Profil Draft 2018 : Trevon Duval, un meneur du passé dans un corps des années 2020

Le 01 juin 2018 à 18:57 par Benoît Carlier

Trevon Duval
Source image : YouTube

Vendu comme le nouveau Kyrie Irving à son arrivée à Duke l’été dernier, Trevon Duval est référencé comme l’un des meilleurs meneurs de sa génération. Casseur de chevilles à ses heures perdues, il a abreuvé les stars des Blue Devils de passes décisives durant toute la saison et une place l’attend au premier tour de la Draft.

Profil

# Âge : 19 ans. One-and-done.

# Position : Meneur. Il ne faut pas avoir peur de la concurrence.

# Équipe : Duke Blues Devils. Marvin Bagley III s’est goinfré toute l’année avec ses passes.

# Taille : 191 centimètres. Parfait pour regarder Stephen Curry dans les yeux.

# Poids : 87 kilos. Des bras déjà bien dessinés.

# Envergure : 204 centimètres. Un grand avantage à son poste.

# Statistiques 2017 : 10,3 points, 5,6 assists, 2 rebonds et 1,5 interception à 42,8% au tir, le tout en 30 minutes.

# Comparaison : Elfrid Payton avec moins de cheveux ou Rajon Rondo avec des mains de taille humaine.

# Prévision TrashTalk : fin de premier tour.

Qualités principales

  • Des mensurations idéales pour son poste
  • Amateur de caviar
  • Dribbleur de playground
  • Explosivité et vitesse

On voit qu’il a grandi dans la Grosse Pomme. Avec ses 191 centimètres sous la toise, on devine qu’il a eu l’habitude de martyriser ses petits voisins sur le terrain de son quartier, sans oublier les joueurs plus âgés. Rapide, instinctif et précis, il parvient sans mal à contrôler son ballon au milieu d’une forêt de bras. Toujours pratique quand on veut se rapprocher du cercle. Mais s’il maitrise le crossover, son arme préférée reste la passe. Contrairement à tous ces meneurs nés pour tirer, il fait honneur à son poste en créant pour les autres avec des passes lasers qui traversent régulièrement le trafic sans pour autant dévier de leur trajectoire. Sa vitesse lui permet de créer des brèches qu’il s’amuse à exploiter en servant le coéquipier le plus démarqué. Un point guard qui pense aux copains en premier, c’est devenu assez rare pour le signaler. Mais Duval ne refuse pas d’aller au contact pour autant afin d’obtenir des points précieux dans la raquette. Plus à l’aise près du panier, il profite aussi de sa longueur de bras pour multiplier les interceptions et finir tout seul en contre-attaque. Excellent en transition, il sera tout de suite à l’aise dans une NBA de plus en plus rapide.

Défauts majeurs

  • Tir extérieur défaillant
  • Encore beaucoup de déchets
  • Prise de décision et adaptation
  • Lancers-francs

On ne va pas tourner autour du pot pendant des heures, son principal défaut se situe au niveau de son shoot. Lent et irrégulier, il est loin de pouvoir rivaliser avec les joueurs extérieurs en NBA, voire même avec certains big men, lorsqu’il s’agit d’adresse longue distance. Avec 31 ficelles pour 107 tentatives du parking cette saison soit 29% de réussite, il fait partie de ces rares meneurs actuels à ne pas baser leur jeu autour du tir lointain. Cette maladresse se retrouve aussi sur la ligne où il affiche moins de 60% de conversion lors de saison freshman. Un score inacceptable à ce niveau sauf quand on s’appelle Ben Simmons. Dans les passes, il lui arrive également d’être gourmand et de tenter l’impossible pour la beauté du geste. Si cela pouvait encore passer en NCAA, l’efficacité est une nécessité en NBA et il va devoir revoir ses turnovers à la baisse s’il veut bénéficier d’un peu de temps de jeu dès sa première saison dans l’élite. D’autant qu’avec la qualité de ses futurs coéquipiers, il n’aura pas besoin d’aller chercher les passes compliquées pour faire grimper son compteur d’assists. Enfin, c’est dans l’efficience qu’il va devoir progresser pour bien jongler entre les phases de dribble et les passes à une époque où trois ou quatre joueurs sont capables de monter la balle au sein de chaque équipe.

Conclusion

Difficile d’exister dans la Ligue aujourd’hui sans un jumper un minimum fiable. Cependant, des contre-exemples existent à commencer par Lonzo Ball qui a déjà progressé dans le domaine cette année ou encore Rajon Rondo qui commence seulement à se lancer derrière l’arc. Toujours est-il qu’avec sa qualité de passe et son physique taillé pour la NBA moderne, une équipe pourrait se laisser tenter en fin de premier tour en lui imposant des séances supplémentaires avec un coach personnel pour améliorer son adresse extér.


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