Andre Drummond veut tirer à mi-distance : être dominant à son poste, ça ne l’intéresse pas ?

Le 20 mars 2018 à 00:18 par Leo Stahly

Andre Drummond
Source image : YouTube

Après les lancers-francs, le tir à distance. Andre Drummond veut continuer à élargir sa palette offensive et tirer davantage à mi-distance la saison prochaine. Le pivot des Pistons réalise une grosse saison sur le plan individuel et souhaite devenir plus complet. Mais Drummond doit aussi se concentrer sur son point fort : martyriser la raquette. 

Les shooteurs sont les papes de la Ligue actuelle. Savoir sanctionner à distance devient de plus en plus obligatoire pour un joueur et cela vaut aussi pour les intérieurs. Les pivots comme DeMarcus Cousins ou Karl-Anthony Towns qui étirent le jeu et possèdent un tir à 3-point plus que fiable incarnent cette NBA moderne. Heureusement, il reste des intérieurs pour qui la simple idée de devoir tirer à quatre mètres du panier peut provoquer un malaise ou des nausées. Parmi ces pivots “classiques”, Andre Drummond tient une place de choix. Drafté par les Pistons en 2012, Dédé est vite devenu la risée de tous au niveau du tir et le recours au “Hack-a-Drummond” dans les fins de matchs tendues était systématique. Drummond détient même un beau record sur la ligne. Sauf que voilà : le pivot en a eu marre d’être limité dans ses options et raillé par ses compères. Il a donc bossé ses lancers-francs et les progrès ont été rapidement visibles. Le pivot shoote à 61,4% de réussite à la ligne cette saison alors qu’il tournait à un horrible 38,6% lors de la saison 2016-17. Le travail a porté ses fruits et Drummond ne semble pas vouloir s’arrêter là. Au micro de Rod Beard du Detroit News, le numéro 0 a confié qu’il a déjà travaillé son tir à mi-distance l’an dernier et qu’il compte y avoir recours régulièrement à partir de la saison prochaine.

“J’ai bossé là-dessus [le jumper à mi-distance, ndlr] toute la saison en coulisses, j’y ai consacré du temps, je l’ai parfait et je devrais les rentrer fréquemment l’an prochain. Je vais rentrer dans ma septième saison et le jeu change tous les ans donc je dois en faire de même. Il est temps que je commence à tirer depuis la ligne de lancer-franc, quand je suis laissé seul, je dois être capable de prendre ce tir.”

Il est tout à fait compréhensible que Drummond souhaite avoir un tir fiable à quelques mètres paniers. Voir les défenseurs se maintenir loin de toi au poste bas car ils te savent incapables de tirer, cela doit être désagréable. Et pour la suite de sa carrière, être en mesure de rentrer des shoots à mi-distance ne sera que positif pour Drummond. Mais le pivot doit surtout se concentrer sur sa force première : son physique. Tout aussi marquant que sa maladresse, il lui permet d’être un joueur infernal dans la raquette. Lors de la saison où 2015-16 durant laquelle il décroche sa première sélection au All-Star Game, Andre Drummond défonce toutes les raquettes adverses grâce à un pick-and-roll pratiqué à outrance. Car malgré ses 127 kilos, Drummond est extrêmement athlétique. Mobile et rapide, il peut galoper sur le parquet et se régaler en contre-attaque comme en P&R. Au rebond, il profite de sa puissance et de sa taille (2,11m) pour les gober par dizaines et peu importe de quel côté. Cette année, Andre Drummond tourne à 15 points et 15,8 rebonds (leader de la Ligue) dont 5,2 rebonds offensifs. Ses qualités physiques sont hors-normes mais le pivot les a parfois sous-exploitées, notamment l’année dernière où son manque de volonté était clairement visible. Le pivot s’est remis dans le droit chemin cette année et doit continuer dans ce sens car il a, en lui, tout d’un pivot dominant.

Voir tous ces big men envoyer des banderilles derrière l’arc est fascinant et donne envie à Drummond de commencer à shooter d’un peu plus loin. Le pivot a déjà commencé sa mutation en joueur complet en travaillant son tir à la ligne et en augmentant ses passes décisives grâce aux nouveaux systèmes de Stan Van Gundy. Il ne doit pourtant pas éviter l’essentiel : son arme principale réside dans son physique ultra-athlétique. Et on plaint les pivots adverses lorsqu’il saura l’exploiter à son maximum. 

Source texte : Slamonline