleans serait alors un candidat très sérieux pour la récompense de MVP au même titre que LeBron James, Stephen Curry ou Kevin Durant pour ne citer qu’eux. En tout cas, il en a désormais le salaire.

Candidat sérieux au transfert : Eric Gordon

Eric Gordon

Source : isportsweb.com

En s’empressant d’activer sa player option cet été, l’ancien Clippers n’a dupé personne. Miné par les blessures depuis son arrivée en Louisiane en 2011, ses statistiques sont en chute libre depuis quatre ans et Eric Gordon savait qu’il ne trouverait pas de franchise prête à lui offrir plus de 15,5 millions de dollars cette saison. Il sera donc attendu au taquet par son coach cette saison s’il ne veut pas passer pour le plus gros profiteur du coin puisqu’on rappelle aux mauvaises langues que Kendrick Perkins se contentera du minimum vétéran pour couper les citrons du côté de NOLA. Du rythme, du scoring et des passes de la part de Rico seront bien la moindre des choses pour justifier son salaire exorbitant cette saison.

Candidat sérieux pour la surprise : Norris Cole

Norris Cole

Source : bleacherreport.com

Déçu par l’attitude de ses dirigeants de ne rien lui proposer de plus qu’une qualifying offer à 3 millions de dollars cet été, l’ancien floridien ne va pas chercher longtemps sa motivation pour la saison qui se profile à l’horizon. Déjà précieux depuis son arrivée chez les Pelicans en cours d’année (10 points et 3 assists en 28 matches), Norris Cole pourrait bien poursuivre sur sa lancée et ainsi forcer Dell Demps à sortir le chéquier l’été prochain. Si l’argent ne doit pas être son moteur principal (coucou Tristan Thompson !), le meneur aura à cœur de montrer ce dont il est capable et l’orgueil pourrait le tirer vers le niveau supérieur. Gare au vexé !

Meilleur et pire scénario possible

  • Meilleur scénario : Dans le sillage d’un Anthony Davis plus impressionnant que jamais, les Pelicans font comprendre à tout le monde qu’ils ne sont plus là pour rigoler. New Orleans ne quitte pas le Top 8 de la saison et est redoutée par les plus grosses écuries de l’Ouest avec son profil de poil à gratter. Dans un système offensif plus rythmé que sous l’ère Monty Williams, Tyreke Evans fait encore des ravages et les Pels se retrouvent opposés aux Clippers au premier tour des Playoffs. Malgré une lutte de toute beauté et un duel du futur entre les deux Martiens Blake Griffin et « Unibrow », NOLA doit rendre les armes en six matches. Rome ne s’est pas construite en un jour, mais les Pels ont déjà la certitude d’avoir trouvé le bon ciment. Il ne leur reste plus qu’à l’habiller avec de belles pierres maintenant.
  • Pire scénario : Les pépins physiques s’accumulent pour les deux Big Men de Louisiane et Anthony Davis se voit forcé à passer la majeure partie de son temps sous le cercle. Les trois points attendront et ce n’est pas Kendrick Perkins qui peut proposer une solution durable sous la raquette. Dans cette configuration small-ball très tendance de part et d’autre de la Grande Ligue, les Pelicans rallient quand même les Playoffs dans la souffrance. Mais face à des Spurs en mission pour permettre à Tim Duncan de s’offrir une sixième bague avant de partir en retraite, New Orleans doit se contenter d’une seule manche sur la série. C’est déjà mieux que l’an dernier diront les plus optimistes, mais c’est le strict minimum lorsqu’on possède un tel joueur dans ses rangs.

Pronostic de la rédaction : 45 victoires – 37 défaites

Avec un effectif globalement similaire à la saison dernière, les Pelicans doivent profiter de leur expérience commune pour viser plus haut cette année. Alvin Gentry n’en est pas à son coup d’essai sur un banc NBA et devrait permettre à Anthony Davis de franchir les étapes qui le séparent encore du titre de meilleur joueur de la ligue. Mais dans une Conférence Ouest toujours aussi compétitive, New Orleans risque encore de se casser les dents sur un mur en Playoffs. La rédaction ne voit d’ailleurs pas les Pels améliorer leur bilan cette saison alors que la concurrence sera toujours aussi féroce, rien que dans la division la plus badass de la Ligue. La patience est de mise en Louisiane.

Source image : http://www.foxsports.com


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