Celtics – Cavaliers, Playoffs, Acte III : flashback sur les séries de 2015 et 2017, idéal pour se chauffer !

Le 13 mai 2018 à 15:27 par Nicolas Meichel

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Qualifiés pour la Finale de la Conférence Est, les Celtics et les Cavaliers se retrouvent en Playoffs pour la troisième fois en quatre saisons. En effet, les deux équipes se sont déjà affrontées en 2015 et 2017. Retour sur ces deux anciennes séries afin de se chauffer pour ce nouveau duel qui s’annonce très prometteur.

NBA Playoffs 2015
Premier tour de la Conférence Est
Cavaliers (#2) – Celtics (#7) : 4-0 (113-100, 99-91, 103-95, 101-93)

Nous sommes le 11 juillet 2014. Ce jour-là, LeBron James choque la planète NBA en annonçant son retour à Cleveland sur Sports Illustrated. Une nouvelle ère s’ouvre dans l’Ohio, ou plutôt, l’ère LeBron connaît une seconde jeunesse, après la période 2003-2010. Évidemment, cette décision change radicalement la donne pour les Cavaliers, qui ont enchaîné les campagnes en carton sans le King. Avec le retour de ce dernier, l’arrivée de Kevin Love dans le cadre d’un transfert avec Andrew Wiggins, et la présence de Kyrie Irving, Cleveland devient à nouveau un poids lourd de la Conférence Est. Auteurs d’une première partie de saison régulière très moyenne, les Cavs déroulent à partir du mois de janvier, durant lequel ils ont récupéré J.R. Smith (coïncidence ? Sûrement pas), Iman Shumpert et Timofey Mozgov. Au final, LeBron et sa bande terminent avec 53 victoires et une deuxième place derrière Atlanta. Du côté des Celtics, cette saison marque le début du renouveau après l’époque Big Three. Pour sa deuxième année sur le banc, le coach Brad Stevens fait déjà des miracles. Boston remporte 40 matchs, contre 25 l’année précédente, et se qualifie à la surprise générale pour les Playoffs derrière un collectif jeune et soudé. L’arrivée d’Isaiah Thomas lors de la trade deadline fait notamment la différence et aide les Verts à gagner vingt de leurs trente dernières rencontres. Direction Cleveland pour le Game 1 !

Pour la première fois en cinq ans, la franchise de l’Ohio accueille un match de Playoffs. Et pour la première fois de leur carrière, Kyrie Irving et Kevin Love goûtent à l’atmosphère très spéciale de la postseason. Les deux joueurs ne vont pas décevoir. Le premier enfile son costume d’Uncle Drew et claque 30 points pour ses débuts, tandis que le second réalise un double-double très solide. A ça, vous ajoutez un LeBron qui gère et vous obtenez une première victoire pour Cleveland. En face, les Celtics de Thomas ne déméritent pas avec notamment six joueurs à dix points ou plus, mais c’est insuffisant. Dans le Game 2, les hommes de Brad Stevens se montrent à nouveau très accrocheurs et rivalisent longtemps avec les Cavaliers. Mais James et Kyrie sont juste au-dessus. A eux deux, ils combinent 56 unités et marquent tous les points de leur équipe dans le quatrième quart-temps. Il fallait bien ça, ainsi qu’un bon Mozgov et un Tristan Thompson important aux rebonds, pour compenser l’énorme différence de production entre les deux bancs (51-7 en faveur de Boston !), où les Celtics ont pu compter sur IT, Jared Sullinger et Jae Crowder. Sans forcément convaincre, Cleveland a donc fait le boulot à la Quicken Loans Arena et mène 2-0 avant d’aller à Boston.

De retour au TD Garden en mode Playoffs pour la première fois depuis son Game 6 de légende lors des Playoffs 2012, LeBron James va une nouvelle fois briller devant les fans de Boston. 31 points, 11 rebonds, et une impression de domination toujours très marquée avec le King. Bien accompagné par Gérard et un Kevin Love clutch qui finit à 23 points, James guide ses potes vers un troisième succès et pousse les Celtics au bord du précipice. Les efforts d’Evan Turner et d’Avery Bradley, ainsi que ceux de Crowder en sortie de banc, sont insuffisants et le match raté d’Isaiah Thomas pèse lourd dans la balance. Ça fait 3-0. Dos au mur, les Celtics ne veulent pas quitter les Playoffs sans se battre, au sens propre comme au figuré. En effet, le Game 4 est marqué par plusieurs barfights et autres accrochages. D’abord, Kelly Olynyk se tape l’épaule de Kevin Love, obligé de sortir sur blessure et forfait pour le reste de la postseason. Ensuite, c’est Jae Crowder et Kendrick Perkins qui se rentrent dedans suite à un écran rugueux de ce dernier. Et enfin, c’est J.R. Smith qui montre ses talents de boxeur en mettant Crowder KO. Pire encore, le joueur de Boston se blesse au genou sur la même action. Gérard est lui expulsé. Bref, un match qui fait figure de combat de rue, finalement remporté par les Cavaliers derrière leur duo James – Irving et la belle performance d’Iman Shumpert. Du côté des Celtics, Jared Sullinger fait un chantier dans la raquette, mais en vain. Le sweep est dans la boîte !

NBA Playoffs 2017
Finale de la Conférence Est
Cavaliers (#2) – Celtics (#1) : 4-1 (117-104, 130-86, 108-111, 112-99, 135-102)

Deux ans plus tard, le statut des deux équipes a bien changé. Du côté de l’Ohio, les Cavaliers sont tenants du titre après leur magnifique remontada face aux Warriors lors des Finales NBA 2016. Et comme ça peut parfois arriver chez les champions, la saison régulière qui suit n’est pas forcément un long fleuve tranquille. En effet, Cleveland ne remporte “que” 51 matchs à cause notamment d’un finish dégueulasse, et rate la première place de la Conférence Est. Heureusement pour les Cavs, ils parviennent à enclencher le mode Playoffs et sweepent Indiana au premier tour, puis Toronto au second (ça, ça ne change pas…). Autrement dit, ils débarquent en Finale de Conférence en pleine bourre. Chez les Celtics, c’est un peu l’inverse. Lors de la saison régulière, Boston continue sa progression derrière un grand Isaiah Thomas et finit devant Cleveland au buzzer avec 53 victoires au compteur. Par contre, en Playoffs, c’est bien plus hard. Dans un premier temps, il y a cette série gagnée difficilement contre les Bulls au premier tour, où les Verts l’emportent en six matchs après avoir été menés 0-2 à la maison. Derrière, Boston se coltine Washington pendant sept rencontres pour finalement arracher la qualif’ au Game 7. Bref, un vrai parcours du combattant, surtout quand on se souvient du drame familial qui a touché Isaiah Thomas à ce moment-là avec le décès de sa sœur.

Contrairement à 2015, les Celtics possèdent donc l’avantage du terrain sur Cleveland. Mais ils vont le perdre très vite. Dès le Game 1, LeBron James montre qui est le patron. Malgré dix jours sans jouer, le King est déjà chaud et plante 38 points sans même transpirer. Ses coéquipiers Kevin Love et Tristan Thompson réalisent quant à eux chacun un record en carrière avec respectivement 32 et 20 unités. C’est beaucoup trop pour Boston, qui est incapable de suivre le rythme. On attend alors forcément une petite réaction d’orgueil des hommes de Brad Stevens dans la deuxième manche, sauf que ce sera encore pire. Le Game 2 est un véritable massacre. + 44 ! PLUS QUARANTE-QUATRE !!! Jamais Boston n’a pris une telle taule à domicile dans son histoire en Playoffs. 130 pions pour Cleveland, jamais la franchise de l’Ohio n’a autant scoré dans un match de postseason. Vous l’avez compris, il y a une classe d’écart entre les deux équipes, un monde d’écart même. LeBron, Kyrie et Love se baladent, alors qu’en face c’est le désert ou presque, avec seul le rookie Jaylen Brown pour sauver ce qui reste de l’honneur celte. Et comme si ça ne suffisait pas, Isaiah Thomas quitte la rencontre à cause d’une blessure à la hanche, et doit déclarer forfait pour le reste de la série. Un cauchemar, tout simplement.

On pense alors que le sweep est inévitable dans l’Ohio. La première mi-temps du Game 3 est d’ailleurs dans la lignée des deux premiers matchs, avec les Cavaliers qui prennent une avance confortable. Cependant, tout change en seconde période. Menés de 16 points à la pause et de 21 dans le troisième quart-temps, les Celtics montrent leur fierté et reviennent de nulle part, le tout sans leur leader IT. Marcus Smart (auteur de son meilleur match en Playoffs avec 27 points et sept tirs primés), Avery Bradley, Al Horford, Jae Crowder, Kelly Olynyk ou encore Jonas Jerebko, tout le monde élève son niveau de jeu pour réaliser un comeback de malade, ponctué par un shoot du parking signé Bradley au buzzer (ou presque) ! Symbole de ce craquage total côté Cleveland, LeBron James, qui passe complètement à côté avec seulement 11 unités et six pertes de balle. Les Verts sont alors complètement relancés, et on se dit qu’ils sont capables de revenir à égalité dans la série lorsqu’ils mènent de dix points à la mi-temps du quatrième match. Mais c’est précisément à ce moment-là que Kyrie Irving enclenche le mode Uncle Drew. 21 pions dans le troisième quart malgré une cheville douloureuse, des paniers de folie, et une rencontre qui vient de basculer. Les Cavs passent en tête et les Celtics sont sonnés. Irving finit avec 42 points, LeBron en ajoute 34 et se rattrape de sa perf’ pourrie. Résultat, 3-1 pour Cleveland avant de revenir à Boston. Le Game 5 est ensuite à l’image des deux premiers, à savoir une branlée. 135-102, merci, au revoir. Le King, tout simplement intouchable, profite de l’occasion pour dépasser Michael Jordan au scoring en Playoffs, tandis que Kyrie et Love jouent parfaitement leur rôle de lieutenant. Le calvaire est terminé pour Boston.

En l’espace d’un an, beaucoup de choses ont changé, à Cleveland comme à Boston. Les deux équipes sont complètement différentes par rapport à la saison dernière, mais l’enjeu reste le même, à savoir une place en Finale NBA. Les Celtics, même privés de Kyrie Irving et Gordon Hayward, croient en leurs chances de battre la bande à LeBron James, mais ce dernier est sur une autre planète actuellement. Les hommes de Brad Stevens sont-ils capables d’empêcher une huitième finale consécutive pour le King ? Début de réponse ce soir, au TD Garden de Boston !