Kevin Durant tacle les observateurs à la gorge : bientôt il n’aura plus que sa mère pour le soutenir

Le 01 avr. 2018 à 21:23 par Leo Stahly

Kevin Durant
Source image : YouTube

Qu’on l’aime ou pas, Kevin Durant est un personnage unique en son genre. Le basketteur est déjà un modèle de performance rarement atteint mais l’homme est tout bonnement inimitable. Pour son retour de blessure, l’ailier a fait coup double : coup de gueule contre les arbitres d’abord puis coup sur la gueule des journalistes ensuite. Welcome back Kevin.

Il en avait gros sur la patate Kevin. Entre les bonnes résolutions prises sur Twitter et sa blessure à la côte qui l’a tenu loin des parquets pendant trois semaines, le numéro 35 n’avait aucun moyen de s’exprimer. Un personnage de sa trempe ne peut pas rester discret si longtemps donc quand l’occasion de se faire entendre arrive enfin, KD ne réfléchit pas deux fois. Pour son retour face aux Bucks jeudi, Durantula a glissé quelques mots doux à l’arbitre qui l’a directement envoyé se calmer au vestiaire. Une expulsion qui porte son total à cinq cette saison, retour réussi pour l’ailier qui entretient une love story bien sulfureuse avec le corps arbitral cette année. Et il n’y a pas qu’avec les arbitres que Kevin Durant rencontre des problèmes. Sans parler d’un certain choix pris au cours de l’été 2016 qui fait que les maillots de Durant version Thunder présents sur Terre doivent se compter sur les doigts de la main, le joueur voit d’un mauvais œil les personnes qui analysent et débattent du basket. Un désamour dont il a fait part cette semaine et que rapporte le Bill Simmons Podcast de The Ringer :

“Je n’aime pas du tout l’usage actuel des statistiques. J’aime le pourcentage de réussite au tir des adversaires en défense, les pertes de balle, les rebonds – les vraies statistiques. Le true shooting percentage, l’effective field goal percentage, le PER et toutes ces choses là, ça ne vaut rien. […] Tu ne peux pas regarder les stats d’abord et ensuite regarder le jeu. Les gens sont paresseux. Ils ne veulent pas regarder les matchs car c’est trop long et trop dur. Il y a un tas de stratégies de vautour, c’est un milieu hostile. […] Tous les blogueurs et les fans qui utilisent ce que je dis pour écrire des articles, je leur dis : ‘Regardez un match de basket. Et pourquoi vous n’écririez pas un article là-dessus hein?’ Je dis ça parce qu’un tas de personnes énervées vont utiliser cette colère pour écrire sur ce que j’ai dit. Regardez du basket. Profitez-en. Arrêtez de penser autant à moi.”

De cette déclaration d’amour, il y a plusieurs points à retenir. KD n’éprouve pas de respect pour les observateurs du basket, c’est flagrant. La NBA est par nature tournée vers les chiffres et les stats et c’est logique qu’une personne dont le travail est d’analyser le basket puise dans ces statistiques avancées pour étayer ses propos. Sauf que plus ces chiffres sont utilisés et mis en avant par les observateurs, plus KD est saoulé. L’ailier invite les gens à penser plus au jeu qu’à lui mais ici, on pourrait lui renvoyer la pièce en lui disant de s’intéresser à sa branche, à savoir le basket, plutôt qu’à celle des journalistes, observateurs et blogueurs, à savoir analyser le basket. Spotted également : les personnes qui parlent de ce sport serait incapables de regarder un match de basket. Selon Durant, les blogueurs choisiraient la facilité en ne s’appuyant que sur les statistiques, seraient trop impatients pour aller jusqu’au bout des 48 minutes de jeu ou encore mieux, ne comprendraient tout simplement pas les stratégies mises en place par les entraîneurs. Des coachs qui créent des systèmes dignes de la sorcellerie, il y en a. Mais le basket reste un jeu et il sera toujours plus facile de comprendre ce jeu que de comprendre comment fonctionnent les finances ou l’utilisation des données. Le tacle est bourré de mépris et lui permet de se mettre, une nouvelle fois, les fans du basket à dos. Même si certains n’avaient pas besoin de ça pour savoir quel genre de personne est Kevin Durant.

Les jours passent et Kevin Durant fait tout ce qui est son pouvoir pour obtenir la double récompense de meilleur joueur de basket et Prix Nobel de la Paix. Les fans du Thunder avaient mangé, les arbitres aussi, désormais ce sont les observateurs et tout ceux qui s’intéressent et créent du débat autour du basket. KD n’aura bientôt plus que sa maman pour le soutenir à ce rythme-là.

Source texte : The Ringer


Tags : Kevin Durant