Preview des Wolves 2015-2016 : et si c’était elle, l’équipe surprise à l’Ouest cette saison ?

Le 01 oct. 2015 à 18:15 par Bastien Fontanieu

Changement d’entraîneur, changement de joueurs, arrivées de vétérans et de jeunes aux longues dents, ces Timberwolves version 2015-16 sont prometteurs sur le papier mais vivent dans une Conférence intraitable. On fait le tour du propriétaire aujourd’hui, histoire de voir si la surprise viendra du Minnesota cette saison.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Oh boy. Quelle galère. Des performances marrantes, certes, comme les 52 points de Mo Williams ou la rencontre officielle entre Andrew Wiggins et les Cavs de LeBron, le Dunk Contest de Lavine et le MVP de Wiggo au Rookie Game, mais sinon ? Pas grand chose à se mettre sous la dent, un tanking assumé de bout en bout et qui aura notamment vu certains cadres manquer des brouettes de rencontres. Ricky ? Soixante. Peko ? Plus de cinquante. Et c’est sans parler de Kevin Martin ou des randoms qui viendront squatter la banquette, dans le froid glacial du Minnesota. Cependant, le plus grand moment de chaleur de la saison viendra de la région au mois de février, avec le retour de l’enfant-roi en Kevin Garnett. Les anciens dansent, les nouveaux s’interloquent, tout le monde acclame le comeback de la légende dans sa franchise de toujours (sorry Boston) et le virage est pris. Dans une équipe qui n’avait applaudi que l’entrée de Kobe sur le podium des meilleurs scoreurs de l’histoire, l’arrivée de KG sonne la révolte. Suivent la Draft, le recrutement et un été plus prometteur que -probablement- ces 10 dernières saisons.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Tyus Jones et Karl-Anthony Towns (Draft), Damjan Rudez et Nemanja Bjelica (KGB), Andre Miller, Tayshaun Prince et des théières pour les deux derniers, Sam Mitchell.
  • Ils s’en vont : Chase Budinger, Robbie Hummel, donc environ 80% de ce que représentait la thug life dans le Minnesota, Anthony Bennett, Flip Saunders.

Quel bonheur pour les fans, quel-bo-nheur. Terminées les sessions à la con sans pouvoir recruter le moindre joueur de talent, le moindre vétéran ou un sachet d’espoir en promotion. En quelques mois, les Wolves ont réussi à cocher quasiment toutes les cases principales qui se sentaient trop esseulées depuis des mois. Des nouveaux avec un CV et une montagne de talent, des anciens pour les diriger et leur montrer que le money time n’est pas un journal qui sort chaque mardi, un entraîneur qui connait les couloirs et dirige à la dure, et la prolongation de KG pour fermer la gueule de tout le monde. Que demande le peuple ? On ne va tout de même pas faire de Minnesota la prochaine force à redouter en Playoffs, mais force est de constater qu’un énorme virage a été engagé dans la franchise et qu’il y aura beaucoup de positif et d’options à traiter au cours des prochains mois. La défense va prendre un bon coup de jus avec le duo KG-Mitchell aux commandes, cela manque encore de cohésion et de choix dans les rotations mais la réalité est bien là : les Wolves peuvent avoir Bjelica et Towns en sortie de banc, ce qui change la vie en comparaison avec Stiemsma et Bennett.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Ricky Rubio, Andre Miller, Tyus Jones
  • Arrières : Kevin Martin, Zach Lavine, Lorenzo Brown
  • Ailiers : Andrew Wiggins, Tayshaun Prince, Shabazz Muhammad
  • Ailiers-forts : Kevin Garnett, Nemanja Bjelica, Adreian Payne, Damjan Rudez
  • Pivots : Nikola Pekovic, Gorgui Dieng, Karl-Anthony Towns

En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.

Question de la saison : sommes-nous sur le même modèle que les Bucks ?

Mais de quoi il parle, lui ? Il y a deux ans, la franchise du Wisconsin propose un effectif sympathique sur le papier et peu de monde annonce qu’elle finira tout au fond de la NBA. Sauf que la Ligue réserve des surprises chaque année. Résultat ? Quinze victoires seulement pour les Bucks, l’arrivée de Jabari Parker dans le coin, du vétéran qui a la dalle et un nouvel entraîneur de talent. La question, aussi stretched soit-elle sur le papier, mérite donc d’être posée : les Wolves étaient-ils vraiment une équipe à 16 victoires l’an dernier ? Des Wolves qui vont récupérer Ricky Rubio en forme, Pekovic avant de probablement le transférer, Kevin Martin et toute la panoplie de joueurs, jeunes comme vieux, arrivés cet été ? Mitchell a prouvé par le passé, à Toronto notamment, qu’il pouvait aller loin quand son équipe l’écoute et que tout le monde remplit sa part du boulot. Avec KG en assistant, aucun doute sur le fait que la défense et les entraînements seront abordés au sérieux. On ne va donc pas annoncer 41 victoires et un spot en Playoffs, puisque c’est impossible à l’Ouest, mais le jump réalisé par les Bucks n’était pas uniquement dû à l’arrivée d’éléments importants : c’est aussi grâce à un groupe qui a totalement foiré l’année d’avant. Attention donc à ne pas croire que ce groupe était forcément affreux l’an dernier…

Candidat sérieux au transfert : Nikola Pekovic

Source : PointAfter

On était passé à quelques centimètres d’un deal la saison dernière, mais cela ne s’est finalement pas fait en février. Le grand Peko, qu’on adore et qu’on n’osera jamais critiquer sous peine de se faire casser la bouche en huit endroits, est un formidable basketteur mais qui n’est plus au bon endroit aujourd’hui. Les Wolves misent sur Wiggins et Rubio ? Niko a besoin de la balle au poste. On drafte Towns et on ramène Garnett ? Niko a besoin de temps de jeu. On veut jouer rapide et défendre nettement mieux ? Niko a ping-pong. Ce n’est pas qu’il abuse ou qu’il s’est comporté d’une mauvaise façon, mais le bonhomme était censé faire la bonne balance à l’intérieur avec un… Kevin Love, plutôt extérieur dans son jeu offensif. Aujourd’hui, la page a été clairement tournée, ses statistiques restent bonnes mais on appelle ça être au mauvais endroit au mauvais moment. Bennett aujourd’hui, probablement Payne dans le mouvement, Pekovic next.

Candidat sérieux à la surprise : Ricky Rubio

Source : PointAfter

C’est l’année ou jamais, clairement. Plus d’excuses, plus de blessures, plus de raisons à lire en grinçant des dents. Entouré de vrais joueurs aujourd’hui et avec un coach qui lui fera confiance en lui filant également Andre Miller en soutien, le meneur espagnol est devant la saison la plus importante de sa carrière et surtout : il le sait. Pas d’EuroBasket, pas de conneries à droite à gauche, all-in sur Minnesota et on va prouver que le contrat signé précédemment n’était pas une blague. Ricky a 24 ans, il a bien récupéré de ses pépins physiques et on le met aujourd’hui dans une situation sur mesure, c’est-à-dire à la tête d’un groupe prêt à courir et qui veut remporter des matchs. On va donc placer quelques jolis petits jetons sur Rubio et voir ce que l’influence de Miller aura sur le garçon, sachant que ses paroles concernant son tir ont été suivis par des actes et monsieur a bossé son coup de poignet depuis quelques temps. Il est enfin l’heure de montrer que le talent possédé est unique, qu’il a les agents à qui filer les armes et que sa vision du jeu facilitera la vie de tout le monde au quotidien. VAMOS.

Meilleur et pire scenario possible

  • Meilleur scenario : Déjà, avant toute chose, Flip Saunders nous règle ses problèmes de santé et peut reprendre son boulot tranquillement. Mais quel boulot ? Celui de GM, car Mitchell assure en tant qu’entraîneur, les Wolves sont excitants à regarder et ces foutus quatrième quarts perdus par dizaines sont désormais abordés avec confiance et sourires. Le modèle Milwaukee est bien suivi à la lettre avec un paquet de rencontres remportés dans la dernière minute alors que c’était assurément perdu par le passé, Wiggins devient All-Star à Toronto (duh), Rubio joue plus de 70 matchs et le banc du Minnesota est un cauchemar à défendre : Bjelica, Towns, Lavine et Shabaz ? Oh Lord, on prend la place du Jazz dans le rôle de l’équipe surprenante et on chatouille les 38 victoires pour annoncer un avenir brillant. Le virage est définitivement pris !
  • Pire scenario : Les minutes empilées en carrière jouent des tours à KG qui passe sa dernière saison en costard. L’ambiance est tellement triste au Target qu’on se rend même pas compte que Mitchell fait jouer Bjelica entre 8 et 12 minutes par soir. Le rookie en a marre, comme Towns qui ne sait pas où se caler dans la rotation un peu WTF de son entraîneur, et personne n’est là pour gueuler puisqu’Andre Miller est en vacances avec Tayshaun. Bref, c’est une nouvelle année de galère chez les Wolves et ce n’est certainement pas le retour de Saunders qui va arranger les choses, heureusement sa santé va bien mais il reprend le poste d’entraîneur pour continuer à nous faire croire que la priorité de son équipe c’est s’améliorer à trois points. Oui, bien sûr, surtout quand on en prend 110 de moyenne par soir…

Pronostic de la rédaction : 30 victoires – 52 défaites

Ce sera encore un peu court pour envisager quoi que ce soit lié au mois de mai, mais l’espoir est bien du côté du Minnesota et la construction de l’équipe est bien meilleure qu’imaginée sur le papier. Du vieux, du jeune, du talent et surtout un meneur qui doit prouver sa valeur après une saison blanche, les Wolves pourraient surprendre un paquet de monde en écoutant enfin le bon coach au bon moment. Plus de dix années sans Playoffs, une série probablement prolongée mais menacée si tout le monde fait son travail l’an prochain.

Source image : BroJackson


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