LeBron James vs. Kevin Durant, destins croisés – Partie 1 : le début d’une belle rivalité entre deux monstres du basket

Le 15 juin 2018 à 17:03 par Nicolas Meichel

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Amis dans la vie, ennemis sur le parquet, LeBron James et Kevin Durant représentent depuis des années la crème du basket mondial. Au fil des saisons, les deux monstres ont construit une vraie rivalité à travers leurs affrontements et leur parcours respectif. Chacun a connu la victoire, la défaite, les louanges et les critiques, souvent à cause ou au détriment de l’autre. TrashTalk a ainsi décidé de revenir sur cette histoire commune entre le King et KD, par l’intermédiaire de cinq articles. On attaque avec la première partie. 

Il y a une semaine, la saison NBA s’est officiellement terminée avec une victoire des Golden State Warriors, qui ont empoché leur troisième titre en quatre ans grâce à un sweep sur les Cleveland Cavaliers. On se rappelle de cette scène à la fin du Game 4. LeBron James, évidemment déçu par l’issue de la série, rejoint les vestiaires en saluant ses enfants et sous les applaudissements des fans de la Quicken Loans Arena, conscients que c’est peut-être la dernière fois que l’enfant du pays porte le maillot de la franchise de l’Ohio. Dans le même temps, de l’autre côté du parquet, les Dubs célèbrent leur sacre, avant de recevoir quelques minutes plus tard le Larry O’Brien Trophy des mains d’Adam Silver. Kevin Durant est nommé pour la deuxième fois consécutive MVP des Finales, exploit réalisé par seulement cinq autres joueurs dans l’histoire de la Ligue. Au micro de Doris Burke, la machine offensive de Golden State rend hommage à ses coéquipiers mais aussi à celui qui est considéré par beaucoup comme le meilleur dans le monde de la balle orange aujourd’hui, et par certains comme le plus grand de tous les temps. Voici donc l’image qu’il nous reste de la rivalité entre le King et KD. Mais pour vraiment comprendre la dynamique de celle-ci, il est nécessaire de revenir loin en arrière.

Novembre 2011. Habituellement, à cette période-là de l’année, la saison régulière a déjà repris. Sauf qu’à l’époque, la NBA se retrouve au cœur d’un lock-out fermé à double tour. Que ce soit sur la structure du salary cap, la luxury tax ou le partage des revenus, les propriétaires et les joueurs se rentrent dedans à la table des négociations et les premiers matchs sont annulés. Malgré cette grève, LeBron James et Kevin Durant n’arrêtent pas de bosser. Au contraire. A ce moment-là, du côté d’Akron, les deux superstars profitent de la situation pour s’entraîner ensemble et ainsi améliorer plusieurs aspects de leur jeu, tout simplement parce que “Basketball Never Stops”. Au programme ? Musculation, coordination, condition physique, footwork, ball handling, dribble, shoot… bref, ça ne rigole pas. Avec ces workouts en commun, LBJ et KD se poussent mutuellement mais construisent aussi des liens qui dépassent le basket. Ils développent une vraie amitié et en profitent même pour collaborer sur un son hip-hop. Cette connexion, facilitée également par leur participation à de nombreux matchs d’exhibition pendant l’été 2011, est donc celle de deux mecs qui possèdent un respect mutuel et qui partagent un objectif, à savoir devenir le joueur le plus inarrêtable possible afin de remporter le titre ultime.

Au cours de cette intersaison interminable, James et Durant doivent prendre leur mal en patience après avoir subi une grosse déception. En effet, l’un comme l’autre ne sont pas passés loin de remporter leur première bague en 2011. Malheureusement pour eux, ils sont tous les deux tombés sur les Dallas Mavericks d’un Dirk Nowitzki en mission. Lors des Playoffs de cette année-là, le Wunderkind a d’abord torturé le Thunder de KD, qui est tombé en cinq matchs au stade des Finales de Conférence, avant de briller face au Miami Heat de LeBron, battu en six manches. Mais si le résultat est le même, les deux joueurs ont reçu un traitement complètement différent de la part des médias, à juste titre. D’un côté, le King était attendu au tournant après sa décision controversée de rejoindre Dwyane Wade et Chris Bosh à South Beach. Lui et son équipe se sont non seulement inclinés face aux Mavs, mais James est surtout passé complètement à côté de sa série. Entre les moqueries, les vannes sur sa disparition dans les quatrièmes quart-temps et les critiques des journalistes, le Chosen One a pris très très cher pendant les semaines qui ont suivi cette défaite en finale. Pour Durant, c’était différent. A 22 ans, il était perçu comme un scoreur redoutable en pleine ascension. La jeune et talentueuse équipe d’Oklahoma City, composée également de Russell Westbrook et James Harden, était vue comme la franchise du futur. Perdre contre une formation expérimentée telle que Dallas n’avait rien de honteux, d’autant plus que KD ne s’était pas chié dessus comme James.

La période du lock-out 2011 marque véritablement le début de cette saine rivalité entre LeBron James et Kevin Durant. Celle-ci va prendre une nouvelle dimension à partir de 2012, avec notamment un affrontement en Finales NBA. Mais ça, on en parlera dans la deuxième partie.