Bilan de saison 2018, version Pelicans : même avec une aile en moins, méfiez-vous de l’étrange volatile

Le 11 mai 2018 à 14:38 par Hugo Chalmin

Pierre Le Pelican
Source image : youtube

Dans la famille des “sous-estimés”, je voudrais les Pelicans. Peu de gens les voyaient en Playoffs, et pourtant c’est bien là que les hommes d’Alvin Gentry nous ont offert l’une des plus grosses surprises de l’année : un sweep net et sans bavure des Blazers pour ponctuer un opus quasi historique pour la franchise.

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ :

Avec le grand DeMarcus Cousins bien installé en Louisiane aux côtés du Monosourcil depuis février 2017, les Pels ne pouvaient donc que s’améliorer (34 wins l’an dernier). Quelques bons renforts avec les arrivées de Rondo et Ian Clark, mais pas de quoi non plus fouetter un chat. On les imaginait donc bien à la porte des Playoffs avec un bilan à 50 % de victoires ou presque. C’est sûr que si l’on regarde la qualité de jeu proposée par les étranges volatiles d’Alvin Gentry lors de l’édition 2016/17, on allait quand même pas les mettre candidats à la bague.

CE QUI S’EST VRAIMENT PASSÉ :

Sur la Côte Ouest, les Pelicans ont donc été l’une des beles surprises de la saison avec le Jazz (cinquième) puisque ces franchises ont toutes deux décroché leur spot en Playoffs. Celle de New Orleans a largement été portéé par la meilleure raquette de la Ligue, formée d’Anthony Davis et de DMC. Les deux big men ont cumulé plus de 50 points, 24 rebonds, 8 assists, 3 interceptions et 4 blocks de moyenne par match, le tout avec une réussite de 50 % au tir et 35 % du parking. Ajoutez à cette doublette de 240 kilos les 19 pions de Jrue Holiday, de retour après être resté près de sa femme souffrante du grave maladie, et il y a de quoi espérer ne pas être en vacances début avril. Tout roule pour NOLA qui est même sixième de la Conférence Ouest fin janvier. Seulement voilà, le rythme de la NBA est si effréné que des corps craquent sous cette intensité. Et c’est malheureusement le cas de Boogie qui verra son tendon d’Achille se rompre lors d’une victoire face aux Rockets le 26 janvier. Ce n’est donc pas cette année que l’ancien des Kings connaitra ses premiers Playoffs… Pour tenter de compenser l’absence de l’ami DeMarcus, la franchise du bayou fera débarquer une semaine plus tard le sniper Nikola Mirotic en échange d’Omer Asik, Tony Allen et d’un futur de premier tour de Draft. Les bombes du parking qu’a emmené l’Espagnol dans sa valise ont fait du bien au spacing des Pels et surtout au Brow. AD nous a gratifié d’un mois de février (dont il sera élu MVP) digne d’un Most Valuable Player. Le Monosourcil nous a balancé cartons sur cartons et a permis à son équipe de s’accrocher aux espoirs de PO. Les Pelicans s’étaient même positionnés, à deux semaines du buzzer de la régulière, pour avoir l’avantage du terrain en postseason. Si l’on avait dit aux drôles d’oiseaux qu’ils allaient terminer à égalité avec le Thunder, devant les Spurs et les Wolves, les animaux au long bec aurait surement signé sur le champ. Ce sera finalement à la sixième place que Gentry et sa bande pointeront en fin de saison. Un spot qui leur fera jouer les Blazers d’un Damian Lillard on fire avant le début des séries éliminatoires. Dame chaud patate ? Pas de soucis, on va te coller Jrue Holiday sur le dos et quand ça va pas, un collègue viendra filer un coup de main. Avec une prise à deux constante sur le meneur All-Star, New Orleans réalisera la plus grande surprise de ces Playoffs : fesser 4-0 Portland. L’aventure s’arrêtera au prochain tour face aux Warriors qui feront des Pelicans de tout petits moineaux. Pas de quoi avoir honte les gars, ce sont les champions en titre hein.

L’IMAGE DE LA SAISON :

DeMarcus Cousins

Rupture du tendon d’Achille et saison terminée pour Boogie, qui ne connaitra donc pas ses premiers Playoffs cette année.

ON NE L’ATTENDAIT PAS, IL A CARTONNÉ : RAJON RONDO

Il n’a toujours pas de shoot dernière l’arc, mais un QI basket comme celui là, ça ne se croise pas à tous les coins de rue. Signé pour 3 millions sur un an cet été, Rajon Rondo mérite bien une prolongation. Après une régulière plus qu’honorable (8,3 points, 4 rebonds et 8,2 assists de moyenne par match) à nourrir les deux grand oiseaux dans sa raquette, l’ancien des Celtics a enclenché le mode Playoffs et c’est tout l’Oregon qui en a fait les frais. Avec ses 10,2 pions, 7,6 rebonds et 12,2 caviars distribués en moyenne par rencontre, celui qui a passé sa série à s’embrouiller avec Draymond Green lors des demi finales de conf’ a grandement contribué au coup de balai des Blazers au premier tour. Attention les Pels, le huitième salaire de l’équipe sera agent libre la saison prochaine…

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET IL A ABUSÉ : IAN CLARK

C’est un peu sévère mais à part l’ancien des Warriors, on ne voit pas qui d’autre placer dans cette catégorie tant la saison des Pelicans a été une franche réussite. Alors on ne va pas dire que Ian Clark mérite la pendaison pour ses prestations, loin de là, mais on attendait un peu plus du sniper de Louisiane. A part son season high de 21 points contre le Heat fin février, l’ami Ian n’a pas eu assez d’impact en sortie de banc. Avec 7 points de moyenne sur la saison pour un vilain 30% de réussite du parking, Ian Clark pouvait pourtant sortir son épingle du jeu au sein du spacing très faible de New Orleans.

LA VIDÉO DE LA SAISON :

CE QUI VA BIENTÔT SE PASSER :

L’été s’annonce excitant du coté de la Louisiane mais tout cela pourrait vite tourner au drame. Plusieurs missions seront à gérer pour que la période estivale des Pelicans soit une réussite. Tout d’abord, le cas Boogie impose la réflexion et deux options s’offrent aux Pels : aligner les sous pour garder la raquette la plus dominante de la ligue ou alors le laisser filer lors de la free Agency pour attirer l’ailier shooteur qui manque cruellement à New Orleans. E’twaun Moore a fait le taf cette saison mais si l’équipe veut passer un cap, il faudrait un poste 3 reconnu dans la Grande Ligue. Signer un Paul George (prédestiné à poursuivre sa carrière du coté de L.A.) serait un coup de génie de Dell Demps, mais il ne faudrait pas parier ses économies là dessus. Après la saison de Rondo, le GM serait bien inspiré de négocier pour le conserver. Mais le distributeur de caviars devrait réclamer un peu plus que ses 3 millions. Un banc renforcé avec des snipers comme Wayne Ellington, Joe Harris ou encore Bellinelli ne devrait pas faire de mal pour la prochaine aventure des Pelicans.

Les étranges volatiles ont le bec solide. Touché par le cataclysme qu’a provoqué la blessure de Cousins, Alvin Gentry (largement taillé dans notre preview) a réussi à conserver un groupe uni dans l’adversité pour signer une très belle aventure en Playoffs. Rien à dire, les Pelicans n’ont pas montré grand chose de négatif cette saison.