Andre Ingram n’est pas un coup d’un soir, et il compte bien le montrer aux Lakers

Le 13 juil. 2018 à 10:02 par Fabien Passard

Andre Ingram Lakers
Source image : Twitter @Lakers

Allez, faites un effort, je suis sûr que ce nom vous dit quelque chose. Enfin pour ce qui est du patronyme on se doute que vous avez direct pensé au jeune Brandon, lui-aussi aux Lakers (pour le moment) et pour ce qui est du prénom bah… on connaît tous un Dédé au bar du coin. Mais, niveau basket et parcours de vie, Andre Ingram a un profil bien trop atypique pour être soumis à la moindre comparaison. Passé joueur NBA pour deux petits matchs en toute fin de saison dernière, l’arrière de 32 ans en redemande. Et nous aussi.

Si vous ne parvenez toujours pas à vous remémorer l’itinéraire du vieux Ingram, on vous conseille de jeter un œil à notre article publié au moment de la success story du joueur de G-League. Un parcours hors normes, au sens premier du terme, pour un joueur hors normes. Prenez un gars normal, même si on concède que cet adjectif est bien vague pour caractériser une personne, ajoutez-lui un bon niveau de basket. Bon mais pas excellent. Un shoot, lui, excellent. Un physique de demi-portion en NBA (190 centimètres pour 83 kilos). Mais surtout, ajoutez-lui une détermination à toute épreuve et une passion inébranlable pour le basketball. C’est bon, vous avez Andre Ingram sous vos yeux. Après dix années passées à sillonner les routes des States avec les bus du Slash de Utah ou des feu D-Fender de Los Angeles (aujourd’hui South Bay Lakers), DD a vu son abnégation récompensée par Magic Johnson et Luke Walton, son ancien coach en feu D-League en 2013/14. Pas n’importe quelle récompense, THE récompense : le sniper a eu le privilège de pouvoir violer les paniers NBA. Le rêve éveillé a duré deux matchs, mais il n’en fallait pas plus pour que le lieutenant n’enflamme le Staples Center. Pas de préchauffage, Andre sait que son temps est compté et enquille les points comme un Allemand enquille des pintes : 11 en 6 minutes, 19 au total, à 75% au tir dont 80% depuis sa Fiat Punto. Pas un gramme de pression pour Ingram, mais une tonne de “MVP, MVP” lui étant destinés. Difficile de faire plus happy ending. Bon, le dernier match a été moins abouti, 5 points au compteur, mais M. Tout le Monde a fait le taf, et bien mérité son indemnité de 13,984$, ce qui correspond à 2/3 de son revenu annuel. Ou correspondait. En tout cas on lui souhaite, car l’expérimenté poste 2 n’a justement pas envie d’avoir déjà vécu son happy ending. Son prochain objectif : participer au training camp des Lakers, comme il l’a confié à Marc J. Spears, journaliste pour The Undefeated.

“Cela voudrait tout dire (être intégré dans le roster des Lakers). Il y a toujours une prochaine chose, un prochain objectif. Le training camp est la prochaine chose, ensuite ce sera de jouer bien et de bien faire pour l’équipe, ensuite la prochaine chose puis la prochaine chose. C’est comme ça a toujours été. Être dans le roster signifierait autant que d’avoir joué ces deux derniers matchs.”

Deux matchs n’ont pas suffi à rassasier l’appétit de basketteur d’Andre Ingram. S’il s’est montré patient depuis sa non-sélection à la Draft de 2007 et a sagement attendu son tour, battant au passage un bon nombre de records de la Ligue de Développement à 3-points (nombre de paniers inscrits, pourcentages hallucinants de 55% du parking pendant deux saisons, 46% en carrière), le natif de Richmond veut désormais gravir les marches plus rapidement. Son shoot, il le maîtrise plus que n’importe quel rookie et il avait en outre démontré, dans ses courtes apparitions en avril dernier, un jeu sans fioritures en attaque et une aptitude au contre, malgré sa petite taille. On a connu des lieutenants de LeBron James bien moins utiles que ne pourrait l’être l’ami Dédé. Agent libre non restreint, le joueur a eu des touches avec certaines franchises mais aucune offre pour le moment. Il a de toute façon indiqué expressément à son agent qu’un retour aux Lakers était situé tout en haut de sa liste. S’il ne retrouve pas de franchises, ce sera vraisemblablement un retour en G League pour Ingram, car un départ à l’étranger ne fait pas partie de ses plans.

“Après le match contre les Clippers (NDLR : match 2/2 de sa carrière NBA), j’étais en train de penser ‘Comment puis-je participer au training camp l’année prochaine ?’ C’était l’idée. C’est la seule idée pour moi… Je me concentre sur la saison prochaine. Je veux rester ici, c’est mon objectif. J’aimerais vraiment faire partie du projet. Je pense qu’ils (les Lakers version 2018/19) vont être excellent.”

C’est sûr que le niveau du roster des Lakers a considérablement augmenté cet été, avec l’arrivée de LeBron James, Rajon Rondo et Lance Stephenson notamment. Mais, en plus d’un intérieur, l’équipe de Luke Walton manque de shooteurs. Pas besoin d’aller chercher bien loin Magic, tu as ta nouvelle recrue sous les yeux.

On espère que l’attachant Ingram aura sa chance d’intégrer le roster des Lakers, au moins pour le training camp. Histoire de boucler la boucle, soit en confirmant ses belles dispositions de fin de saison dernière, soit en rentrant dans le rang. Mais, même s’il n’est pas intégré par la suite dans la rotation de Luke Walton, Andre aura au moins eu la chance de bosser cinq semaines avec le meilleur joueur de la Ligue, et ça, ça pourrait bien ressembler à un accomplissement de carrière pour lui.

Source : The Undefeated