Les notes de Spurs – Warriors : ces bons vieux Texans ne sont pas encore morts

Le 23 avr. 2018 à 00:41 par Simon Capelli-Welter

Manu Ginobili
Source image : NBA League Pass

Les Spurs ont donc sauvé l’honneur, et gagné le droit de retourner en Californie. Toujours privé de Curry, les Warriors ont pour la première fois de ces Playoffs parus limités et incapables d’imposer leur volonté.

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SAN ANTONIO SPURS 

Murray (7) : De la défense de partout, une concentration de tout les instants : le jeune Dejounte était à l’image de son équipe, déterminé. 5 points de suite dans le deuxième quart-temps pour donner une avance de 15 points aux Spurs, et le ton du match. Ensuite, en alternance avec le patron Parker, Dejounte a continué à gérer l’avance des siens. Un match où Dejounte est pile dans ce que les Spurs attendent de lui.

Mills (6) : Pour que les Spurs s’imposent avec 13 points d’avance sur les Warriors, il fallait de toute façon un gros match de tout le monde, donc de Patty Mills. Plutôt en dedans cette saison, Patty était ce soir encore un poil en dessous des Ginobili, Murray ou Parker, mais il a quand même fait le taf.

Green (6,5) : Assez quelconque en attaque, mais un abattage de ouf en défense, en particulier sur Klay Thompson, en général dans toutes les aides, rotations, couvertures. Efforts payés : l’attaque des Warriors est parue bien moins étincelante que lors des trois rencontres précédentes de la série.

Gay (8) : En alternance avec Aldridge sur Durant, Rudy a beaucoup beaucoup donné. Plusieurs shoots importants dans le périmètre, de l’activité au rebond, du punch. Le tout en contrôle preuve de son adaptation parfaite à la mentalité Spurs. Un excellent Rudy, qui avait un message à faire passer, et des vacances à repousser.

Aldridge (8,5) : Victime d’un traitement de faveur de la défense des champions en titre, il a su exister au-delà des prises à deux. Aldridge a puni les switchs, offert une point de fixation constant à l’attaque des Spurs, ouvert des shoots à trois points pour ses extérieurs. Mieux, il en a mis un lui-même, quand les Spurs piochaient un peu face au run jaune et bleu, puis un second qui a contraint Steve Kerr à payer son temps-mort. Et quand il a fallu définitivement repousser ces Warriors qui n’en finissaient plus de vouloir égaliser, le train L a sorti le tir tire-bouchon, saucisson contre la planche, nappe dressée, merci bon appétit, on se revoit mardi (mercredi chez nous).

Ginobili (10) : Dans ce qui aurait pu, peut-être, être son dernier, Gino a sorti le grand jeu. De la défense de fer sur Klay Thompson, du clutch, des feintes d’arrière grand-père, des gaucho-step, des shoots de la muerte, des drapeaux argentins dans les gradins. Des derniers instants dont on ne dira jamais assez combien il faut profiter.

Anderson (6,5) : Un bel apport depuis le banc, avec 10 points à 4/4 aux tirs. De belles choses ça et là dans les autres compartiments du jeu, même en défense, mais encore trop juste dans son apport offensif, surtout quand on sait qu’il était censé remplacer Boris Diaw.

Parker (7) : Tony avait lui aussi décidé de se tordre le cou, le temps d’un soir, au temps qui passe. En sortie de banc, Tony a donné du rythme et du sens à l’attaque de San Antonio. Plusieurs pénétrations à l’ancienne, une pluie de bons choix et une interception pour valider ses efforts en défense. San Antonio a contrôlé la rencontre tout du long, et c’est en bonne partie grâce à Tony P.

Gasol (7) : Un bel apport tout en sérénité, lenteur et science du jeu, avec un trois depuis le petit coin gauche, et de belles lectures, dont cette passe depuis le poste haut pour la coupe de Dejounte.

Messina (8) : Toujours sur le banc à la place de Pop, Ettore a su faire confiance en son banc, en particulier Ginobili et Tony Parker, un gros temps de jeu, un banc articulé autour du trio de maître FIBA, Parker-Ginobili-Gasol, et un certain retour au Spurs Basketball. Pourvu que ça dure, encore un peu.

GOLDEN STATE WARRIORS

Iguodala (5) : Toujours titulaire à la mène en l’absence de Curry, il n’a pas su trouvé sa place en attaque, ni endiguer la maîtrise des Spurs sur la partie. Indigne d’un MVP des Finales.

Thompson (3) : 2/9 aux tirs dont 1 sur 3 du parking à la pause. 4/16 dont 2 sur 6 à de loin à la fin. Un +/- de -18. Une soirée à oublier.

Durant (7) : Un début de match plutôt tranquille, laissant comme ses coéquipiers l’orage passer, Durant a commencé à sérieusement chauffer dans le troisième quart-temps, installant le sentiment que Golden State allait forcément finir par recoller. Notamment au moment de finir le troisième, avec ce panier à très haut degré de difficulté pour  continuer à souffler le chaud dans la nuque des Texans. Et quand les Warriors reviennent à moins cinq à 7 minutes, c’est encore KD qui fait trembler la ficelle. Et quand ils reviennent à moins de deux, qui c’est qui colle un sale trois dans la main d’Adridge ? C’est KD. Ce soir, Durant n’a tout simplement jamais lâché l’affaire, mais même lui était un peu trop seul pour défaire ces Spurs-là.

Green (6) : D’abord en difficulté face à Aldridge et même Gay, Dray a redoublé d’efforts et déployé une activité folle. Au moment de poser les yeux sur la feuille de match pour la première fois du match, au début du second quart-temps, la ligne de l’animal affiche déjà 5, 9, 5 (points, rebonds, passes). il finira à 9, 18, 9, mais un horrible 4/16 aux tirs, dont un hideux 1/6 de loin.

Mc Gee (4) : Parfois trop aérien pour les Spurs, mais quand même encore trop souvent aéré pour les Warriors. Sa présence est trop souvent synonyme de petits accrocs dans la mécanique Dub, notamment sur les roulements défensifs.

Livingston (5) : En difficulté face à la vista de Tony P, Livingston a amené un peu de scoring, mais pas assez pour que le banc de GS fasse basculer le match.

Looney (4) : Maladroit et vite inutile.

Cook (6) : De l’activité et de l’envie, il aurait peut-être mérité un peu plus de temps de jeu.

West (5) : Un temps, on a cru qu’il avait pris une technique depuis son vélo, à bien dix mètres du parquet et à peine deux du tunnel. Au vrai, il l’avait prise avant, mais la perspective était belle. Sinon, concernant le basket, lui a fait son match, tout en force et expérience.

Young (4) : Très discret lors de ces huit minutes de présence sur le parquet. N’a d’ailleurs raté qu’un shoot.

Kerr (4) : Kerr a trop misé sur la formule classique des Warriors : on-glandouille-avant-de-switcher-en-troisième-quart-temps. Contre des Spurs aussi orgueilleux et vaillants, ce n’était pas suffisant. Attention monsieur Steve, une défaite au prochain match ferait très mauvais genre et on sera alors obligé d’en parler…

Go Spurs Go. Première victoire en Playoffs de l’année pour les Spurs. Mais peut-être la dernière… Les Texans ont évité le sweep contre les Warriors. Maintenant, le plus dur commence : jouer sa vie à l’Oracle.