Semaine parfaite pour les Sixers : 3 victoires, des jeunes qui poussent, un peu trop pour Hinkie ?

Le 11 janv. 2015 à 10:28 par Bastien Fontanieu

Si la semaine n’a pas été des plus réjouissantes sur l’hexagone et notamment sur la région parisienne, les sourires étaient nettement plus visibles du côté de Philadelphie, où les jeunes Sixers ont offert un des bilans les plus inattendus de la saison.

Trois victoires dans la même semaine ? Qui aurait pu avancer un tel pronostic en octobre dernier, quand les paris les plus fous s’entassaient autour de cette équipe destinée à se tatouer le titre de pire troupe de ces 20 dernières années sur le front ? Il faut dire que Sam Hinkie, General Manager de la franchise, avait tout fait pour que le navire reste paisiblement installé dans les profondeurs de la froide Conférence Est. Réélu à l’unanimité à la tête du Conseil des Professionnels du Tanking (CPT), ce bon vieux Sam a dû exploser la moitié de ses meubles ces derniers jours, en voyant son entreprise dévier de son objectif initial : perdre le plus de matches possibles. En effet, les Knicks ont pris un net avantage dans la course à la honte ultime, et c’est justement cette semaine que l’écart a été creusé au classement. Retour sur cinq jours de pure folie, qu’on soit fan des Sixers ou non.

Tout commençait à la maison ce lundi, dans un match des plus étranges face aux Cavs. Pas de LeBron ni de Kyrie, mais surtout aucun signe de Dion Waiters, né dans la région et qui attendait ce match avec impatience pour étaler sa science de la balle orange devant sa famille. Transféré dans la soirée vers Oklahoma City, le génie formé à Syracuse se frottait les mains en voyant son ancienne équipe se prendre un vilain stop en Pennsylvanie. Kevin Love se retrouve à nouveau chez les Wolves, Tony Wroten lâche 20 points et 8 passes en sortie de banc, et c’est toute une ville qui se libère avec une victoire à domicile (95-92). Un premier match serré et remporté par ces ados plein d’énergie, le premier d’une petite série faisant monter la température d’une dizaine de degrés dans le bureau de Sir Hinkie.

Après la victoire, la fête, et donc l’excès. Gueules de bois en masses, un groupe qui ne sait plus comment réagir après une belle soirée à domicile, et des repères bousculés. Résultat ? Une bonne grosse galette face aux Bucks (97-77), histoire de soulager un GM qui n’a pas dormi de la nuit, et rappelé aux fans que la prochaine orgie aurait lieu dans longtemps. Il ne faut pas oublier que le but principal est de perdre, donc autant gagner le plus discrètement possible. C’est ce que feront ces Sixers le surlendemain, avec une victoire à nouveau sur le fil, chez les Nets. Brook Lopez est toujours aussi intimidant dans la raquette, sa vitesse d’exécution permet à Tim Duncan de ressembler à Usain Bolt, et les fidèles de Brett Brown en profitent pour sortir à nouveau la carte clutch : cette fois-ci, c’est Nerlens qui vient sonner les cloches en ce début de mois de janvier (90-88), un Noel autant en retard que la défense de Brooklyn, elle qui laisse Michael Carter-Williams pénétrer dans sa raquette comme Papa dans Maman. L’immense Embiid exulte, une douce odeur de victoire s’installe dans le vestiaire local…

Et c’est pas fini, comme diraient nos techniciens chez SFR. En back-to-back, de retour à la maison, les Sixers reçoivent Indiana dans un match qui sent bon l’attaque dégueulasse et les tirs manqués. Quelque part, on est ravi du résultat : 33% côté visiteurs, 40% chez les hôtes, de quoi faire passer Austin Rivers pour Kyle Korver et un Advil pour de la coke. David West a beau tout donner dans la bataille pour éviter une défaite déprimante, c’est un troisième larron qui augmente son niveau de jeu dans les dernières minutes du match afin de créer l’impossible à Philly. Michael Carter-Williams est en confiance, ses copains aussi, Hinkie ouvre déjà son répertoire et les offres en Chine contre un TDD et deux billets d’avion s’empilent. Trop tard pour Sam, trop beau pour la ville de Rocky qui brandit son poing avec fierté, les Sixers remportent un troisième match en 5 jours (93-92) et plongent ainsi le reste de la Ligue dans la semaine la plus WTF de l’année.

Au final ? En ayant pratiquement doublé son bilan en quelques heures, la colonie de Brett Brown s’est offerte un cadeau à la fois bienveillant et empoisonné : trop bons et capables de remporter des matches serrés aujourd’hui, Sam Hinkie a encore quelques semaines pour bazarder son effectif et replonger Philly au fond du bassin. Le fera-t-il ? La réponse en février, quand les Sixers auront dépassé la barre des 10 victoires…

Source image : CSNPhilly


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