Kobe Bryant’s diary : confidences parodiques d’un ex-MVP dans une équipe en déclin

Le 09 nov. 2014 à 18:57 par Ludovic

Mercredi soir, sur le parquet du Staples Center. Les Lakers viennent de perdre un cinquième match consécutif. Kobe Bryant a sauvé les apparences, en marquant 39 points mais en tirant autant qu’un addict au sexe dans le manoir de Hugh Hefner. Grimace, déception, la légende vivante des Lakers décide, en rentrant à l’hôtel, de se poser pour faire son introspection. Et écrire à un vieil ami, histoire de se changer les idées.

Cher journal,

Voilà presqu’un an que je ne t’ai pas écrit. Depuis ma rechute, j’avais plus trop la tête à raconter ma vie dans un journal. L’année fut longue, alors j’ai passé une bonne partie à regarder des DVDs de mes années aux Lakers. Inutile de te dire que ça a pris plusieurs mois. Putain, qu’est-ce que j’ai pu faire pour cette franchise, bordel. Ils auraient fait quoi, si j’étais parti aux Clippers quand j’en ai eu l’occasion ? Ce troll que je leur ai fait. Kobe, porter du rouge et jouer devant Billy Cristal et Clipper Darell ? Franchement, non. La seule équipe où j’aurai pu aller, elle existe pas encore. Je t’en ai déjà parlé, c’est celle que je vais créer après ma retraite : les Philadelphie Mambas. Histoire que Kobe rende un peu à la ville qui l’a vu naître, vu qu’ils n’ont pas de franchise de NBA. Et me parle pas des 76ers, je parle de basket, pas de D-League.

Bref, toujours est-il que je me suis bien fait chier ces derniers mois. Histoire de tuer le temps, j’ai taquiné Gatorade en créant ma propre boisson : Body Armor. Ca va s’arracher, c’est sûr. Au départ, j’ai longuement hésité à dire que ça donnait le shoot de Kobe Bryant, mais je me suis dit que les ¾ des Etats Unis allaient m’attaquer en justice. C’est à ce moment-là que Junior m’a passé un coup de fil. Junior, le fils du docteur Buss. Le proprio, quoi. Je l’appelle Junior parce que franchement, comment tu veux respecter un mec qui se pisse dessus devant sa sœur ? Franchement, aucune street cred, rien. Bref, Junior m’a appelé pour parler contrat, et le mec ne m’a même pas laissé le temps de dire ce que je voulais. Il claquait des genoux, le petit père. Bam, direct, 48 millions sur deux ans. Alors, qu’est-ce que Kobe a fait ? Il a pris le stylo Mont Blanc, et il a signé. Du coup, ça me fait marrer de voir tous ces tocards de journalistes me descendre en ce moment. Franchement, ton patron continue à te filer autant d’oseille alors que t’étais en arrêt maladie toute l’année, tu fais quoi ? Bah tu signes.

De toutes façons, je peux pas les piffrer ces mecs. Surtout ces tocards d’ESPN. Les mecs m’ont nommé 40ème joueur de la ligue. 40ème putain. Devant moi, ils ont foutu un mec avec la maladie des os de verre en 36ème position, et un autre qui shoote aussi bien que ma fille de 8 ans en 37. C’est quoi leur délire ? Ils font de la discrimination positive avec les mecs qui ont de trop gros handicaps ? De toute façon, les vrais savent que c’est encore moi le patron. Ici, en tout cas, c’est le cas. Du coup, ils ont remodelé l’effectif. Le seul truc qui m’a fait chier, c’est de voir Pau partir, parce qu’à ce moment-là je me suis dit : « Sur qui je vais gueuler maintenant ? ». J’avais bien essayé de former Dwight Howard, mais quand je l’ai retrouvé en train de pleurer après un entrainement, dans la douche en position fœtale, je me suis dit qu’il me servirait autant que Kwame Brown. C’est pour ça qu’il est parti à Houston. Aucune fierté : je l’ai vu dans ses yeux dans le bureau de Mitch Kupchak, avant qu’il ne se barre. Et puis bon, draguer des gamines de 15 ans, j’ai fait mieux.

Toujours est-il que je m’éclate. Je suis de retour et en pleine forme. Le mec qui doit prendre ma relève s’est blessé pour la saison. J’ai un doute là-dessus. Je pense qu’il a dû se dire comme Dwight qu’il ne supporterait pas de m’avoir sur le dos toute l’année, avec Byron. Sinon, ils m’ont ramené le chinois là, Jeremy Lin. J’ai pas compris Mitch Kupchak. Il voulait faire un remake de Rush Hour dans le backcourt ? J’ai la gueule de Chris Tucker sérieux? Sinon, le mec d’Iggy Azalea est resté. Le mec m’a demandé de l’appeler “Swaggy P”. J’ai décidé de l’appeler “Pussy P”. Sérieux, pour qui il se prend, avec sa dégaine de lévrier afghan ? On a vraiment une équipe de tocard. Les mecs se sont même permis de récupérer Carlos Boozer. Tu vois, le mec qui ressemble un peu à “The Rock” ? Bref, une belle équipe de loosers. Steve m’a bien laissé dans la merde, il a feinté une blessure au dos pour prendre du bon temps. Le problème, c’est que ce con a posté une vidéo de ses vacances sur les réseaux sociaux. Je te raconte pas comment il se fait lyncher depuis. Il a même du écrire une lettre d’excuse. Il faut dire que perdre cinq matches pour commencer la saison, c’est du jamais vu ici. J’évite de me prendre trop la tête. Je bat le record du vieux, et histoire de me faire mousser, je menace d’arrêter ma carrière. Ça va faire flipper tout le monde à LA, vu que c’est moi qui fait la pluie et le beau temps. Comme ça, l’an prochain, les dirigeants recruteront peut être de vrais joueurs, et pas des mecs dont la culture basket s’arrête à un épisode des frères Scott.

Ah oui, je t’ai pas raconté ! C’est Byron qui a repris le poste de coach. Année après année, j’arrive toujours à placer mes potes. Bon, avec le moustachu, ça s’est mal terminé, mais c’est pas grave : maintenant c’est moi le coach. Scott est juste là pour faire la marionnette, c’est moi qui dirige tout en coulisses. Du coup, c’est super drôle d’engueuler les mecs et de leur dire qu’ils font de la merde, et demander à Byron de leur dire l’inverse. Et puis, soyons honnêtes : même pas besoin de gagner des matches pour qu’il reste en place tant qu’il y a Junior aux manettes.

PS : comme tu vois sur la couverture, je me suis tellement fait chier que je me suis mis à la menuiserie cet été. Et franchement, c’est pas facile.

Kobe referme le journal, se lève. Son corps le fait souffrir, mais il sait que ça risque d’être le cas toute la saison. La fin de semaine s’annonce nostalgique puisque dimanche, les Los Angeles Lakers feront face aux Charlotte Hornets, la franchise qui l’avait drafté. Un retour aux sources, pour peut-être la première victoire de la saison ?

Cet article parodique ne reflète pas une quelconque aversion de Kobe Bryant au sein de la rédaction. Au contraire, l’auteur est fan du joueur et de la franchise. Ainsi, le texte que vous avez pu lire n’est qu’un pretexte au divertissement, emprunté au site “SoFoot”, qui en avait fait une rubrique il y a quelques mois. Nous espérons que vous avez autant pris plaisir à le lire, que nous à l’écrire.

Source image :  Moreaboutadvertising


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