Bilan de saison 2018, version Raptors : une régulière historique, les Playoffs, LeBron et puis plus rien

Le 09 mai 2018 à 15:38 par Benoît Carlier

LeBronto
Source image : Twitter @blogTO

Leaders de la Conférence Est au terme de la saison régulière pour la première fois de leur histoire, les Raptors sont venus s’écraser contre un mur en demi-finale de Conférence. A ce niveau-là, ce n’est même plus une bête noire, c’est carrément une faucheuse qui revient tous les ans pour exterminer les derniers dinosaures de Toronto.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Une nouvelle saison à flirter avec les 50 wins qui devait leur octroyer l’avantage du terrain lors du premier tour. Forts de leur réputation de chokers, on les imaginait s’en sortir tant bien que mal au bout de sept manches stressantes au first round avant de se faire sortir sans une once d’espoir par leurs tombeurs officiels depuis 2016, les Cavaliers, en demi-finale de Conférence.

Ce qui s’est vraiment passé :

On n’était vraiment pas loin. Mais avant d’aborder le sujet qui fâche, posons-nous quelques instants sur la remarquable saison régulière des Raptors. D’abord, les progrès de DeMar DeRozan dans la création, un aspect de son jeu jusque-là très peu développé. Plus altruiste, le natif de Compton a battu sa moyenne d’assists sur une saison. Il s’est aussi adapté à la NBA actuelle en s’écartant davantage à trois points avec plus de réussite que les saisons précédentes. Logiquement, on le retrouvait à Los Angeles pour le All-Star Game. Mais ce qui était plus surprenant en revanche, c’est la présence de Kyle Lowry mais aussi Dwane Casey sur le banc de la Team LeBron. Il faut dire que le coach a su se réinventer en impliquant énormément ses joueurs de banc pour constituer la meilleure bench mob en NBA. Fred VanVleet, Pascal Siakam, Delon Wright, Jakob Poeltl, C.J. Miles, tout le monde apporte son petit truc en plus des deux côtés du parquet. Avec 105,9 points encaissés toutes les 100 possessions, les Raptors font d’ailleurs partie du Top 5 des meilleures défenses de toute la Ligue ce qui vaut à Casey de figurer parmi les favoris pour le titre de Coach of the Year. Bien au-delà des 49 victoires annoncées dans notre preview, Toronto termine avec le meilleur bilan à l’Est grâce à 59 succès, un nouveau record de franchise qui leur permet aussi d’être la première équipe à se qualifier officiellement pour les Playoffs. Malheureusement, c’est là que tout se complique pour les Canadiens. Pas franchement réputés pour résister à la pression au printemps, ils ont malgré tout assez bien géré leur premier tour pour ne pas vivre un upset contre des Wizards plus dangereux que leur huitième place ne le laissait paraître. De retour face aux Cavaliers au tour suivant, Toronto se place tout de suite dans la peau de l’outsider alors que la franchise vient de terminer première de sa Conférence et que Cleveland a eu tout le mal du monde à se sortir du piège tendu par les Pacers au premier tour. Devant pendant toute la rencontre, les protégés de Drake sont rejoints au score dans la dernière minute. Prolongation et première victoire à l’extérieur de King James dans le Game 1 pendant que Drake se prend la tête avec Kendrick Perkins. Les vieux démons rejaillissent au Air Canada Centre et les Raptors ne s’en débarrasseront pas cette année. Deux gifles et un nouveau thriller plus tard, DMDR et Calorie sortent des Playoffs la tête basse pendant que LeBron passe le balai.

L’image de la saison :

Dwane Casey

Il aurait mieux fait de repartir à Cleveland avec le King.

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Fred VanVleet

Un nom de grimpeur de la Rabobank mais un physique plus proche d’une petite boule de muscle. Timide lors de sa première saison chez les pros même s’il a tout de même remporté le titre de G League avec les Raptors 905, FVV a pris une importance cruciale dans le roster de l’équipe une cette année. Utilisé à raison de 20 minutes de moyenne, toujours en sortie de banc, il apporte autant à la création qu’au scoring et sa mission de remplacer Cory Joseph comme meneur back-up de Kyle Lowry est une franche réussite au même titre que Delon Wright. Plus important encore, il est souvent sur le parquet pour terminer les rencontres. Et on ne parle pas de garbage time, puisque c’est à lui que Toronto doit sa victoire à Detroit en mars par exemple.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Kyle Lowry

En duel avec Serge Ibaka pour cette triste catégorie, c’est bien le quadruple All-Star qui a le plus déçu cette saison du côté de The Six comme dirait Drake. Appelé à Los Angeles pour représenter le Canada au match des étoiles, sa sélection a fait polémique tellement ses stats sont en baisse. C’est bien simple, depuis qu’il a signé son contrat de 100 millions de dollars sur les trois prochaines années, Calorie ne semble plus impliqué dans la réussite de son équipe. C’est encore plus délicat lorsque cela concerne un meneur qui est censé être l’un des leaders de son équipe. Heureusement, il a légèrement sauvé la face contre les Cavaliers alors que DMDR était plus transparent qu’un fantôme. Mais ça ne suffit pas à nous berner et on a bien compris comment le numéro 7 fonctionnait. Une grosse contract year et puis on se repose sur ses lauriers, ça doit faire plaisir à Masai Ujiri, tiens.

La vidéo de la saison :

Le plus beau troll de la saison, fin du débat.

Ce qui va bientôt se passer :

Candidat sérieux au titre de COY il y a quelques mois, Dwane Casey est plus proche que jamais de la sortie aujourd’hui. A moins que la franchise ne désigne d’autres responsables de ce nouveau naufrage contre les Cavs. DeMar DeRozan ou Kyle Lowry, l’un des deux All-Stars pourrait changer de maison cet été pour permettre à Toronto de reconstruire quelque chose de nouveau. La décision d’échanger l’une des deux stars de l’équipe pourrait se faire une fois que l’on connaîtra la prochaine destination de LeBron James. En effet, un déménagement dans l’autre Conférence pourrait octroyer un petit sursis au binôme du backcourt. Les Raptors n’ont pas hésité à allongé les millions pour conserver les deux amis qui semblent sans solution pour battre le King. La marge est donc minime pour le GM qui tentera sûrement de conserver son banc qui avait si bien marché cette saison. Une chose est sûre, il va falloir changer quelque chose pour espérer franchir cette marche sur laquelle les Dinos buttent depuis trois ans.

La fierté et l’excitation ont rapidement laissé place au fatalisme à Toronto qui semble avoir compris que le Canada ne pourra pas vivre de Finales NBA tant que LeBron James sera dans les parages. Alors c’était ça, le God’s Plan ?