Les notes de Sixers – Heat : Simmons et Embiid n’ont pas le temps

Le 25 avr. 2018 à 09:05 par Simon Capelli-Welter

Ben Simmons Joel Embiid Sixers

Les Sixers commencent à sérieusement faire peur. Entre l’efficacité de Simmons, la puissance d’Embiid, les shoots de Redick, la hargne de Covington et la volonté de tout un groupe, Philly a bouclé cette série façon contender. Pas pour rien qu’on tient là la première équipe qualifiée en demi-finale de l’est…

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PHILADELPHIA SIXERS 

Simmons (8) : Un nouveau match en 3d, avec 14 points, 10 rebonds, 6 passes. Le moteur de ses Sixers. Le leader du jeu. Ben s’est pointé déterminé d’entrée, avec un gros contrôle sur le jeu et des déplacements tranchants. Et que dire de cette attitude de patron, comme lorsqu’il se relève après une chute spectaculaire. Ben donnait l’impression qu’il n’avait pas l’intention de laisser passer l’occasion d’achever le Heat. Chasedown sur Dragic, dunk en coast to coast sur Olynyk, gros move sur la défense de Winslow : tout y est passé. Seul léger bémol : des problèmes de faute, la quatrième étant prise un peu rapidement.

Redick (6,5) : 6 sur 13 du poignet, 5 sur 9 du parking. Gégé, salut Miami, merci. 

Covington (6,5) : À un moment, on aura le temps de se pencher plus en détail sur l’apport de Robert Covington à ces Sixers. Force, mobilité, adresse, défense, envie, détermination, ficelle, célébration. Comme au moment de donner 12 points d’avance aux Sixers, et de définitivement faire le break dans ce match 5.

Saric (6) : Pas son meilleur match de la série. Maladroit mais complet. Une première mi-temps à oublier, symbolisée par ce superbe airball, son réveil en tout début de la seconde a coincidé au run de Philly qui a fait la diff, 11-2. Et c’est lui qui donne neuf points d’avance en dominant James Johnson poste bas.

Embiid (8,5) : Chaud patate d’entrée, Jojo a provoqué Whiteside à la moindre occasion. Puis il s’est fait Adebayo dès son arrivée sur le parquet. Sans forcément faire des stats de ouf (un gentil 19-12 tout de même, c’est dire le genre de chiffres dont on le sait capable), Embiid a laissé une impression de nette domination, surtout dans la raquette (aucun trois-points pris par Jojo ce soir), et plus encore en défense. Dans le quatrième quart-temps, une fois de plus, Jojo a fini de dominer ça pour boucler la série. Et de grandes chances d’être encore le meilleur intérieur lors de la suivante…

Belinelli (5) : Premier entré des deux meilleurs scoreurs en sortie de banc de ces playoffs, l’autre étant Wade, il aura arrosé comme un porc. Mais sa présence, ses shoots pris même si ratés, ses feintes de merde et son sens du jeu, tout simplement, contribuent à la très bonne conduite du jeu offensif des Sixers.

Amir Johnson (6,5) : Venu boucher les trous quand Jojo n’est pas sur le terrain, Amir  complète très bien Saric, et a fait plutôt bien tenir tout l’ensemble le temps qu’il passe sur le parquet. Philadelphie a exercé une domination constante sur le Heat, et c’est aussi grâce à ses remplaçants comme Amir Johnson.

Ilyasova (7) : Hyper précieux, par son sens du rebond offensif, son hustle bien à lui, son shoot de loin, ses coupes vers le cercle. Lui aussi fait toujours du bien à l’attaque de Philadelphie, sans vraiment nuire à la défense.

Mc Connell (7) : Le chouchou d’une bonne partie du public de Philly a donné de l’énergie en plus,des efforts et de la tonicité, comme sur ce panier garni par la faute.

Brown (8) : Forcément, après ces années de tanking, on est content de le voir là, à la tête d’une équipe de Philly qualifiée pour le second tour des Playoffs. Il n’y est pas pour rien, loin de là. Si Phila veut encore repousser ses limites dans cette post-season, ce sera via la tactique, en trouvant comment tirer davantage de ce groupe au talent monstrueux.

MIAMI HEAT

Dragic (5) : Sur le parquet il n’y avait qu’un seul meneur All-Star. Malheureusement pour le Heat cela ne s’est pas vu : Goran a ponctué sa saison majuscule sur  un 6 sur 16 au shoot accompagné de 5 pertes de balles, incapable de démanteler la défense demi-terrain de Philadelphie. Il aura tout donné, et pas grand chose à se reprocher, finissant bien carbonisé.

Tyler Johnson (5) : Bien tranchant, Tyler a mis toute son énergie dans ce match, sans doute trop. Vite limité par les fautes, il a gagné le droit de se doucher 5 minutes avant tout le monde.

Richardson (-) : Diminué par sa blessure à l’épaule, Josh a à peine jouer.

James Johnson (4) : Assez discret en attaque, en souffrance au marquage de Ben Simmons, il a paru impuissant avant de s’énerver dans le dernier quart, puis fini par se calmer et accepter la défaite.

Whiteside (3) : Très critiqué, Hassan avait un match pour sauver les meubles. Beaucoup de shoots en début de match, ratés, comme un peu tout le monde. Mais on comprend vite que ce match est lui aussi une vraie galère pour Hassan. Encore une claquette ratée de peu, et ce sentiment d’impuissance qui commence vite à s’installer. Deux fautes plus tard,  ses difficultés face à la vivacité d’Embiid poussent vite Spoelstra à le sortir du match et arrêter les frais.

Adebayo (5) : Beaucoup de minutes, et un bon match pour Bam. Rebonds, et défense sur l’homme très encourageante pour un rookie, même si dès qu’il faut sortir de la raquette, il n’y a plus personne. L’autre gagnant, après Philly, de la sale série de Whiteside, c’est peut-être lui.

Winslow (6) : Venu défendre Simmons, il a fait mieux que ça en collant un trois-points sur un de ses premiers ballons. Gros game de Justise, qui a tenu Miami dans le match. De l’attaque de cercle, du mordant en défense : une vraie teigne qui se serait bien cogner à ces Sixers au moins encore une rencontre.

Olynyk (6) : S’il parvient toujours à exister dans ce type de match, âpre, c’est parfois au delà d’un énorme déchet. Un triste 1 sur 7 de loin, mais l’ancien de Boston fut l’un des rares à surnager lorsque le Heat prenait l’eau de partout.

Ellington (4) : Comme à chaque rencontre Ellington est venu, il a vu et il a shooté à trois points. Sauf que ce soir la main était tiède avec un 3 sur 7 à longue distance. Et dans un soir comme cela, l’ancien des Nets devient tout de suite moins utile.

Wade (4) : Il fallait un miracle, genre un nouveau Wade-game comme dans le 2, pour sauver Miami. Il est rentré, il a marqué. Puis remarqué, donnant matière à y croire. Vite fait. Comme un symbole, D-Wade ne jouera même pas la dernière action de la série. L’été va être long pour Wade devant sa télé. À moins que LeBron ne le rejoigne plus vite que prévu en vacances…

Spoelstra (5) : Miami a été plus que digne, appliqué, méchant quand il le fallait parce qu’il n’y avait plus que ça à faire, et dans son basket jusqu’au bout de ce premier tour de Playoffs. Spoelstra a une fois de plus montré toute sa ténacité et son application. L’échec ne vient certainement pas de lui ; il semble une fois de plus avoir tiré le meilleur de l’effectif mis à sa disposition.

Le Heat ne pouvait rien y faire. Surtout avec un Whiteside aussi horrible. Surtout contre un Embiid aussi fort, et un Simmons aussi serein. Si les blessures les laissent tranquille, ces deux-là ne vont pas se contenter de sortir Miami.  Les Sixers sont jeunes et ambitieux, parfois vicieux, et peuvent se dire qu’ils peuvent être les Princes de la ligue s’ils veulent, où ils veulent, quand ils veulent. 


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