Manu Ginobili fête ses 41 ans : flashback sur des Finales 2005 où El Manu avait fait la totale aux Pistons

Le 28 juil. 2018 à 16:52 par Fabien Passard

Manu Ginobili
Source image : Youtube

Saison 2004/05, Manu Ginobili complète le Big 3 des Spurs en sortant une troisième saison de très bonne facture, sa meilleure depuis son arrivée en NBA. Deuxièmes de la Conférence Ouest à l’issue de la régulière, les OVNIS de Gregg Popovich vont détrôner les Pistons de Chauncey Billups, champions en titre, au terme de sept matchs complètement dingues de l’arrière des Spurs. Peut-être son plus beau récital.

Si vous suiviez déjà la NBA il y a treize ans, vous vous souvenez certainement de l’endroit où vous étiez pour suivre les Finales entre Pistons et Spurs. Dans le cas contraire, vous en avez certainement déjà entendu parler, tant la dimension qu’a pris Manu Ginobili cette saison-là a été grande. Il aurait pu être MIP, il aurait pu (dû?) être MVP des Finales. Il ne sera ni l’un ni l’autre, mais il aura acquis la reconnaissance de la planète NBA toute entière, sous le charme de l’Argentin aux cheveux longs, qui aura fait tomber autant de gonz’ que de joueurs cette année-là. Les Spurs de Coach Pop’ étaient loin d’être l’équipe surprise de la post-season, au vu de la solide saison en 59-23 qu’ils avaient réalisé. Cependant, les Suns, avec 62 victoires, faisaient figure de brillant concurrent à l’Ouest. Balayés 4-1 par d’indomptables Spurs, les champions de la Conférence Ouest devaient s’avouer vaincus, et regarder avec admiration la perf all-time de Manu Ginobili en Finales face aux Pistons. On vous sert un ramequin de ses stats vous vous ferez une idée : 19 points, 6 rebonds, 4 assists, 1,3 interception, à 49% au shoot dont 39% depuis son ranch, en 36 minutes. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg venu tout droit de Patagonie. Manudona épuise la défense des Pistons par ses step-back aussi improbables que tranchants et ses Euro-step à n’en plus finir. Et vas-y que je me faufile entre tout le monde pour aller caler un gros dunk plein fer, et vas-y que je trouve toujours une solution extérieure si je me fais “bloquer”. Injouable on vous dit. Tony Parker avait pourtant prévenu tout le monde avant le début des Finales, au micro de Pascal Giberné, pour Le Monde.

“Tous les joueurs de la ligue ont un jeu différent. Mais Manu est un joueur unique, qui ne pense et ne joue comme personne d’autre en NBA. Aucun coach ne peut apprendre les choses qu’il fait sur un terrain. Lui-même ne sait pas ce qu’il va faire quand il attaque le panier. Et c’est ce côté imprévisible qui le rend si dangereux.”

Si on devait sortir un match de Manu Ginobili pendant ces finales, on en sortirait quatre, tant le dog argentin a maintenu la mâchoire serrée sur sa proie jusqu’à ce qu’elle agonise. Game 1, Game 2, Game 6 et Game 7 auront néanmoins dépassé les autres. Ça tombe bien, on dit souvent que les premiers matchs d’une série déterminent son niveau. Fallait pas le dire à Gino. Premier match : 26 points et 9 rebonds à 10/16 au tir. Deuxième match : 27 points, 7 assists, 3 rebonds et 3 interceptions à 11/13 au shoot dont 4/5 de loin. Deux matchs, deux branlées infligées par les Spurs avec la fessée cul nul donnée par M. Ginobili en bonus. Les Pistons se réveilleront et gagneront les deux matchs suivants à domicile avant de perdre le dernier au Palace puis de décrocher un Game 7 au AT&T Center malgré un double-double de Manu (21 points, 10 rebonds au Game 6). Nous voilà arrivés au Game 7, un match décisif que les Spurs auront semblé contrôler de bout en bout malgré le faible écart au tableau d’affichage. Manu Ginobili a fait le sprint final à lui seul, ou presque, en plantant 11 points dans le dernier quart, dont plusieurs lancers-francs dont on connaît la difficulté à un moment où la pression sur les épaules est à son paroxysme. “Il aurait dû être MVP de cette série”, avait confié l’adjoint de Pop, Mike Budenholzer à ESPN par la suite. “Au moins co-MVP, avec Timmy”, rajoutait le GM, RC Buford. C’est sûr qu’il le méritait le trophée de MVP Manu, mais Tim Duncan tout autant, avec son 21-14-2 de moyenne sur la série. Au fond, on en a débattu en long et en large dans les mois qui ont suivi, mais pour les Spurs, la récompense individuelle n’a qu’une très faible valeur. Le trophée Larry O’Brien revenait à la maison, deux ans après… et deux ans avant un nouveau retour. Sont énervantes ces légendes.

Le second point d’orgue de la jeune carrière de Manu Ginobili a été atteint lors de ces Finales, après la consécration lors des J.O. de 2004 avec sa sélection. Et dire que ce n’était que le début

Sources : ESPN, Le Monde, Basketball Reference, Bleacher Report