Preview Cavs – Warriors, le duel des coachs : Steve Kerr vs Tyronn Lue, contraste de talent

Le 30 mai 2018 à 10:41 par Hugo Leroi

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Source Image : montage TrashTalk

Dernier acte de notre série de previews poste par poste, dans une opposition un poil déséquilibrée mais que l’on regardera quand même, faut pas déconner. Ici, nous nous intéresserons aux coachs des deux franchises qui se disputeront la bague, et qui tenteront de mettre en place les bons systèmes pour rentrer les shoots. Spoiler : l’un est beaucoup moins apte à faire ceci que l’autre.

Duel très contrasté ici. D’un coté, Tyronn Lue, le coach des Cavs, semble plus être là pour faire du social avec ses joueurs et son staff, ce qu’il fait cependant très bien, il ne faut pas lui enlever. De l’autre, un tacticien qui vient de sortir victorieux d’une série en 7 matchs contre la meilleure équipe de la Ligue, et qui a dû résoudre pas mal de problèmes dans les ajustements de sa team. S’il serait assez injuste de ne pas souligner les galères de Kerr par moments et les bons ajustements de Lue dans le Game 7, le déséquilibre est réel. Le premier ira chercher sa seconde bague à la tête des Cavs, le second sa troisième avec les Warriors.

# Tyronn Lue

On a beaucoup critiqué ce bon Ty, dit qu’il était plus apte à coacher une équipe NBA que Kendrick Perkins le serait à un concours de natation synchronisée, qu’il était là pour subir les directives de LeBron James, et qu’il serait en fait l’adjoint du King. Beaucoup de critiques, mais le résultat est là : une 3ème finale en 3 ans pour celui qui a mené les Cavs au titre en 2016, après avoir pris la succession de David Blatt en cours de saison. La question peut se poser : est-ce-qu’un coach comme Lue ne serait pas “parfait” pour le joueur immense qu’est LBJ ? Il sait mettre son ego de coté quand le roi conteste ses décisions, et a en plus fait preuve d’un certain sens du coaching dernièrement. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il a réussi à outcoacher Dwane Casey en persistant avec Kevin Love au poste de pivot, ainsi qu’à faire les ajustements nécessaires face à Boston, en relançant Tristan Thompson et Jeff Green pour gagner la série. Pas l’entraîneur parfait, mais il a su tenir un groupe remanié en plein milieu de saison de fond en comble, et pour ça, il faut enfin donner le crédit à Coach Lue, qui pourrait apporter sa touche pour que Cleveland fasse bonne figure contre Golden State. 

# Steve Kerr

Le Zen Master 2.0. 4 Finales NBA en 4 annéess de coaching sur le banc des Warriors, et ça ne s’est pas fait en se tournant les pouces. Stevie a sûrement vécu la saison régulière la plus difficile depuis son arrivée en Californie, et a du s’adapter aux pépins physiques de Stephen Curry jusqu’en demi-finales de conférence, aux pétages de plomb de Draymond Green, ou encore à la flemme en isolation de Kevin Durant sur le parquet contre les Rockets, à certains moments. De tout cela, Kerr a réussi à tirer le meilleur : un groupe plus soudé que jamais vers son but, le back to back, grâce à des ajustements, comme le lancement dès le début des matchs du Death Lineup ou la titularisation de Kevon Looney quand Andre Iguodala s’est blessé au cours de la série contre les Rockets. Ces petites choses, qui ressemblaient à des coups de poker, se sont avérées payantes quand il a fallu se débarrasser de leurs grands ennemis, les Rockets. Crédit pour Coach Kerr, qui prouve chaque année qu’il est l’un des meilleurs coachs de la Ligue, bien aidé cependant par son roster blindé de talent.

Du coup, avantage qui ?

Steve Kerr, logique. Plus de systèmes, plus d’intelligence et d’aura, et davantage d’importance au sein de l’organigramme huilé d’Oakland. Lue vit et meurt en fonction de la performance de LeBron James bien trop souvent, et n’a pas assez d’impact direct sur les bonnes phases de jeu de son équipe. Cependant, ce dernier peut se révéler déterminant dans le mental de ses joueurs, tant il commence à être habitué à ces événements. Le problème, c’est que son adversaire les connait également, et possède bien plus de talents pour ce qui est du coaching.

Aucune contestation, pour cette dernière preview. Déjà qu’on voit mal comment Cleveland pourrait surpasser l’obstacle Golden State, on voit encore moins comment Tyronn Lue pourrait donner une leçon de coaching à Steve Kerr, sans lui manquer de respect, car on lui en doit énormément malgré tout.