Toronto et Atlanta étaient chauds sur Giannis Antetokounmpo à la Draft 2013 : facile à dire après l’éclosion du Freak

Le 14 mai 2018 à 20:11 par Hugo Leroi

Giannis Antetokounmpo
Source Image : Bleacher Report

Après l’arrivée en fanfare de Giannis Antetokounmpo dans la course au MVP cette année, les langues se délient sur sa sélection à la Draft en 15ème position en 2013. Apparemment, les Raptors et les Hawks étaient également sur le coup. Ils ont maintenant de quoi se mordre les doigts jusqu’aux os, vu le talent de la bête. 

Des franchises qui ont laissé passer un crack à la Draft, il y en a eu un paquet. Les Blazers qui laissent filer Michael Jordan en lui préférant Sam Bowie en 1984, Kobe Bryant sélectionné en treizième position seulement par Charlotte puis tradé aux Lakers en 1996, les Pistons de Detroit qui parient sur Darko Milicic plutôt que sur Chris Bosh, Carmelo Anthony ou Dwyane Wade en 2003… On pourrait continuer toute la journée comme ça, et finir par citer la Draft 2013, théâtre d’un grand manque de jugeote (ou de chance) de la part de 14 franchises. Pourquoi 14 ? Car Giannis Antetokounmpo, celui qui fait peur à toute la Ligue rien qu’en allongeant ses bras tentaculaires, a dû attendre le 15ème pick, et le bon sens des Bucks, pour être enfin drafté en NBA. Avant lui ont été sélectionnés, entre autres, Anthony Bennett, Ben McLemore, Alex Len, Trey Burke ou Shabazz Muhammad. Le rookie de l’année en 2013-14 fut un zozo nommé Michael Carter-Williams, qui galère aujourd’hui pour trouver une équipe voulant bien de lui, c’est dire. La cuvée 2013 comptait heureusement quelques steals, comme le kiwi Steven Adams choisi en douzième position par le Thunder, Rudy Gobert en 27ème (ah, la France) au Jazz et donc le Greek Freak en 15ème pick à Milwaukee. A en croire Adrian Wojnarowski dans le Woj Pod, les Bucks n’étaient pas les seuls sur le coup, puisque les Hawks et les Raptors envisageaient aussi de s’attacher ses services.

“Danny Ferry [le General Manager des Hawks à l’époque, ndlr] et Wes Wilcox [son conseiller] étaient vraiment intéressés par lui. Et Masai Ujiri [le GM des Raptors] avait bouclé un deal à Toronto. Masai travaillait sur un trade avec Oklahoma City. Je crois qu’OKC avait le dixième pick cette année et ils ont pris Steven Adams. 10 ou 11 ou 12, quelque chose comme ça. Quand Steven Adams a été sélectionné par le Thunder, le trade a été annulé. Mais si Adams avait été sélectionné dans une position plus haute, Oklahoma City aurait probablement tradé son pick et Toronto aurait pu le prendre [Giannis].”

Vous voulez la version française ? En réalité, si OKC n’avait pas réussi à mettre la main sur Steven Adams, qui vaut aujourd’hui une jolie moyenne de 14 points et 9 rebonds, le Thunder aurait échangé son pick avec Toronto. Masai Ujiri, conscient apparemment du potentiel du Grec à l’époque, l’aurait alors sélectionné en 12ème position. La vie est parfois bizarre. Passer à un kiwi près d’un freak qui pèse 27 points, 10 rebonds et 5 assists à seulement 23 ans… Les Hawks, eux, auraient sûrement recruté Giannis à la 17ème position à la place de Dennis Schröder, si Milwaukee n’avait pas mis la main dessus. Tout cela est facile à dire maintenant que le monstre est lâché, mais ça laisse quand même rêveur. Si The Alphabet avait été à Atlanta, est-ce que Paul Millsap, Al Horford ou Jeff Teague se seraient tirés ? Et s’il avait été à Toronto, la malédiction LeBron James aurait-elle eue lieu au Canada ? Des what ifs, on peut continuer à en faire. Tout cela relève de la fiction. Peut-être que le Greek Freak ne se serait pas aussi bien développé s’il était tombé ailleurs que dans le Wisconsin. Des qualités athlétiques, tout le monde peut en avoir. Mais bien percer le potentiel d’un joueur pour le faire éclater au grand jour, ce ne sont pas toutes les franchises qui en sont capables. Antetokounmpo a appris d’un des plus grands à Milwaukee, avec Jason Kidd aux commandes, et ça lui a sûrement servi pour devenir le titan qu’il est aujourd’hui.

Il y a de quoi s’arracher les yeux du coté de la Georgie ou du Canada. Quand on voit le talent du Dieu de l’Olympe, son habilité à traverser le terrain et les forêts de bras pour aller finir la tête dans le cercle, on se dit que les équipes qui l’ont laissé filer sont vraiment passées à coté de quelque chose. Mais l’intéressé se sent bien à Milwaukee au point de vouloir y rester toute sa carrière. Cela aurait-il été le cas ailleurs ? 

Source Texte : Adrian Wojnarowski