Un nouveau chapitre s’écrit pour les Cavaliers : le succès sera collectif ou ne sera pas

Le 02 juil. 2018 à 14:33 par Fabien Passard

Dan Gilbert
Source image : Youtube

Avec le départ de LeBron James de SA franchise, tout est à reconstruire à Cleveland. En même temps, l’effectif des Cavaliers avait déjà tout l’air du chantier permanent depuis quelques années. Sauf que, désormais, le King ne sera plus là pour cacher la misère. Il y a de la place sur la table pour poser ses couilles, qui va prendre ses responsabilités ? Qui va jarter ?

Les fans des Cavaliers se souviendront de ce dimanche soir maudit. Une soirée d’été plus longue que jamais dans l’Ohio, où le sommeil a dû être difficile à trouver. Une déception à la hauteur de l’excitation que leur avait donné LeBron pendant toutes ces années. Il était esseulé, tout le monde le savait, seul ou presque avec son talent pour emmener Cleveland se faire sweeper en finale cette année. Contrairement à celui de 2010, le départ du meilleur joueur de l’histoire de la franchise était attendu et les maillots du n°23 sont encore en vie, même si l’espoir de le voir rester en l’entourant de meilleurs joueurs était permis. Ce ne sera pas le cas, BronBron jette l’éponge, sentant qu’il était arrivé au bout de son histoire avec sa franchise de cœur, qui va devoir écrire la suite de la sienne sans le cyborg. Avec qui alors ? Les anciens lieutenants du King vont désormais avoir une pression bien plus forte sur leurs épaules, ne pouvant plus se reposer sur un franchise player. Tout du moins pour le moment, car il y a comme une forte odeur de turnover à Cleveland. Quid des collègues du PMU de LeBron, Gérard et Tristan ? Encore sous contrat deux ans avec les Cavaliers (deuxième année non-garantie pour Gégé) pour plus de 30 millions annuels à eux deux, Tristan Thompson et J.R. Smith plombent les comptes de la franchise pour un rendement sur le terrain que, par politesse, nous qualifierons d’insuffisant (hum hum). Les types étaient des gars sûr de LeBron, donc intouchables pour le front office officiel, mais désormais on imagine que Dan Gilbert va sérieusement réfléchir à ce qu’il pourrait retirer d’un trade incluant TT et le GOAT. On a la réponse : pas grand-chose. Mais au moins ça libérerait une manne financière conséquente pour repartir avec de plus jeunes joueurs. En outre, l’intérieur et l’homme qui vivait sans t-shirt ont le même agent que James, Rich Paul (agence Klutch Sports), un poto de BronBron. Gérard aux Lakers dans un an pour un minimum vétéran ? Les fans… des Cavs ont envie d’y croire, alors que le jeune Cedi Osman pourrait se voir attribuer plus de minutes, lui qui a montré de belles choses en 2017-18, pour sa première année NBA. Les deux acolytes étaient déjà en bonne place dans les rumeurs de transfert cet hiver, notamment pour accueillir un pivot. Larry Nance Jr. est finalement arrivé pour gonfler la raquette et Tic et Toc-toc n’ont pas été sacrifiés. Mais les besoins sont encore immenses dans l’Ohio, on risque de reparler d’eux au mois de juillet.

Statement from Cavaliers Chairman Dan Gilbert: https://t.co/nRcYEtxqHl pic.twitter.com/pYkYfqLZmZ

— Cleveland Cavaliers (@cavs) July 2, 2018

Fin de l’idylle avec Love, début de la Sexton-mania ?

On en parlait ici il y a quelques semaines, un départ du King affectera potentiellement tout l’effectif de ceux qui montent à cheval. Kevin Love fait partie de ce “tout”, et pourrait bien même être le premier à faire ses valises. Il reste deux ans d’un juteux contrat de 25 briques par an (player option la dernière année) à absorber pour les finances des Cavaliers, à moins que ceux-ci ne montent un trade autour de leur poste 4, comme c’était déjà envisagé avant la Draft. Mais la cote du All-Star a pris cher depuis qu’il joue à Cleveland. Keke faisait un gros taf sous les arceaux et derrière l’arc mais l’ombre de LBJ était trop imposante pour lui permettre de réitérer régulièrement des grosses perfs, comme il le faisait à Minneapolis. Si un trade intéressant est trouvé, contre un joueur plus jeune par exemple, cela pourrait être du gagnant-gagnant de terminer l’histoire avant qu’elle ne pue la morue pour deux parties semblant arriver en fin de cycle. Et la figure de proue du nouveau cycle des Cavs pourrait bien se nommer Collin Sexton. Le tout jeune meneur (19 ans), n°8 de la dernière Draft, a déjà montré qu’il n’était pas là pour être ici, en s’attribuant d’emblée l’emblématique numéro 2 de Kyrie Irving, après avoir demandé à BronBron de rester, raté. S’il se montre fidèle à sa réputation lycéenne de pitbull trashtalker, Sexbomb pourrait bien rapidement devenir la nouvelle coqueluche de la Q Arena. Si l’ancien de l’Alabama est déjà aussi hypé, c’est du fait de son tempérament survolté sur les parquets, dans l’effort et les duels. Mais aussi de son talent monstre. Celui qui tournait à plus de 19 points de moyenne l’année dernière avec une adresse plus que correcte (45%) peut scorer de n’importe où, et ça tombe bien car c’est ce qu’on demande à un meneur aujourd’hui. Le pitbull va devoir cependant élargir sa palette et faire tourner un peu plus la baballe en NBA, car pas sûr qu’on lui accorde le même traitement de faveur sur les lancers-francs que ce qu’il avait le droit en NCAA. En tout cas, il a tout pour être au centre du nouveau projet de Cavaliers ayant déclaré à plusieurs reprises qu’ils souhaitaient être autant ambitieux sur le plan sportif l’année prochaine, même en cas de départ de LeBron. Son départ acté, il est temps de joindre la parole aux actes et de créer un roster digne de ce nom autour d’un nouveau coach de Tyronn Lue.

La tâche qui attend le management des Cavaliers est immense, mais on imagine que Dan Gilbert a déjà quelques pistes qui n’attendaient que le départ de LeBron pour être activées, que cela soit pour des départs ou des arrivées. Pour les ventes de maillots, ça va être difficile de faire quelque chose, il se murmure que de nombreux fans préfèrent soudainement le jaune au bordeaux, coucou les bandwagonners.

Sources texte : ESPN, Klutch Sports