TP : Taille Patron.

Le 08 juin 2013 à 08:04 par Alexandre Martin

Et dire que les journalistes américains ont préféré placer Chris Paul dans la All NBA First Team… Et dire que certains hésitent encore à considérer Tony Parker comme le meilleur poste 1 en NBA… Dans ce premier match des Finales, le français a montré à tous ce qu’est un Patron. Le Patron de l’une des deux meilleures équipes de basket de la planète.

Petit Flashback. Il est environ 5h30 du matin heure française dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. San Antonio mène 90-88, il reste 31 secondes à jouer et la possession est au Spurs. Miami, à qui il restera environ 6 à 7 secondes après la prochaine action texane, a choisi de défendre et de ne pas faire faute. Les Spurs ont besoin d’un panier pour quasiment tuer le match et, bien évidemment, le ballon est donné à Tony Parker qui commence par laisser couler le chrono pendant plus de 10 secondes avant de se mettre en action. Mais rien ne se déroule comme coach Pop’ l’avait prévu. Les tentatives de pick and roll ne prennent pas car les joueurs du Heat changent parfaitement empêchant le Français d’accéder au cercle. Les secondes défilent…TiPi se retrouve coincé à 6 mètres du cercle avec Lebron James collé à lui, il est à limite de perdre la balle au moins trois fois, il tombe mais se relève aussitôt balle en main, effectue une petite feinte de shoot qui fait sortir James de ses appuis ce qui lui laisse une minuscule fenêtre de tir.
En total déséquilibre après sa feinte, le frenchie dégaine un shoot improbable qui rentre avec l’aide de la planche alors que King James était à un doigt de le contrer et que le buzzer de fin de possession retentit. Miami : 88, San Antonio : 92. Le match est plié.
Les images de ce shoot complètement dingue de Tony Parker vont faire le tour du monde du Basket. Le numéro 9 vient de permettre à son équipe de remporter un match capital, un match qui redonne l’avantage du terrain aux Spurs d’entrée de série.

La version video de ce panier de dingo…
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Les Spurs était menés de 3 points à l’entrée du 4ème quart (72-69) mais ils ont remporté cette dernière période 23 à 16 avec 10 points à 4/5 de leur patron qui n’était qu’à 5/13 au shoot à l’entame de ces 12 dernières minutes. C’est aussi ça la force des grands joueurs : ne jamais perdre confiance même quand ils font trois quarts temps moyens, ne jamais douter, ne jamais paniquer et continuer d’attaquer la défense adverse. Depuis le début de ces playoffs, Tony Parker tourne à 22,3 points à 48% au shoot, 7,5 passes et 1,4 interceptions par match. Dans ce Game 1, sans en rajouter, il a fait un grand match au final, il a su prendre les choses en mains quand son équipe en avait le plus besoin.
C’est tout sauf une surprise tant TP a dominé ces adversaires tout au long de la saison, tant il semble toujours être en capacité de relever les défis qui se présentent à lui. Cette saison, il a réalisé 17 double-double points/passes décisives, il a mis 20,3 points par match en shootant à plus de 52% et il a délivré 7,6 passes décisives. Cela n’a donc rien d’étonnant de le voir à ce niveau en playoffs et de surcroît en Finales. Tony Parker est tout simplement en train de continuer à écrire sa légende. La légende d’un petit frenchie débarqué en NBA à 19 ans, titulaire après seulement 5 matchs et qui aujourd’hui, 12 saisons plus tard, est au sommet de son art sous nos yeux ébahis et remplis d’étoiles devant les exploits de celui qui est, sans aucun doute, le meilleur joueur de basket français de tous les temps.

Les Spurs sont désormais sur de bons rails dans ces Finales. Attention, attention ! Rien n’est joué. Miami a perdu le premier match à la maison en Demi-Finale de Conférence et en Finale de Conférence, ça ne les a pas empêché de remporter ces séries… Le Français devra sûrement renouveler ce genre d’exploit pour venir à bout de Lebron James et des siens. Il en est parfaitement capable. Il peut devenir, s’il ne l’est pas déjà, le meilleur joueur européen à avoir foulé les parquets NBA. Et oui, rien que ça !