Ben Simmons versus LeBron James : le duel qu’on attendait, le match dont on rêvait

Le 07 avr. 2018 à 11:47 par Bastien Fontanieu

Ben Simmons lebron james
Source image : Pinterest

La victoire des Sixers hier soir face aux Cavs dans un des plus beaux matchs de la saison n’était pas qu’un simple duel entre deux équipes du haut de l’Est. Ce n’était pas qu’un show du vendredi soir diffusé à heure tardive. C’était aussi et surtout la battle exceptionnelle entre Ben Simmons et LeBron James, miroirs de la balle orange.

La scène était en place, il n’y avait qu’à attendre les joueurs, les arbitres et le public pour que cette rencontre soit inoubliable. D’un côté, on avait des Cavs crevés par leur marathon de la veille face aux Wizards, et une troisième place à conserver à l’Est. De l’autre, on avait des Sixers déterminés par la possibilité de squatter le podium, propriétaires de 12 victoires consécutives et hôtes d’un LeBron charmé plus d’une fois en perspective de cet été. Certes, Joel Embiid était absent, ce qui empêchait un full plaisir de l’événement. Mais à y regarder de plus près, on peut se poser la question : n’était-ce pas parfait, justement, que le Process soit en costard sur le banc ? Ben Simmons avec les clés du camion et une idole en visite chez lui, difficile de demander mieux. Difficile de souhaiter meilleur script, au-delà des comparaisons, au-delà des trophées, au-delà des bilans d’équipes. En fait, on aurait pu mettre ces deux franchises à 0 victoires pour 0 défaites, enlever toute implication au classement, demander à un type ne connaissant rien au basket d’observer ce match, et il aurait pris son pied. Cette rencontre était tout ce qu’on pouvait souhaiter de notre sport, à une petite semaine des Playoffs. Deux stars au rendez-vous, de l’intensité, un comeback, un finish irrespirable, de la jeunesse, de l’expérience, des posters, un public en feu, tout.

Et c’est peut-être ça qui a poussé certains à utiliser le tampon game of the year pour boucler le dossier aux alentours de 4h du matin. Quand vous voyez le talent de Ben Simmons balle en main, l’intelligence de jeu et l’enthousiasme des coéquipiers pour lesquels il joue, vous n’avez qu’une envie, celle de prendre vos pompes et aller sur le terrain d’à côté pour jouer. Quand vous voyez la domination de LeBron James dans le jeu, la patience et la sérénité, le jeu d’échec infernal qu’il impose à ses adversaires quand il se concentre, vous n’avez qu’une envie, celle de prendre plaisir à regarder un des meilleurs de l’histoire à son sommet. Y a-t-il eu passation de pouvoir ? On va calmer la piste pour le moment, car vu comment le cyborg joue en ce moment on va plutôt rappeler que le pouvoir est encore entre deux mains seulement, et elles frottent le numéro 23 entre trois lancers francs cruciaux. Ceci étant dit, il y avait quelque chose de sacro-saint dans cette rencontre, comme si James voyait aussi face à lui un miroir de ce qu’il a pu véhiculer et tabasser pendant des années. L’extra-pass, ne pas avoir peur de trouver le coéquipier démarqué, même si le scoring reste davantage célébré. Simmons, from day one, a opté pour cette voie et rayonnait dans son antre, enchaînant les improvisations géniales devant un public à ses pieds. Et plus globalement encore, les Sixers brillaient à la casa, ponctuant cette incroyable fin de saison avec le message que tout le monde voulait écouter et hashtager sur les réseaux : here they come.

Les dieux du basket nous ont offert un bijou de compétition ce vendredi, dans un Wells Fargo Center en feu. Sixers, Cavs, Simmons, LeBron, à seulement quelques jours des Playoffs on devait avoir droit à une fin de saison assez calme : on a eu tout le contraire, et c’est tant mieux. Car devant de telles rencontres, on ne peut que sourire et se coucher en attendant impatiemment le lendemain.

Ben Simmons (27 PTS, 15 REB, 13 AST) and LeBron James (44 PTS, 11 AST, 11 REB) each record triple-doubles during an epic duel in Philly! pic.twitter.com/n9OOp9DZuj

— NBA (@NBA) 7 avril 2018