Les langues se délient sur la relation entre Harden et Howard aux Rockets : on comprend mieux l’échec…

Le 05 mai 2018 à 13:39 par Hugo Leroi

James Harden Dwight Howard
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On ressasse les fails passés chez les Rockets. Cette fois-ci, c’est l’ère du one-two punch que composaient James Harden et Dwight Howard sous la houlette de Kevin McHale qui est visée, tant elle fut théâtre d’un échec cuisant.

Deux gros égos ne font pas souvent de vieux os au sein d’une franchise NBA. On l’a vu avec Kobe et Shaq, plus récemment avec Kevin Durant et Russell Westbrook, mais aussi avec le duo Harden/Howard, composé après la venue de ce dernier dans le Texas en 2013. Un arrière scoreur avec un potentiel de MVP, un pivot athlétique triple meilleur défenseur de l’année qui sortait d’une sale année avec les Lakers et qui avait envie de se refaire, de bons role players avec Patrick Beverley ou Chandler Parsons… On faisait des Fusées un candidat solide au titre, on se disait que ça marcherait. Finalement, ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu : une élimination au premier tour face aux Blazers lors de leur première année commune (4-2), une finale de Conférence Ouest perdue face aux Warriors lors de la seconde (leur seule bonne saison), et une nouvelle déconvenue au first round contre Golden State (4-1). Pas brillant, comme bilan pour ce duo que tout le monde voyait dominer la Ligue, surtout quand on y ajoute le licenciement de Kevin McHale et les embrouilles de vestiaires entre Ramesse et D12. Un cocktail de lose bien dégueulasse qui continue d’empirer avec les révélations de Lee Jenkins de Sports Illustrated qui font même état d’une rupture complète entre les deux zozos, back in the days :

“A cette époque, le vestiaire de Houston était divisé par une ligne séparant les camps Howard et Harden, et les clans étaient si établis qu’un vétéran de l’équipe a dit un jour à un joueur fraîchement transféré : ‘Quand tu arrives ici, tu dois choisir ton camp.'”

Ambiance… Si on supposait une rupture à l’époque entre les deux joueurs, elle est maintenant démontrée comme claire, nette et précise. Et comment aurait-il pu en être autrement ? D’un coté, un James Harden fana d’isolation et de pick-and-roll (ce qui n’a pas changé aujourd’hui sous Mike D’Antoni), et de l’autre un pivot qui gueule car on ne le sert pas assez au poste. On suppose d’ailleurs que le licenciement de McHale par Daryl Morey en 2015, après 11 matchs de régulière vienne en réalité des pressions de Dwight, qui voulait que l’équipe change d’approche le concernant. On a vu le résultat, JB Bickerstaff qui prend l’intérim, une huitième place à l’Ouest et un quasi sweep des Warriors au premier tour. Quand il a fallu choisir entre les deux, le management des Rockets n’a pas hésité une seule seconde, voyant qu’Harden évoluait en véritable candidat au MVP et haussait d’une année à l’autre son rendement. Ce fut le contraire pour Howard, qui s’enfonçait peu à peu vers les abysses des statistiques NBA. Plus jeune, plus au service du collectif, moins égoïste, c’est The Beard qui restera, et le big man qui fera son baluchon.

Avec le recul, on se dit que Houston a fait un excellent choix, encore plus en voyant les perfs que les Texans sont en train de claquer en postseason. L’émergence de Clint Capela, qui fait tous les soirs ce qu’Howard n’a pas eu envie de faire durant trois ans, des role players affamés, coach D’Antoni qui a su imposer son style… On craignait une rebelotte quand Chris Paul est arrivé, et on doutait de sa capacité à évoluer avec Harden, puisque les deux ont besoin d’avoir le ballon pour être efficace. Que nenni ! Pendant que Dwight galère à retrouver les Playoffs avec Charlotte, la barbe la plus connue de la Ligue vient de passer l’année en tête de la Conférence Ouest, jouant des cross et pick-and-roll avec son nouveau meilleur pote CP3, et sera récompensé sans aucun doute du titre de MVP qu’il convoite tant.

Deux salles deux ambiances pour l’ex-vestiaire des Rockets, mais aussi pour ses deux tauliers aujourd’hui : d’un coté un James Harden en MVP épanoui, et de l’autre Dwight Howard qui galère à retrouver le succès en Playoffs successivement à Atlanta et à Charlotte. Deux personnalités comme celles là ne pouvaient pas cohabiter.

Source texte : Sports Illustrated