“Kobe Doin’ Work” : quand Spike Lee s’infiltre dans la tête du ‘Black Mamba’ !

Le 09 déc. 2014 à 19:30 par Leo

Le 13 avril 2008, lors d’une rencontre au sommet de la Conférence Ouest entre les Los Angeles Lakers et les San Antonio Spurs au Staples Center, Spike Lee (La 25ème Heure, Do The Right Thing, The Inside Man) décide de placer près de 30 caméras en simultanée sur le joueur phare des locaux : Kobe Bryant, en passe cette année-là d’être nommé MVP de la saison régulière…

En prenant le pari de creuser le point de vue interne de la légende californienne, Lee réussit à s’immiscer et à faire corps avec l’esprit complexe de Kobe qui, en un peu moins d’une heure et demi, commente le moindre de ses faits et gestes durant la partie en cours. Au plus près de l’intimité du “Mamba”, le spectateur assiste en premières loges à l’analyse pertinente du héros sur son propre jeu, sur celui de ses camarades mais aussi sur celui de ses adversaires en pleine action. Entre anecdotes croustillantes, mise en valeur de lui-même ou auto-dérision amusante, la voix-off tonifiée par les appréciations de Bryant nous accompagne scrupuleusement dans le suivi de l’affrontement, servant de décor privilégié aux didascalies, tantôt instructives tantôt ironiques, prononcées par le personnage mis en lumière. De ce fait, le monologue initié par Kobe Bryant illustre avec un pointilleux souci du détail le mouvement vu sous plusieurs angles. La proximité entre le narrateur aux fourneaux et le spectateur curieux étant établie, le stratagème employé par Spike Lee ne nous offre pas uniquement la possibilité de nous abreuver des réflexions du célèbre numéro 24 mais bien de nous glisser sur le parquet avec lui, emmitouflé dans sa peau de reptile talentueux et en nous questionnant sur les choix à faire sur chaque séquence. En somme, tout est scruté à la loupe et rien n’est laissé au hasard !

Ainsi, ce documentaire pour le moins atypique, semblable au Zidane, un portrait du XXIe siècle réalisé en 2004, aura le mérite, d’un côté, de rapprocher un peu plus encore les supporters du “Black Mamba” de leur idole et, au contraire, d’attiser le désamour de ses détracteurs qui lui reprochent, depuis ses débuts dans la NBA en 1996, un étalage excessif de son égo dit “surdimensionné”. Tout est une question de point de vue, comme Kobe Doin’ Work nous invite à le comprendre minutieusement…

Source image : footbasket.com