L’objectif offensif de Joel Embiid cet été : devenir inarrêtable, au poste bas comme à trois-points

Le 31 juil. 2018 à 16:59 par Bastien Fontanieu

Joel Embiid - pari
Source image : NBA League Pass

Surpuissant, trop polyvalent, technique et athlétique, Joel Embiid fait déjà partie de l’élite de la NBA. Mais faire partie n’est pas le projet du Process : écraser tout le monde, chaque soir, il est là l’objectif du Camerounais.

Rares sont les joueurs qui peuvent débarquer aujourd’hui à table et dire qu’ils n’ont pas connu de saison sous la barre des 20 points de moyenne. Généralement, on voit les stars monter en température, validant les étapes avant de se stabiliser dans des hauteurs suprêmes. Sauf que Joel n’avait pas le temps, ni pour nous ni pour ses adversaires. Après quelques années de frustrations liées à des pépins physiques, le monstre formé à Kansas a retourné la NBA comme les Sixers, en imposant un bagage technique et physique venu d’une autre planète. Hakeem Olajuwon 2.0 ? Un peu de ça, et encore il y a de la marge. C’est justement cette marge sur laquelle Embiid veut bosser. Après une première saison utilisée comme tremplin pour surprendre la compétition et annoncer la couleur, Jojo a utilisé la seconde campagne pour mieux comprendre comment réagir aux défenses adverses. Forcément, le plan de jeu a changé dans le vestiaire d’en face. Quand t’as un mec aussi dominant, tu doubles sur lui, tu le forces à être moins à l’aise, ce qui peut réduire l’efficacité du joueur en question. L’été 2018 est donc celui du travail et de l’amélioration, d’un pur point de vue offensif. Observé aux côtés de Drew Hanlen son coach personnel, Embiid est certes passé dans quelques grandes villes pour des promotions avec ses marques mais il garde le basket tout en haut de ses priorités et il a une idée bien précise de ce qu’il veut ramener à son opposition la saison prochaine. Hanlen en a récemment parlé, dans un podcast disponible sur HoopsHype.

Il y a trois axes principaux sur lesquels il veut bosser cet été. Numéro 1, la domination totale au poste bas. Bien évidemment, il était déjà très bon au poste la saison passée. Mais lorsque vous revoyez son match à 46 points chez les Lakers ou celui d’avant durant lequel il en a mis 32 face aux Clippers, il était tout simplement inarrêtable au poste bas. Notre premier objectif est donc de faire de lui une brute épaisse pour ses adversaires, lorsqu’il reçoit la balle au poste bas. Numéro 2, la régularité sur son tir à trois-points. Lorsqu’il rentre ses tirs à distance de manière régulière, plus aucun joueur ne peut défendre sur lui en NBA. Cela espace tellement le terrain, cela crée des lignes de pénétrations immenses pour lui comme ses coéquipiers. Et en numéro 3, c’est son jeu dans le périmètre et sa conduite de balle lorsqu’il faut attaquer le panier.

Quel joueur va-t-on donc retrouver à la rentrée ? Le jeu des Sixers, sauf surprise de dernière minute, ne devrait pas changer quand on voit le statu quo qui a été préféré par Brett Brown et ses assistants. On devrait donc retrouver un Joel dans la trentaine de minutes par soir, avec 17 à 18 tirs tentés par match dont 3 ou 4 à trois-points. Ajoutez à cela les 7 à 8 lancers tentés en moyenne et un jeu peut alors prendre place. En effet, jusqu’ici Embiid a été impressionnant mais loin de rejoindre l’élite des joueurs les plus efficaces du circuit : 48% au tir, 31% à distance et 77% aux lancers, c’est bien mais loin d’être indéfendable. Il le sait mieux que quiconque, pour rentrer dans cette clique des joueurs inarrêtables il va falloir augmenter ces pourcentages et Joel peut le faire. Quand on est aussi doué et capable de dominer, avoir le 44ème pourcentage au tir de la NBA n’est pas suffisant. Quand on a un tel touché à trois-points, avoir le 167ème pourcentage de la Ligue n’est pas top (37% sur sa saison rookie). Ces petites améliorations peuvent rendre Embiid tout bonnement injouable. On ne demande pas une entrée dans le club du 50-40-90, mais une première saison à 50% de réussite au tir serait déjà top, pour effrayer la concurrence. Et tout ça en continuant à lire de mieux en mieux le jeu, afin de nourrir ses copains lorsque l’équipe adverse vient intégralement doubler sur lui.

De 30 à 60 matchs, de 25 à 30 minutes en moyenne, de 20 à 23 points par soir. Entre la première et la deuxième saison de sa carrière en NBA, Joel Embiid a fait de grands pas. C’est peu dire si on a hâte de voir ce qu’il nous réserve pour sa troisième campagne professionnelle.

Source : HoopsHype


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