Carmelo Anthony, au coeur de la victoire du Thunder : malheureusement, c’est quand il était absent

Le 26 avr. 2018 à 14:20 par Bastien Fontanieu

Carmelo Anthony
Source image : nba league pass

La victoire du Thunder la nuit dernière fût épique, mais elle a aussi servi de leçon pour pas mal de monde. Exemple isolé ou vraie tendance à suivre ? Quoi qu’il en soit le terrain affirme ceci : OKC a pratiqué son meilleur basket sans Carmelo Anthony.

Et allez, encore une poire pour Melo. Décidément, c’est pas la saison la plus facile pour l’ailier au large bandeau. Pourtant habitué des plus belles punchlines dans ce coin du net, Anthony a été assez remarquable dans sa capacité à accepter un nouveau rôle dans sa carrière. Troisième voire quatrième option d’un Thunder mi-figue mi-raisin, Melo a dû comprendre qu’il n’était plus au centre de l’attention offensive, et qu’il devait s’y faire pour le bien de l’équipe. Hélas, avec une série mal engagée face au Jazz et un Game 5 qui filait droit dans les mimines de Rudy Gobert et ses potes, le plus lourd des dossiers est tombé sur la table. Sept minutes à jouer dans le troisième quart, 18 points de retard, Carmelo sort pour Jerami Grant. La suite ? Le run le plus phénoménal de la saison pour le Thunder. Un 25 à 7 sur cette fin de période, poursuivi par trois autres minutes en début du dernier quart, voyant OKC repasser devant au niveau du score. La Chesapeake Arena en feu, la défense locale devenue irrespirable, George et Westbrook s’occupent du reste en attaque pendant que Melo est sur le banc, serviette sur les épaules. Les applaudissements sont là, nourris, présents, mais le malaise est palpable. Au point de voir Mo Cheeks, assistant de Scott Brooks, venir expliquer à son vétéran qu’il est préférable de le voir rester sur le côté. Forcément frustré par cette situation, Anthony réagira avec vigueur, pas de quoi en faire un fromage mais suffisamment pour que ce soit remarqué et que les médias lui demandent d’éclaircir la situation.

“En fait, je voulais juste jouer. Je voulais prendre part à tout ça et il (Mo Cheeks) m’expliquait ce qui était préférable à ce moment précis du match, le fait que ces gars étaient sur un bon rythme. Je crois que c’est simplement mon esprit de compétiteur qui a pris le dessus, en souhaitant prendre part à tout ça. Je voulais pas qu’on soit éliminés.”

Compréhensible pour Carmelo, il n’y a rien de plus frustrant pour un gars de sa trempe, que de voir un tel succès en son absence. Si on pense à l’équipe en premier, il faudrait évidemment se réjouir et limite distribuer les bouteilles en massant ses gars vu le run sur lequel ils sont, mais on ne parle pas de n’importe qui ici. Et malgré tout le bon caractère qu’il a, Melo reste Melo. Donc un scoreur qui a eu l’habitude d’être au centre de l’attention. La réalité, malheureusement pour lui, est celle-ci. Lorsque Billy Donovan a osé sortir son ailier, c’est un alléluia général qui a été scandé par une majorité de fans souhaitant voir la défense d’OKC élever son niveau. Et sans surprise ? Le quatuor Westbrook-George-Adams-Grant bâtira une putain de muraille humaine, en y ajoutant Abrines ou Brewer dans le rôle du maçon. La question est maintenant de savoir comment faire et comment réagir. Car ce coup de chaud collectif est peut-être isolé, et peut-être que Utah s’ajustera merveilleusement en profitant du manque de shooting de Grant, par exemple. Mais dans une série qui avait l’air perdue et sur un Game 5 tragique, le Thunder a réussi à remonter à la surface sur un dispositif précis. Sans la présence de Carmelo Anthony. Certainement pas de quoi le foutre au fin-fond du banc et faire les aveugles, mais Billy Donovan a largement assez de séquences devant lui pour capter ce qu’il doit tenter. Après tout, OKC est et sera dos au mur ce vendredi. Donc pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout, avec du Grant ou du Patterson à foison et la doublette Abrines-Brewer en renfort ?

Idéal pour sanctionner à distance et donc espacer le terrain, Carmelo Anthony a vécu un drôle de Game 5 ce mercredi. Son Thunder a touché le ciel en évoluant sans lui, ce qui ne peut produire de conclusion cimentée ou de vérité intouchable. Par contre, avant un Game 6 qui sera le match de la saison pour OKC, la question se pose dès à présent : faut-il bousculer les rotations et réduire considérablement son temps de jeu ? Si Westbrook et PG repartent sur des bases aussi impressionnantes et que la défense tient, la réponse sera aussi rapide qu’évidente.