Un livre ne suffit pas : Phil Jackson a encore beaucoup de choses à vous raconter

Le 26 sept. 2014 à 19:49 par Ludovic

Le Zen Master est revenu aux affaires cet été. Après avoir gagné de nombreuses bagues comme entraineur des Bulls et des Lakers, il a accepté cet été le poste de président des New York Knicks, la franchise qui l’avait drafté dans sa jeunesse. Phil Jackson a connu énormément d’expériences différentes et nous fait toujours profiter de ses punchlines car non, il n’a toujours pas rangé sa langue dans sa poche.

Alors que LeBron choisissait de quitter Miami pour rentrer au bercail cet été, Carmelo a décidé de continuer l’aventure dans la grosse pomme. Bien qu’ayant reçu des offres de Los Angeles, Dallas ou encore Chicago, le n°7 des Knicks a choisi de lier son destin à celui de Phil Jackson et de Derek Fisher. Pourtant, Danny Ferry, jamais avare de bons mots ces derniers temps, avait dit que bien que Carmelo puisse être un formidable scoreur (on vous la fait soft, la VO dit plutôt : « He can shoot the sh*t out of it »), il pouvait également être un emmerdeur de première dans une équipe. Le GM s’interrogeait sur sa véritable valeur. En effet, on a pu le voir s’embrouiller de temps à autre avec Mike Woodson lors des temps morts la saison passée. Phil Jackson a tenu a tempérer ces propos :

Je pense qu’ils sont une quinzaine en NBA à être dans cette position. Je ne sais pas s’ils sont tous payés 20 millions de dollars, mais il est vrai que les coaches et les GMs parlent des joueurs en ces termes – à quel point ce joueur peut faire souffrir votre équipe, ou casse le rythme de l’équipe parce qu’il essaie de marquer. La recherche de scoring, le besoin de scorer, la pression qu’il ressent sur ces épaules… est-ce que ça provoque une rupture par rapport au jeu d’équipe ? C’est ce dont parle Danny. 

Cet été, lors de leur entretien, le joueur a confié à son nouveau président qu’il souhaiterait éviter d’avoir à porter l’attaque sur ses épaules à chaque rencontre. Ce qui signifie qu’il est prêt à partager le lead, comme a pu le faire Jordan à son époque. Le Zen Master s’en souvient :

Michael s’est mis à partager le ballon, les autres se sont mis à prendre des shoots (…) Et quand quelqu’un prend genre, 27 shoots dans un match ? 25 en un match déjà, c’est presque le tiers des shoots. Ça ne peut pas arriver en basketball.

L’attaque en triangle, qui a fait le succès des Bulls de Jordan et des Lakers de Kobe, va constituer un gros changement pour Anthony. Mais pour Jax, pas question de s’affoler. Quand on lui demande comment l’attaque en triangle va faire de Carmelo un meilleur joueur, voilà sa réponse :

Ça lui donnera l’opportunité d’être un passeur, un rebondeur, et d’avoir probablement des meilleurs spots pour marquer que la saison dernière. Je pense. J’espère que ça sera vrai pour beaucoup de joueurs. Et c’est là que Carmelo va s’améliorer, cette année, dans cette situation, car la balle ne doit pas s’arrêter. Elle doit continuer à vitre. Elle doit bouger, aller au cercle grâce à un shoot ou un drive, ou quelque chose comme ça. Dans notre attaque, c’est une chose importante que nous joueurs jouent sur ce rythme.

Plusieurs fois dans sa carrière, Carmelo a eu la réputation d’être un croqueur. Il a pourtant déjà prouvé dans le passé pouvoir accepter un rôle plus altruiste, notamment en équipe nationale lorsqu’il partageait la gonfle avec Kobe et LeBron. Aux Knicks, le supporting cast n’est pas le même. L’an dernier, il a tourné à 27,4 points, 8,1 rebonds et 3,1 passes décisives par rencontre. On a connu plus dégueulasse. Malgré ça, New York a passé une année compliquée avec un bilan de 37-45, sans atteindre les PlayOffs. L’ensemble de l’équipe pourra t’il s’adapter ce nouveau système, et arrêter d’utiliser les isolations de manière intempestive ? Ou faudra-t-il ajouter à l’effectif certains joueurs ayant déjà appris à utiliser ce système ? Quoi qu’il en soit, Carmelo prépare bien la saison. On l’a vu maigrir de façon considérable, à l’instar de LeBron James. Interrogé sur l’éthique de travail, le journaliste du New York Post a demandé au président si Kobe Bryant était un modèle à étudier pour Melo. Et la réponse est cinglante :

Non, personne ne peut approcher ça. Je ne m’attends pas à ce que quiconque soit capable de prendre exemple sur lui, même si Kobe a lui-même modelé son approche à partir de celle de Michael Jordan, mais il a été plus loin que Michael dans son approche de l’entraînement, et même si Mike remettra sûrement ma parole en doute concernant ce fait, c’est le cas. 

Un autre point de l’interview reprend l’imbroglio qui a pu exister sur le choix du coach. On a longtemps cru que Steve Kerr, qui a joué sous les ordres de Jax avec les Bulls, prendrait le job. Finalement, il a préféré Golden State et c’est Derek Fisher qui en a profité.

(…) Avoir une relation avec Steve qui va au-delà du basket et dépasse le cadre coach-joueur nous permet d’avoir des discutions tout au long de l’année. Une bonne partie d’entre elles consistait sur la mise en place d’un système en NBA. Est-ce encore possible de mettre en place le triangle en NBA ? Et je lui ai répondu « Oui, je ne vois pas de raisons l’en empêchant. Une bonne partie dépend du personnel et de l’attitude et du mental des joueurs. » Une autre discussion concernait le type d’équipe  qui pourrait être très efficace dans le triangle, et il m’a dit « les Golden State Warriors ». J’ai répondu « Oh, c’est intéressant, mais ils ont Mark Jackson déjà », et il a dit « Oui, je sais. Enfin, si ce poste est un jour disponible… » (…) Et donc, bien qu’il se soit engagé avec moi, je savais que le jour viendrait où ils licencieraient Mark, et qu’on lui proposerait le job. (…) Et c’était ok pour moi, parce que je veux qu’il soit heureux dans ce qu’il fait. Et je pense que Derek est le bon choix pour ce job, donc je n’ai aucun problème.

Le mot de la fin est pour le chouchou de certains membres de la rédaction de TrashTalk et surtout pour les lecteurs fans du personnage fantasque que peut être notre Gerard Smith. Lorsque le journaliste lui demande comment il compte mettre un terme  son immaturité sur et en dehors des terrains, l’homme aux 11 bagues joue encore la zénitude :

Je ne sais pas si c’est possible ou non. Il peut être un de ces mecs, un peu comme Dennis Rodman, avec un style un peu particulier, propre à sa personnalité. Mais je vais devoir apprendre à le connaître au fil de l’eau, et nous trouverons soit le moyen de faire de lui un joueur très utile à notre organisation, ou bien autre chose. 

Ouais, on a bien capté ton dernier sous-entendu Phil ! Le coach le plus titré de tous les temps va donc reprendre en main une équipe qui attend un titre depuis quelques décennies. Ça tombe bien, la dernière fois que c’est arrivé, il en faisait partie. Mais en tant que joueur à l’époque.

Source article : New York Post

Source Image : SIKids.com


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