Les superteams sont “déplorables” pour Julius Erving : bingo, encore un vieux qui dit que c’était mieux avant

Le 09 juil. 2018 à 16:42 par Reda Ghaffouli

Julius Erving
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Dans une NBA en constant mouvement, les joueurs semblent plus que jamais maîtres de leur destin, quitte à rejoindre d’anciens rivaux qui viennent de leur botter l’arrière-train en Playoffs deux mois auparavant. Une situation qui ne semble pas du tout plaire à d’anciennes légendes du jeu, à commencer par Julius Erving, légende des Sixers.

C’est le sujet du moment, et de très probablement tous les futurs étés en NBA. Avec l’arrivée de DeMarcus Cousins aux Warriors, beaucoup s’inquiètent du déséquilibre croissant dans la Ligue. Titre joué d’avance, séries de Playoffs sans suspens, joueurs n’hésitant plus à rejoindre les meilleures équipes pour gagner une bague, la NBA est en perpétuelle évolution et difficile à dire si celle-ci va s’estomper. Tout le monde y va de son analyse, et c’est aujourd’hui Julius Erving qui se prête à l’exercice. L’ailier de légende était au micro de la SiriusXM NBA Radio. Et quand Dr. J parle, c’est rarement pour ne rien dire :

“C’est quelque peu déplorable à mon avis. Je pense que le bas de l’échelle de la Ligue n’a aucune chance d’atteindre le sommet. Je pense que la parité en NBA est saine pour la Ligue, comme pour toutes les ligues de sport professionnel. Les superteams, c’est un peu comme les Yankees [franchise new-yorkaise de baseball, ndlr] des années 50 ou 60. Ils récupéraient Reggie Jackson, Dave Winfield, etc., et puis ils gagnaient un titre. Eh bien ils étaient toujours favoris car ils étaient la seule superteam de l’époque, et ont donc eu une dynastie. Désormais, nous voyons cela au basketball. Pour Golden State, signer Boogie [Cousins, ndlr], sachant qu’ils ont déjà quatre gars dans le top 20 de la Ligue, maintenant ils en ont cinq dans ce top 20 ou top 25 de la Ligue dans le pire des cas. C’est un peu déplorable à mon avis. Je pense que des ajustements sont nécessaires.”

Comment ne pas être d’accord avec le Doc. Dans un système américain qui met un point d’orgue à respecter la parité entre les franchises, où chacune peut briller pendant une décennie comme tomber au fin fond de sa conférence (coucou les Lakers), les superteams semblent faire tâche. Une situation évidemment mauvaise pour la Ligue d’un point de vue business, elle qui repose en grande partie sur l’incertitude quant à l’issue des Playoffs et la compétitivité d’un maximum d’équipes. Mais elle peut être également néfaste pour les fans desdites superteams, à commencer par ceux de Golden State. Avec ces innombrables ajouts de superstars, les titres NBA qui en découlent n’ont plus la même saveur, et la légende n’en sera que moins mythique. Des changements seraient nécessaires mais très difficiles à mettre en place. Aucune règle ne pourra combler le fait que d’anciens All-Stars refusent des contrats à 40 millions sur deux ans pour signer à la Mid-Level Exception chez les champions en titre. On pourrait dire qu’il s’agit d’une exception, mais elle traduit très certainement un changement de culture majeur au sein de la Ligue, qui risque d’être à terme véritablement néfaste pour la NBA toute entière.

Julius Erving n’en est pas à sa première saison NBA, lui qui a pu observer les nombreuses évolutions de la Ligue au fil du temps. Son avis compte bien évidemment, surtout qu’il s’inscrit dans l’appréciation globale de la situation actuelle. À Adam Silver de trouver une solution à ce qui pourrait être le plus grand défi de son mandat de Commissioner de la NBA.

Source texte : SiriusXM NBA Radio