Jabari Parker vers un départ cet été : les Bucks pourraient le lâcher, difficile de lui filer un contrat max

Le 22 mars 2018 à 15:18 par Aymeric Saint-Leger

bilan Milwaukee Bucks
Source image : NBA League Pass

Le dossier Jabari Parker est assez épineux. L’ailier-fort qui a fêté ses 23 ans il y a une semaine arrive au terme de son contrat rookie avec les Bucks lors de cette saison. Il sera restricted free agent cet été. Malgré ses nombreuses blessures, plusieurs franchises devraient être intéressées pour signer JP, en proposant des salaires élégants. Milwaukee pourra s’aligner sur les offres proposées, mais ce ne sera pas forcément leur volonté, si l’on en croit Gery Woelfel, insider de la franchise, qui laisse à penser que le forward n’est pas énormément désiré dans le Wisconsin.

Cet été, lors de la free agency, au-delà de KD, LeBron, Paul George, DeMarcus Cousins et consorts, les yeux se riveront aussi sur le cas Jabari Parker. L’ailier ou ailier-fort des Bucks est en fin de contrat cet été, et il pourrait très bien changer de franchise. Alors qu’on le voyait, à son arrivée dans la Ligue, former un duo exceptionnel de jeunes freaks avec Giannis Antetokounmpo, tout n’a pas été idyllique pour le second choix de la Draft 2014. Criblé de blessures, essentiellement au genou gauche, il s’est fait les fameux ligaments croisés par deux fois. Ainsi, il n’a pu exprimer son talent qu’à de trop rares occasions pendant ses quatre premières années en NBA. Sur les 317 matchs que les Bucks ont disputé depuis son arrivée dans la cour des grands, Jabari n’en a joué qu’une grosse moitié (172 exactement). Il a donc pris part à 54% de rencontres de sa franchise. C’est peu, et c’est dommage, surtout lorsqu’on voit les stats du monsieur quand il arrive à rester en forme : il a été présent sur 76 confrontations lors de l’exercice 2015-16, et ça donne 14,1 points, 5,2 rebonds et 1,7 passe de moyenne en 31,7 minutes par match. La saison suivante est encore plus reluisante : en 33,9 minutes par rencontre, il plante 20,1 points, 6,2 rebonds et 2,8 caviars chaque soir (sur 51 oppositions cette fois). Cela laissait augurer d’une progression constante, à l’image de celle de son coéquipier grec. Malheureusement, cela devient une fâcheuse habitude chez lui, le Jab se pète à nouveau le genou gauche le 9 février 2017. Ça pique pour le Daim, deux fois la même blessure d’une gravité inquiétante, ça pue pour la suite de la carrière de JP. Ceci dit, le gars est juste un guerrier dans l’âme, et après un an de convalescence, il a fait son retour le 2 février dernier face à New York. Croisons les doigts, pour l’instant ça tient, il a disputé 20 matchs cette saison, avec un temps de jeu limité (21,7 minutes de moyenne). De plus, les statistiques suivent : 11,8 points à 51,4% aux shoots (son record en carrière en termes de pourcentage), 4,3 prises et 1,6 assist par rencontre, ce n’est vraiment pas mal. Le timing est malheureusement mauvais pour Jabari, puisqu’il lui reste onze matchs à disputer avec les Bucks, et il sera sur le marché des agents-libres. Coriace en affaires, ce dernier veut son contrat max. Si la logique aurait voulu qu’il reste dans sa franchise actuelle, cela semble de fait assez compromis. C’est en tout cas l’avis de Gery Woelfel, insider de l’équipe du Wisconsin pour le compte du Racinte Journal Times Columnist. Ce dernier a été interviewé par Chuck Freimund et Bart Winkler de la radio The Fan 105.7 fm. Proche de Parker et de sa famille, il a révélé quelques détails lors de l’entretien qu’il a accordé à cette radio, dont voici quelques extraits :

Il a d’abord joué au jeu du Screw Mary Kill, qui l’a poussé à révéler que Jabari Parker a failli être transféré lors de la trade deadline du 8 février dernier :

Chuck Freimund : ” Nous allons jouer à Screw Mary Kill : Vous choisissez un gars à jeter, un gars avec qui se marier et un gars à tuer. C’est une manière de dire : quel gars voyez-vous sur le long terme, quel gars sur le court terme, et quel gars que vous ne voyez pas rester. On essaie de faire ça avec les Bucks. Donc disons : prolonger, négocier ou couper, avec Middleton, Bledsoe et Jabari. Qu’est ce qui serait dans l’intérêt des Bucks s’ils devaient en prolonger un, flirter avec un, et en laisser un de côté ?”

Gery Woelfel : “Très bien. Je dirais prolonger Jabari. Pas de surprise ici. A ce moment précis je dis ça, mais je pense que la probabilité qu’il prolonge est proche de zéro.”

CF : “Que Jabari Parker prolonge ?”

GW : “Qu’il soit dans cette équipe l’an prochain, oui.”

CF : “Donc vous dites que c’était plus proche que jamais qu’il aille ailleurs, pourquoi ?”

GW : “Je ne voyais juste pas d’adéquation entre les deux. Je n’ai pas sorti l’info, j’étais censé le faire mais je ne l’ai pas fait, mais il est passé très près d’être échangé à la deadline. Et je pense que ça en dit long sur ce qu’ils pensent de Jabari Parker, quant au futur du joueur dans l’organisation.”

CF : “Il voulait partir ou les Bucks voulaient qu’il parte ?”

GW : “Et bien je pense que c’est une combinaison de ces deux volontés. Mais cela provenait évidemment des Bucks, lorsqu’on remonte à l’époque de Jason Kidd. Kidd n’était pas un fan [de Parker, ndlr], et il était dur avec Jabari, ses coéquipiers pourront vous le dire. Jabari était le capitaine, il n’est pas vraiment bon pour ce genre de choses [pour Kidd, ndlr], mais ses coéquipiers ne m’ont pas dit ça.”

Fort bien, c’est peut-être une vraie information que Gery Woelfel possède, mais il ne l’a pas rendue publique. C’est plus facile de le dire après coup, un mois et demi plus tard, cependant, cela n’apporte rien. Ce qui est fait (ou pas fait), c’est du passé, on ne saura jamais si les Bucks étaient vraiment à deux doigts de trader Parker à la trade deadline. Ce qui est par contre plus intéressant dans les propos de l’insider de Milwaukee, c’est son avis sur l’avenir de Jabari. Il souhaiterait voir le joueur rester, mais semble peu y croire :

GW : “Vous devez avoir deux grands joueurs dans votre équipe, au minimum, probablement trois pour aller loin, et légitimer une position de candidat au titre NBA. S’ils l’avaient échangé, je ne sais pas où ils auraient trouvé un autre joueur de ce calibre.”

CF : “Qu’en est-il de maintenant, s’ils l’échangeait, enfin, s’ils le laissait partir pour signer un autre free agent qui prendrait sa place, du moins, s’il y en a un de disponible avec le talent de Parker ?”

GW : “Et bien j’admet que c’est possible, que ça puisse prendre forme. Mais dites moi la dernière fois qu’un free agent recruté chez les Bucks a été vraiment efficace. Je pourrais dire Greg Monroe, qui était proche d’être All-Star mais qui ne l’a jamais été. Mais pour des joueurs dans cette position, qui doivent choisir leur future équipe, je doute que Milwaukee soit dans les dix premiers choix d’un tel free agent. Cela va être un scénario intéressant lorsque l’on arrivera à l’été.”

Par la suite de l’échange, Woelfel parlera de Bledsoe, de Middleton, et d’un possible futur coach pour les Bucks, des dossiers assez intéressants. Mais Chuck Freimund, le journaliste de la radio The Fan revient au sujet principal en fin d’interview, en citant le General Manager de Milwaukee, John Horst, qui avait tenu des propos élogieux sur Parker il y a peu :

CF : “John Horst a parlé dans notre show la semaine dernière, je cite : ’Si Jabari est un élément sur le long terme de la franchise, et nous pensons qu’il l’est, nous allons réfléchir à un moyen de le prolonger, pour continuer à construire cette équipe.’ Vous n’y croyez pas ?”

GW : “Non, je pense que c’est vraiment suspect. La partie importante [dans la citation, ndlr] est le ‘Si’. Regardez maintenant, il est en pleine santé et il joue 21 minutes par match. Ne pensez-vous pas que si vous avez un joueur d’un tel calibre, il devrait jouer plus de minutes dans la dernière ligne droite ? Je ne sais pas… Nous verrons.”

Les propos du proche de la famille Parker ont de quoi mettre à mal les perspectives d’avenir de JP chez les Bucks. Ses propos valent ce qu’ils valent, certains le considéreront partial du fait qu’il ait une relation assez privilégiée avec la famille du Jab. Malgré tout, il tire une sonnette d’alarme pour Jabari, en montrant que la franchise de Brew City ne tiendrait peut-être pas tant que cela à lui, malgré les propos du GM de l’organisation. En déclarant tout cela, Woelfel peut faire monter la pression chez le management des Daims, mais également déclencher des intérêts plus pointus de la part d’autres équipes cet été. Il est vrai que le fils de Sonny Parker – ancien joueur des Warriors dans la période entre fin 70 et début 80 – ne joue que 21,7 minutes par match, soit son plus faible temps de jeu en carrière. L’insider voit cela comme un manque de confiance, un désamour pour le forward. Il est également possible de considérer cette limitation comme de la prudence. Le jeune joueur de 23 ans vient à peine de revenir d’une deuxième lourde blessure, Milwaukee n’a certainement pas envie de précipiter les choses, et de griller Jabari dans son processus de retour vers le tout haut niveau. Ceci dit, cela pourrait aussi (sans entrer dans de fumeuses théories du complot) être une volonté des Bucks, afin de ne pas faire trop monter la côte de l’ancien de Duke, pour que les offres cet été soient peu nombreuses, et pas trop chères. Ainsi, le front office du Wisconsin pourrait s’aligner sur ces dernières, et conserver Jab à moindre coût. Cependant, sans entrer dans de la science-fiction, un joueur de moins de 25 ans, capable de tourner à 20+ points et 6+ rebonds, ça attire les foules. Nombreux devraient être les candidats sur la ligne de départ pour s’attacher les services du solide ailier. Et ce, malgré ses blessures à répétition. À titre de comparaison, Joel Embiid, un des joueurs les plus fragiles de la Ligue, a touché le jackpot en début de saison avec 148 millions sur cinq ans. Jabari Parker n’est pas (encore) au niveau du Process, certes. Jabari veut un contrat max, il ne l’obtiendra peut-être pas. En revanche, des contrats entre 15 et 20 millions l’année, il risque d’en voir passer sur les tables de négociation. Et au vu de la situation de la masse salariale des Bucks, pas aidés par le cas Mirza Teletovic, pas sûr qu’ils puissent (ou veuillent) s’aligner.

Restera, restera pas ? L’avenir de Parker s’annonce incertain, sa situation sera à suivre de près cet été, lors de la free agency. Même si le management des Bucks se dit décidé à le conserver, ses propos sont remis en cause par un insider proche de la famille du joueur. JP n’avait pas forcément besoin de tels bruits, lui qui effectue un retour pas à pas vers son niveau d’antan. Cette déclaration vient de mettre un jab au menton de Jabari quant à sa possible prolongation dans le Wisconsin. John Horst mettra-t-il l’uppercut final pour achever le passage de Jabari Parker à Milwaukee ? Ce sera à suivre après la fin de saison.

Source texte : 1057fmthefan.com