“Les joueurs dominent la Ligue” : ce n’est pas LeBron qui va contredire Tyronn Lue

Le 24 mai 2018 à 10:59 par Hugo Chalmin

Tyronn Lue
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Que cela doit être dur d’entraîner l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA, que ça doit être pénible de se ramener chaque année en Finales NBA grâce à un seul mec, que cela doit être chiant qu’un gars fasse (presque) oublier tes lacunes au coaching… Tyronn Lue est revenu sur le fait de “gérer” une superstar comme BronBron.

Avant de se foutre (gentiment) de la gueule de Tyronn Lue, on va quand même être sympa avec une de nos cibles préférées et reconnaître qu’il a plutôt fait du bon boulot (ça ne relève pas du génie non plus) depuis le début des Playoffs. En grande difficulté lors du premier tour des Playoffs face à Indiana, les Cavs ont été poussés à un Game 7 où Lue a dû corriger le tir. Et oui, tout peut arriver ! Tristan Thompson a fait son apparition dans le cinq de départ et cet ajustement a payé puisqu’il a collé 15 pions et pris 10 rebonds. Le mec de Khloe Kardashian est retourné sur le banc à la place de Kevin Love pour la série contre Toronto. Même si ce n’est pas Kéké qui a sweepé à lui tout seul les Raptors (ce succès étant attribué à King James), il faut admettre que ça a marché car l’ancien des Wolves a claqué 20,5 points de moyenne sur les quatre rencontres contre les Canadiens. La tâche s’est ensuite compliquée en finale de Conférence avec les Celtics où TT a dû être réintégré dans le starting five pour faire chier Al Horford, chose qui a été efficace lors des deux matchs à Cleveland. Cela dit, il n’y a pas besoin d’être Phil Jackson (le coach, pas le président des Knicks…) pour se rendre compte que les Cavs avaient besoin d’intensité en défense pour leurs deux confrontations à la Q Arena. Mais ce n’est pas sur ses incroyables qualités de coaching que Tyronn Lue s’est exprimé auprès de William C. Rhoden de The Undefeated mais bien sur le fait d’avoir LeBron dans sa team.

“Les joueurs dominent la Ligue. Nous ne sommes pas en NCAA où ce sont les coachs qui dirigent. Nous ne sommes pas en Europe. C’est la NBA, donc les grands joueurs dominent. S’ils ne sont pas heureux avec vous, alors vous allez disparaître. Si j’en ai l’opportunité, j’aimerais coacher de plus jeunes talents, pour voir si je peux entraîner ces joueurs et les faire adhérer à ma personnalité, les modeler pour en faire l’équipe que je souhaiterais avoir. Là, je suis avec des vétérans et on ne peut pas les modeler. Ils sont déjà comme ça, on ne peut pas les changer ce qui n’est pas une mauvaise chose.”

Si l’on essaye de traduire ses propos, on peut y voir une manière de dire qu’il n’est pas le seul à se faire marcher dessus par un joueur. Mais n’en déplaise à Tyronn Lue, on a rarement vu un coach avec aussi peu de contrôle sur son équipe lors des dernières années. Ce n’est parce qu’il possède dans son effectif les meilleurs joueurs de la Ligue qu’il doit servir de paillasson… Avez vous déjà vu Gregg Popovich en situation de faiblesse face à un de ses gars en 22 ans de coaching à San Antonio ? Ok, c’est la crème de la crème des techniciens mais c’est bien la preuve qu’avoir de l’emprise sur des stars est possible. Même si des fois, il arrive que certains coachs aiment responsabiliser leurs troupes. N’est ce pas Steve Kerr ? Le head coach qui doit gérer les quatre zozos Curry, Thompson, Durant et la grande bouche Draymond Green, nous avait offert une séquence plutôt cocasse en février. Lors d’une rencontre avec les Suns, l’ancien coéquipier de Jordan aux Bulls a décidé de confier son stylo et sa tablette à ses joueurs. Ce drôle d’événement avait inspiré un journaliste d’ESPN qui a demandé à Ty Lue ce qu’il pensait de la manière de coacher de son confrère. Voilà la réponse du sous-fifre de LeBron.

“Je ne ferais pas ça, personnellement. Les gens disent déjà que c’est LeBron qui coache l’équipe de toute façon. Mais imaginez si je lui donne la tablette… Ils diront vraiment que c’est lui le coach.”

L’histoire de la NBA est remplie de superstars à l’égo surdimensionnée comme son altesse Jordan, Kobe ou le King James. Si les deux premiers ont eu le Zen Master pour les gérer, LeBron doit se coltiner (en même temps il l’a voulu, c’est lui qui l’a mis en poste) Tyronn Lue après avoir eu Erik Spoelstra. C’est ce qui s’appelle passer du coq à l’âne.

Source texte : The Undefeated