Le Media Day 2015 des Spurs : Popovich trolle les journalistes, Marjanovic trolle la science

Le 01 oct. 2015 à 13:51 par Bastien Fontanieu

De nombreuses franchises réalisaient leur rentrée ce lundi en ouvrant leurs portes aux différents médias. Interviews, photos, retrouvailles : tout était fait pour que la reprise se fasse avec le sourire. On va justement à San Antonio pour ce premier bilan d’avant-saison !

Atmosphère unique du côté des Spurs cette année, puisqu’il y avait de nombreux nouveaux visages présents devant les caméras et des médias nettement plus concernés que par le passé, notamment à cause de ce recrutement bien trop bruyant pour les habitudes locales. De David West à LaMarcus Aldridge en passant par Boban Marjanovic ou Rasual Butler, ils étaient tous souriants mais surtout excités à l’idée de pouvoir jouer ensemble. Sur le papier, l’équipe vend du rêve, il faut donc créer une vraie bonne alchimie afin que le char texan roule sur la concurrence cette saison. On fonce en coulisses pour voir ce qui s’est dit, fait, passé et tourné cette semaine.

  • En très grande forme, Gregg Popovich s’est amusé avec les journalistes en faisant sa spéciale, foutage de gueule en apéro et belles déclarations en dessert. Le gourou de la maison Spurs n’aime peut-être pas voir autant de temps être gâché par ces obligations journalistiques qui l’empêchent de bosser ses systèmes avec son groupe, mais Pop sait aussi jouer le jeu et peut en lâcher des belles par séquences. On pense notamment à décla sur l’après-Duncan, puisqu’il a réaffirmé qu’en ramenant Aldridge à San Antonio la mission n’était plus limitée à la carrière du numéro 21 : il y aura bien le savant à la tête de ses Spurs, même lorsque le meilleur joueur de l’histoire de la franchise partira.
  • Invité au camp mais celui qui pourrait finalement se glisser dans la rotation, c’est Rasual Butler. Le vétéran est passé par un wagon de franchises ces dernières saisons dont Washington, cependant il a vu la fenêtre s’ouvrir du côté des Spurs et c’est un potentiel bon choix puisqu’avec le départ de Marco Belinelli l’armée texane est en recherche d’extérieur capable de planter à distance. On aime bien Kyle Anderson, Patty Mills, Babac et compagnie en sortie de banc, mais un vétéran qui sait défendre, tirer avec justesse et encourager les petits, c’est toujours bon. Un profil à surveiller de près pour les prochaines semaines, puis potentiellement les prochains mois.
  • Boban Marjanovic n’est pas humain, ou alors il a été conçu dans un laboratoire ultra-glauque au fin-fond de la Transylvanie. Ses mensurations ? 222 centimètres pour 135 kilos, de la viande à l’infini et autant vous dire qu’en le mettant à côté de West, Duncan ou Aldridge, les trois intérieurs ont l’air d’enfants… On savait sur le papier que le Serbe pouvait étonner, mais en photo aux côtés des autres humains on avait plutôt l’impression de voir un Berserker sortir de Gears of War. Notons tout de même que l’intéressé n’a plus de problèmes au pied, il pourra donc tendre les bras et effrayer les enfants tout au long du camp d’entraînements.
  • Tim Duncan a été très simple et sobre concernant son été, son rôle dans le recrutement de LMA et ce qu’il espérait cette année, mais il a tout de même avoué avoir été impressionné par l’arrivée de David West dans son équipe, ce qui représentait un scénario assez invraisemblable il y a encore quelques mois. Sachant que Timmy est plutôt du genre à faire des sacrifices financiers et à rester à salle pour tafer son jeu, voir un type comme West laisser 10 millions sur la table pour venir l’aider était un vrai geste fort pour lui.
  • Manu Ginobili a rassuré beaucoup de monde en débarquant souriant et frais devant les caméras. Alors qu’il était au fond du trou après son premier tour face aux Clippers et que la retraite lui tendait les bras, l’Argentin a expliqué sa décision : “Il y a eu des moments où j’ai vraiment douté, j’avais besoin d’un mois ou deux pour me décider… Puis j’ai regardé les Finales NBA, parlé avec Tim et Pop, on a signé Aldridge et là j’ai trouvé le challenge excitant, je ne voulais pas encore me considérer comme un ex-joueur. Le fait aussi que la franchise me voulait, ça a beaucoup aidé car ils auraient pu faire ça par acte de charité, un peu comme un vieux qu’on ramène parce qu’il faisait partie des anciens titres. Mais non, ils m’ont clairement dit qu’ils avaient besoin de moi pour y arriver et cela a beaucoup pesé dans la balance.”
  • Un très beau papier de notre cher Woj chez Yahoo Sports se penchait sur l’arrivée de David West à San Antonio, ce qui avait pu enclencher le déménagement et en quoi les Spurs étaient si évidents dans sa tête. Le vétéran a clairement fait comprendre qu’aussi agréable fût sa position de grand-frère à Indiana, torchant des fesses et rappelant aux gars d’arriver à l’heure, son envie de vouloir continuer à apprendre et à surtout remporter une première bague passait au-dessus de tout. Et quelle meilleure équipe que les Spurs quand on a la trentaine et qu’on a envie de bosser dans un environnement studieux ?
  • Enfin, Aldridge s’est exprimé de façon très discrète et calme dans son nouveau maillot, attendant surtout l’heure de pouvoir bosser avec les siens. Le produit texan sera très attendu en duo avec Duncan dans la peinture, mais il devra apprendre à se fondre dans un nouveau système après avoir été monsieur je-fais-tout à Portland. Une adaptation qui sera intéressante à suivre et qui sera probablement suivie d’encore plus près par des médias curieux devant le potentiel des Spurs cette saison.

Tony et Boris un peu fatigués par leur mois de septembre (sans commentaires), Patty Mills bien bronzé et Danny Green heureux de pouvoir retrouver les siens, c’était aussi ça le Media Day de San Antonio mais les yeux étaient surtout tournés vers les nouvelles têtes. Tiens tiens, oublierions-nous quelqu’un par hasard… Comme d’habitude, Kawhi Leonard est passé en flèche devant les micros pour répondre avec l’enthousiasme d’une chaise pliante, mais l’ailier n’a pas besoin de grand chose si ce n’est d’une paire de pompes et d’un ballon. Un vrai robot à la Spurs…

L’équipe est belle et le potentiel exceptionnel. C’est donc à Gregg Popovich de faire marcher ses talents de chef d’orchestre, en créant le meilleur plat possible avec des ingrédients plus bons et frais que jamais.

Source : PoundingTheRock

Source image : YouTube


Tags : spurs