LeBron James vs. Kevin Durant, destins croisés – Partie 2 : quand KD vivait dans l’ombre du King

Le 19 juin 2018 à 13:03 par Nicolas Meichel

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Amis dans la vie, ennemis sur le parquet, LeBron James et Kevin Durant représentent depuis des années la crème du basket mondial. Au fil des saisons, les deux monstres ont construit une vraie rivalité à travers leurs affrontements et leur parcours respectif. Chacun a connu la victoire, la défaite, les louanges et les critiques, souvent à cause ou au détriment de l’autre. TrashTalk a ainsi décidé de revenir sur cette histoire commune entre le King et KD, par l’intermédiaire de cinq articles. Après la première partie, on enchaîne sans plus attendre.

“J’ai été second toute ma vie. J’étais le deuxième meilleur joueur au lycée. J’étais le deuxième choix à la Draft. J’ai terminé deuxième dans les votes du MVP à trois reprises. Je suis arrivé deuxième en Finales NBA. Je suis fatigué d’être second….J’en ai assez.”

Voici les mots qui se sont retrouvés sur la couverture du célèbre magazine Sports Illustrated en avril 2013, le tout avec une image de Kevin Durant en train de tirer un lancer franc. A travers cette déclaration pleine de frustration, KD voulait envoyer un message à toute la NBA, et en particulier à un homme, LeBron James. A l’époque, le King régnait sur la ligue, que ce soit individuellement ou collectivement. Il barrait constamment la route à la superstar d’Oklahoma City. Au terme de la saison régulière 2011-12, raccourcie à cause du lock-out, James a été élu MVP pour la troisième fois de sa carrière. Qui a terminé deuxième ? Durant. Et puis évidemment, il y a eu les Finales NBA qui ont suivi. Heat vs. Thunder, LeBron vs. KD. Dans cet affrontement au sommet entre les deux meilleurs joueurs du monde, le Chosen One a dominé son adversaire direct et a permis à Miami de gagner la série en cinq manches. Si Kevin n’a pas démérité dans son duel avec James, ce dernier a pris le dessus physiquement et mentalement. Première bague pour le King, avec un premier titre de MVP des Finales en prime. En d’autres termes, il a tout raflé, pour le plus grand malheur de Durant, en larmes après la défaite. La médaille d’or olympique, remportée quelques semaines plus tard à Londres aux côtés de LeBron, a servi de lot de consolation pour KD, meilleur scoreur de Team USA pendant la compétition. Mais même dans ce contexte-là, c’est James qui a surtout été mis en avant avec son nouveau statut de champion et celui de leader de l’équipe nationale américaine.

Vous comprenez maintenant les propos de Kevin Durant ? Être dans l’ombre imposante du King, ça devient lourd au bout d’un moment. Il veut prendre la place de James sur le trône, coûte que coûte. Mais malgré toute la motivation du monde, KD va subir la loi de LeBron pendant des années. Quelques jours après son entretien avec Sports Illustrated, la machine offensive d’OKC termine une nouvelle fois deuxième au classement du MVP derrière le monstre de South Beach, logiquement récompensé suite à la magnifique campagne du Miami Heat en 2012-13. Cette saison-là, la franchise floridienne accumule 66 victoires, dont 27 d’affilée ! En Playoffs, le Roi guide son équipe vers le back-to-back face aux San Antonio Spurs et remporte pour la seconde fois consécutive le trophée de meilleur joueur de la finale. Il est au sommet de son art et sa suprématie sur la ligue est incontestable. Il faut attendre 2014 pour voir la chute de LeBron, mais ce n’est pas Durant qui en est à l’origine. Non, c’est la bande à Gregg Popovich, qui explose le Heat et prend ainsi sa revanche. Cette lourde défaite pousse le Chosen One à revenir chez lui, dans l’Ohio. Grâce au retour du King, les Cavaliers deviennent immédiatement candidats au titre. Dès la première année, James permet à Cleveland de gagner la Conférence Est, mais il est trop seul face à Golden State et échoue dans sa quête du Graal. Cependant, en 2016, le résultat est différent. Bien aidé par un grand Kyrie Irving, LeBron parvient à remplir sa promesse de ramener une bannière à son Etat. Contre les Warriors, vainqueurs de 73 matchs en saison régulière, James et les Cavs marquent l’histoire en remontant un déficit de 3-1. Ce moment représente l’apogée de la carrière du cyborg d’Akron, nommé MVP de la série pour la troisième fois.

Dans le même temps, alors que LeBron enchaîne les Finales NBA, Kevin Durant enchaîne les déceptions. Certes, d’un point de vue individuel, il y a ce titre de MVP de la ligue remporté en 2014 qui permet à ce dernier de franchir un cap. Pour une fois, il finit devant James au niveau des votes. Par contre, sur le plan collectif, KD et le Thunder n’arrivent plus à gagner la Conférence Ouest pour retrouver l’Élu sur la plus grande scène du basket mondial. Pendant quatre ans, Oklahoma City tente d’y parvenir, en vain. Pourtant, cela ne se joue pas à grand chose, avec notamment deux participations aux Finales de Conférence. Mais il manque toujours un petit truc, un peu de discipline, un peu de killer instinct, un peu de chance aussi. On pense par exemple à la blessure de Russell Westbrook lors des Playoffs 2013, et les pépins physiques de Durant pendant la campagne 2014-15, dans laquelle il ne dispute que 27 matchs en grande partie à cause d’une fracture de Jones. En fin de compte, Kevin ne réussit pas vraiment à combler son retard par rapport à LeBron. En fait, c’est plutôt l’inverse. Le King continue de repousser ses limites, saison après saison, tandis que KD donne l’impression de stagner avec le Thunder. Conséquence, la rivalité entre les deux superstars, si prometteuse en 2012, n’est plus vraiment d’actualité quatre ans plus tard.

Pour contrer cette domination de LeBron James et sortir enfin de l’ombre du King, Kevin Durant va prendre une décision radicale le 4 juillet 2016. Dans la troisième partie, on reviendra sur ce choix de KD qui va bouleverser la NBA.