Mais pourquoi DeMarcus Cousins a choisi de signer 1 an à Golden State…?

Le 03 juil. 2018 à 04:08 par Bastien Fontanieu

DeMarcus Cousins
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La planète NBA est encore sous le choc, après avoir appris la signature de DeMarcus Cousins aux Warriors. Le pivot a choisi de prendre une voie qui, sous première apparence, est lourdement critiquable. Mais alors pourquoi l’avoir pris ?

Réactions à chaud oblige, il est compliqué de ne pas lâcher un soupir en apprenant la nouvelle. Au mieux, un soupir, au pire, autre chose. DeMarcus à Golden State, est-ce bien réel ? Oui, et c’est officiel. Ce lundi soir, le pivot de New Orleans a décidé d’emmener ses talents chez le double-champion en titre pour une saison, provoquant une marée noire de critiques à son endroit. Entre solution de facilité, sentiment de lâcheté, mépris pour ce type d’attitude et joyeuses insultes observées dans le merveilleux monde des réseaux sociaux, Boogie est passé du statut de joueur globalement apprécié à celui de “profiteur” qui rend les armes et rejoint les Warriors. C’est, en tout cas, l’image qui est véhiculée. Et après avoir lâché des “fuck Golden State” à l’époque de Sacramento, réaliser que Cousins portera le maillot des Dubs impose une grimace qui fait mal au coeur. Cependant, dans ce gigantesque bordel provoqué par DeMarcus, une logique prend place. Une logique qui a du mal à être acceptée à chaud, mais qui sera pourtant avancée à répétition par le joueur comme ses avocats. On se penche dessus tout de suite.

  • Un marché qui claque des dents

Apparemment, comme l’ont rapporté plusieurs journalistes sur place, ce ne sont pas des dizaines de franchises qui se sont pointées chez le pivot pour lui proposer un contrat juteux. En sortie de blessure au tendon d’Achille, Boogie a davantage fait paniquer que rassuré ses potentiels recruteurs, ces derniers n’ayant aucune certitude concernant la capacité du pivot à revenir au meilleur niveau. Ainsi, même si on peut douter de cette info en imaginant clairement New Orleans mettre une micro-blinde supérieure à celle de Golden State pour continuer l’aventure, la nature du marché a pu pousser DMC à prendre ce qu’il y avait de plus pratique. De plus simple, de plus aisé, de plus en phase avec ce qu’il voulait. Si je ne peux pas prendre de max, autant faire un “sacrifice” financier dans un scénario où je me retrouve ultra-avantagé.

  • La bague, la bague, la bague avant tout

Si Cousins a choisi de rejoindre Golden State, ce n’est clairement pas pour la météo avant tout. Bien que le climat de la Bay plaira à l’ancien de Sacramento, c’est avant tout pour aller chercher une bague que DeMarcus a décidé d’emmener ses talents chez le double-champion en titre. La stat, si elle définit pas mal le joueur, irrite au premier coup d’oeil et a dû ronger l’intérieur plus d’une nuit : Boogie n’a jamais participé à un match de Playoffs de sa vie. En rejoignant Curry et Durant à GS, c’est un chemin tout droit qui se présente devant lui, avec des PO assurés, une bague à enfin posséder et tout ça sans se presser. Et quand on a galéré depuis ses débuts en NBA à aller loin lors d’une seule saison, quand on a 27 ans, qu’on peut enfin choisir où aller et qu’on a peu d’offres sur le marché, la tentation est bien là.

  • Cadre idéal pour se remettre de sa blessure

Beaucoup de remarques à chaud ont fait part d’un cinq majeur avec Curry, Klay, Draymond, KD et donc Boogie. Mais ce quintet, s’il pourrait détruire la planète basket, n’aura pas de place avant un bon bout de temps. Pour rappel, Cousins s’est rompu le tendon d’Achilles, ce qui a imposé le calendrier suivant : retour potentiel en décembre, retour probable en janvier. Il n’y aura donc pas 82 matchs avec DeMarcus en pivot, c’est un véritable test sur sa personne et sur la suite de sa carrière que l’intérieur a choisi de passer. Et quand on reçoit un coup de téléphone des Warriors qui te proposent de continuer ta rééducation dans un cadre où personne ne viendra te faire chier et les victoires continueront de tomber, un sourire peut vite apparaître à l’autre bout du fil.

  • Agent-libre dans un an, pour faire un vrai choix ?

Nombreux sont les joueurs, comme DeAndre Jordan, Trevor Ariza ou Julius Randle pour ne citer qu’eux, qui ont décidé de miser sur 2019 en ne prenant qu’un an de contrat dans leur nouvelle franchise. Ce choix est notamment expliqué par la hausse prévisible des dépenses dans un an, puisque plusieurs équipes auront la possibilité de signer de gros chèques. En ayant conscience de cela, et en étant dans un siège particulier car en pleine rééducation, Cousins n’a pas voulu se précipiter. Il a souhaité donner rendez-vous dans un an au marché des agents libres, en lui laissant toue le temps nécessaire pour rebooster sa cote. Sachant que peu de monde voulait de lui sur un gros deal cet été, apparemment, DeMarcus a préféré décaler sa véritable free agency d’un an, histoire de prouver à la planète basket qu’il peut redevenir le Boogie qu’on connaît. Et avec une bague en bonus, qui plus est.

La décision de DeMarcus Cousins va nourrir de nombreux débats cet été, comme lors des prochains mois dans les coulisses de la NBA. Est-ce que ça va désormais trop loin ? La Ligue doit-elle intervenir ? Ce qui est sûr, c’est que Boogie était dans une potentielle impasse, et qu’au lieu de se forcer à prendre une énorme décision en carrière de manière précipitée, le pivot a choisi d’acheter du temps. Du temps en or, du temps en barre, du bon temps dans un cadre parfait. C’est son choix, il en avait le droit.