Utah élimine le Thunder sur un dernier match épique : le Jazz met fin à la saison d’OKC !

Le 28 avr. 2018 à 07:33 par Bastien Fontanieu

Utah
Source image : NBA League Pass

C’était le match le plus attendu de la soirée, c’était le match le plus WTF de la soirée. De retour à Utah, le Jazz devait terminer le Thunder et ne pas craquer au finish, c’est exactement ce qui s’est passé. Enfin, presque.

Le buzzer a à peine sonné qu’on tente de reprendre nos esprits. Que vient-il de se passer, là, à l’instant ? Est-ce bien la saison du Thunder qui vient de s’achever, devant une horde de fans habitant à Salt Lake City et voulant faire la peau à Russell Westbrook et compagnie ? Oui, c’est bien ça. Les gars d’OKC étaient déjà bien mal en point lors du Game 5, le Game 6 ne servira que de rappel à la réalité. Pourtant sérieux d’entrée et confiants pour la suite de la rencontre, les visiteurs étaient malheureusement trop courts dans la plupart des domaines, afin de tenir tête au Jazz et à un Donovan Mitchell sur un nuage. Dans son coin ? Russell Westbrook y allait de ses exploits personnels, mais à quoi bon. Entouré par un Paul George catastrophique (2/16 au tir) et d’autres coéquipiers majoritairement effrayés par le moment, le meneur prenait shoot sur shoot et tentait de sauver son équipe de la seule manière qu’il connaît : by himself. Le problème, c’est qu’en face une équipe complète et collective jouait, ce qui allait forcément faire la différence à un moment ou un autre. Ce moment interviendra dans le dernier quart-temps, lorsque la machine complète de Quin Snyder finira par briser celle de Billy Donovan. D’un côté, le Thunder et ses “systèmes” mal exécutés, son bordel infernal dans les trois dernières minutes du match, sa cohésion à faire passer une prison pour un centre de loisirs et ses mines enterrées. Sans se serrer véritablement les coudes, les gars d’OKC avaient l’air d’à peine y croire. De l’autre côté, par contre, ce fût tout l’inverse. Obligés de devoir jouer sans Ricky Rubio, touché à la jambe, Utah s’en remettait à son collectif, son génial rookie et son public. Un travail de groupe, pour faire chuter le MVP en titre, ses coéquipiers multiples All-Stars et leurs brackets de grandes gueules. Oui, on était un paquet à mettre le Thunder en demi face aux Rockets. Mais oui, aussi, le Jazz a rappelé la première des règles dans notre sport.

Que si vous êtes un talent indéniable et marchez sur la concurrence, vous pourrez remporter un ou deux matchs. Mais une série ? Hell nah. Ou alors, vous jouez dans une conférence open-bar et vos adversaires sont trop naïfs pour profiter de votre faiblesse. Dans le cas du Jazz, malheureusement pour OKC, il n’y avait rien de tout ça. Discipline, exécution, calme, application, partage de la balle, solidité en défense, tout était réuni pour que l’effectif complet et le public dans son entièreté se qualifie pour les demi-finales. Au centre de l’attention, qui cela pouvait bien être ? Peut-être Donovan Mitchell, phénoménal en deuxième mi-temps et auteur d’un troisième quart historique. Le rookie était déjà insolent jusqu’ici, il élèvera la discipline à un niveau scandaleux en plantant 22 pions en sortie direct des vestiaires. Les 22 points qu’il fallait pour tenir le regard avec les 20 de Westbrook, rien que sur ce troisième quart. Sans cela, qui sait ce que le Jazz aurait donné ? Porté par les dieux de la balle orange, Mitchell faisait danser les défenseurs du Thunder pendant que Billy Donovan se demandait s’il n’aurait pas mieux fait de se faire appeler par son nom de famille afin de paraître plus cool. En toute fin de rencontre, ambiance serrée et arbitrage lolesque oblige, tout partait en freestyle et chacun sauvait ses meubles le plus vite possible. Un rebond par-ci, une faute par-là, le Jazz voulait simplement que l’horloge s’écoule et que le triple-zéro s’affiche au buzzer. Dernière tentative briquée par Paul George, le rebond est gobé, les confettis tombent, ball game.

Oui, le Jazz a bien éliminé le Thunder, ceci n’est pas un rêve ou un cauchemar, tout dépend de l’endroit où vous vous placez. Une qualification méritée du côté de Utah, un au revoir tout autant mérité pour OKC, et surtout le pas fait en avant par ce groupe de Salt Lake City, qui croyait davantage en ses chances qu’en celles données par les observateurs extérieurs. Take note qu’ils disaient. C’est bon, c’est fait.

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